Antiphonaire du couvent des Cordeliers, Fribourg, vers 1300.
℟. Versa est in luctum cíthara mea, et órganum meum in vocem fléntium:
* Parce mihi, Dómine, nihil enim sunt dies mei.
℣. Cutis mea denigráta est super me, et ossa mea aruérunt.
℟. Parce mihi, Dómine, nihil enim sunt dies mei.
Ma cithare s’est changée en deuil, et ma flûte en voix de pleureuses. Epargne-moi, Seigneur, car mes jours sont néant. Ma peau s’est noircie sur moi, et mes os se sont desséchés. Epargne-moi, Seigneur, car mes jours sont néant.
Répons des matines, extrait de Job 30, 31 et 7, 16b (avec ajout de Domine), puis 30, 30 (avec suppression de « prae caumate »). Le livre de Job est la lecture biblique du moment.
Il est curieux de constater que saint Jérôme, avec « caumate », a repris le mot grec de la Septante (καύματος), qui veut dire « chaleur brûlante », dans le contexte : « forte fièvre ». Le Gaffiot donne ce texte de Job comme seule référence, en le déclinant comme en grec : cauma, caumatis. Pourtant le texte de Job dans la Vulgate est souvent très différent du texte de la Septante.
La première phrase a été une antienne associée à la liturgie des défunts, du moins en Espagne, comme on le voit dans les œuvres de Victoria et Lobo.