Allelúia, allelúia. Veníte ad me, omnes, qui laborátis et oneráti estis : et ego refíciam vos. Allelúia.
Alléluia, alléluia. Venez à moi, vous tous qui peinez et qui êtes chargés, et moi je vous referai. Alléluia.
L’alléluia de la messe de la fête de la Toussaint est sans doute l’un des plus séduisants du répertoire. Il est plein de la véritable joie de l’alléluia, et le verset ne fait d’ailleurs que distiller et amplifier le jubilus.
On remarque l’invitation du Venite ad me, tout en douceur, mais se terminant de façon pressante (selon le mot de dom Baron) sur une cadence en fa qui surprend puisqu’on est en mode de sol.
Puis la mélodie monte tout à coup et s’ouvre dans les hauteurs comme le Christ qui ouvre les bras pour accueillir les innombrables élus.
Vient alors le mélisme sur « laboratis », qui est l’un des plus longs du répertoire, avec ses 52 notes. On l’attendrait pesant et douloureux et… laborieux, il est au contraire léger et lumineux, car il ne plaint pas les difficultés du chrétien sur terre mais chante le repos qui l’attend parmi les saints. A peine constate-t-on une ombre sur « onerati estis », souvenir de la route peineuse, avant l’affirmation jubilante de la « réfection » éternelle.
Envolons-nous avec les moines de Solesmes sous la direction de dom Gajard.