« La maladie d'Alzheimer ne donne pas une autorisation à tuer » sa femme, avait déclaré le procureur. On ne peut pas voir dans cet acte un « suicide altruiste ». « Certains veulent peut-être défendre une cause, mais ce n’est pas la réalité de ce dossier. » L'accusé n'a pas tué pour soulager sa femme, il n'y a « pas de justification au crime ».
Donc cet homme qui avait étouffé sa femme avec un traversin va être condamné. Lourdement, croit-on comprendre.
Il est condamné à… cinq ans de prison. Avec sursis…
Ce n’est pas un suicide altruiste, mais quand même un peu.
Ce n’est pas un jugement justifiant l’euthanasie, mais quand même un peu… Un peu beaucoup.
Commentaires
C'est comme dans l'Eglise romaine : d'un côté la doctrine, de l'autre la pastorale. D'un côté, on insiste sur l'horreur et la réalité de l'assassinat ; de l'autre, on donne une peine légère, par miséricorde sans doute...
Ce procès a permis de mettre en lumière la solitudes des aidants face à la maladie d'Alzheimer, entre autre situations.
Ce vieux monsieur s'est retrouvé seul à assumer une charge bien trop lourde. Si c'était l'occasion de remettre en cause les manques en ce domaine.
Je précise que j'ai vécu cette situation de solitude, et que je ne cautionne ni n'excuse nullement ce meurtre. Mais seuls ceux qui ont vécus cela peuvent comprendre qu'on puisse être dépassé et ne plus supporter une situation.
Et je pense qu'on ne répondra pas au nécessaire respect de la vie si on n'apporte pas plus de soutien, formations et aide humaine et matérielle, à ces aidants désemparés, ou on laissera vaincre la seule fausse réponse de l'euthanasie.
Très bonne réponse, Robert.
Vous avez raison de dire que « Mais seuls ceux qui ont vécus cela peuvent comprendre qu'on puisse être dépassé et ne plus supporter une situation. » Et ceux qui sont vraiment catholiques y voient toute la différence des résultats entre « avec Dieu » et « sans Dieu ». Voilà ce qui plonge dans l’abandon et la solitude les personnes confrontées à de telles épreuves et qui peuvent en devenir des personnes oubliées dans le silence des opprimés sans plus guère de défense ni guère d’espérance. Résultats de nos sociétés athées, hédonistes, matérialistes et consuméristes. Ils se bercent d’illusion ceux qui croient que le Créateur Tout Puissant, Dieu Trinité, va encore permettre cela « ad vitam eaternam »
Je trouve quand même étonnant qu'on en arrive à TUER !!!
Il y a bien d'autres cas plus dramatiques encore qui ne trouvent heureusement pas leur solution dans le meurtre, mais on n'en entend jamais parler et ils sont la majorité.
Personnellement je mange volontiers du poulet, mais je tournerai de l'oeil facilement si je voyais les égorger. Alors, s'agissant d'un humain, je ne comprends pas qu'on puisse en arriver à cette extrémité.
Reste à savoir si, dans le secret de son âme, ce n'est pas le retour du confort perdu qu'on recherche quand on décide de passer à l'acte. Mais cela, c'est le jugement de Dieu à Qui on ne peut rien cacher.
"Personnellement je mange volontiers du poulet, mais je tournerai de l'oeil facilement si je voyais les égorger."
A-t-il fait rôtir son épouse ou l'a-t-il préparée au vin jaune avec des morilles ? Telle est la question.