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Saint Luc

Intervéniat pro nobis, quǽsumus, Dómine, sanctus tuus Lucas Evangélista : qui crucis mortificatiónem iúgiter in suo córpore, pro tui nóminis honóre, portávit. Per Dóminum nostrum.

Nous vous en prions, Seigneur, que votre saint Évangéliste Luc intercède pour nous, lui qui n’a jamais cessé de porter dans son corps la mortification de la croix, pour l’honneur de votre nom.

La collecte de la messe de saint Luc est très étrange. Elle ne ressemble pas à celles des autres apôtres et évangélistes, qui sont très générales (y compris pour saint Pierre et saint Paul), conformément d’ailleurs aux principes qui gouvernent les plus anciennes collectes. Or celle de saint Luc évoque quelque chose de précis, qui concerne précisément saint Luc… mais dont on ne trouve trace dans aucun écrit, qu’il soit authentique ou légendaire.

En outre, le moins qu’on puisse dire est que les liturgistes et autres historiens de l’Eglise ne se précipitent pas pour donner leurs explications. Quand un rare prédicateur tente d’apporter une réponse, c’est pour paraphraser le texte d’une façon qui ne résout rien, car l’explication vaut pour tout chrétien, qui doit se mortifier constamment en portant la croix du Christ… Nul ne conteste que saint Luc l’ait fait, mais pourquoi le dire dans sa collecte, et pas celle d’une multitude d’autres saints pour lesquels on peut en outre donner des exemples concrets de mortification ?

« Fr. Z » s’honore d’avoir tenté de résoudre l’énigme, mais sa réponse n’est qu’à demi satisfaisante. Selon lui, la collecte fait référence au lien très fort entre saint Luc et saint Paul. Et l’on appliquerait à saint Luc le propos de saint Paul disant qu’il porte en son corps les stigmates du Seigneur Jésus.

C’est ce que l’on trouve aussi dans l’Année liturgique de dom Guéranger (le cardinal Schuster et dom Parsch sont quant à eux muets…). Le texte n’est sans doute pas de dom Guéranger (ce qui est sûrement de lui s'arrêtant à la Pentecôte) mais il est très joliment tourné :

Discrète tendresse et dévouement silencieux furent votre part en la grande œuvre où, trop souvent délaissé et trahi, l'Apôtre des nations vous trouva non moins fidèle au temps du naufrage et de la captivité que dans les beaux jours. C'est donc à bon droit que l'Eglise vous fait application de la parole où Paul disait de lui-même : Sans cesse angoissés, persécutés, abattus, nous promenons tous vivants la mort de Jésus dans nos corps ; mais cette mort sans fin manifeste aussi la vie du Seigneur en notre chair mortelle. Ce fils de l'homme que votre plume inspirée nous fit aimer dans son Evangile, que votre pinceau nous montra dans les bras de sa Mère, vous le révélez une troisième fois au monde par la reproduction en vous-même de sa propre sainteté.

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