La Fête Dieu est une fête typiquement occidentale, car les orientaux n’ont pas de tradition de vénération de l’Eucharistie en dehors de la Divine Liturgie. Néanmoins elle s’est répandue dans plusieurs Eglises catholiques d’Orient, même dans l’Eglise grecque catholique melkite qui tient à sa pureté byzantine. Elle a commencé de s’y répandre au XVIIIe siècle (quand l'influence latine se faisait sentir même chez les melkites). En 1825 elle est même devenue la fête patronale de Zahlé (Liban), la capitale de la Bekaa, la seule ville grecque-catholique du monde, dans un environnement chiite. L’évêque de l’époque, Mgr Ajoury, consacrant sa ville à saint Joseph, avait fait le vœu de célébrer chaque année la Fête Dieu si Zahlé était épargnée de l’épidémie qui décimait les environs. Ce qui eut lieu. Et depuis lors le matin du deuxième jeudi après la Pentecôte est férié à Zahlé afin de permettre à tous de participer à la Divine Liturgie et à la grande procession à travers la ville.
La liturgie propre de la Fête Dieu melkite a été composée par le patriarche Maximos II Hakim (1759-1761) et le P. Nicolas Sayegh, poète de la renaissance arabe et supérieur des Basiliens chouérites. Non seulement la fête est dotée d’une octave, mais elle est précédée d’une vigile de trois jours.
Tropaire
Le Seigneur, ayant aimé les siens, les aima jusqu’à la fin. Il leur donna son corps et son sang en nourriture et en breuvage. Maintenant, nous les adorons tous les deux, les honorant avec respect, et nous disons avec piété : Gloire à ta présence, ô Christ ! Gloire à ta miséricorde ! Gloire à ta tendresse, toi qui seul aimes les hommes !
Kondakion
O Christ, ne considère pas avec dédain que je prenne pour nourriture ton corps et ton sang divin ; et que ma communion ne soit pas pour ma condamnation, à moi misérable, mais pour la vie éternelle et sans fin.
Hymne à la Vierge (C'est le premier chant après la consécration)
Que toutes les âmes des fidèles se félicitent et se réjouissent en recevant le corps du Christ leur Sauveur, car il a apaisé leur faim par les biens célestes et leur a fait grande miséricorde. Pour elles il s’est offert lui-même en victime de rédemption. Ainsi, avec la Mère de Dieu, nous le louons et le glorifions.
Cette hymne chantée par sœur Marie Keyrouz :
Commentaires
Le Valais , canton catholique de Suisse possède une grande tradition en matière de célébration de la Fête-Dieu. Voici quelques exemples extraits de mon blog super-senior.ch
http://www.super-senior.ch/fete-dieu-en-terres-catholiques
Bonne fête à nos lecteurs et amis.
Pour en savoir plus sur sainte Julienne et l'institution de la FÊTE DU SAINT-SACREMENT :
http://www.sainte-julienne-verviers.be/index.php?page=julienne-et-la-fete-dieu
Source Belgicatho
Il serait intéressant de débattre en cette occasion de la non persistance de la présence réelle chez les orientaux, ce qui leur rend impossible toute vénération du Saint-Sacrement, en dehors de la liturgie.
Les quelques fidèles présents ce midi à Saint-Julien-le-Pauvre, à Paris, ont pu entendre le Père Maximos Fahmé exécuter, en Arabe, le tropaire de la fête. Très belle composition, en effet, très profonde et toute johannique, qui ne sacrifie rien aux représentations latines du Mystère eucharistique.
Notons que dans les Eglises grecques qui ne célèbrent pas cette fête, c'est aujourd'hui la mémoire du saint Prophète Amos.
La fête Dieu en Pologne ... sur twitter (à l'initiative de la conférence des Evêques qui invite les fidèles à partager leurs photos de la procession sur les réseaux dits sociaux):
https://twitter.com/search?q=%23procesja
#procesja #bozecialo
LE QUATAR veut enlever la propriété de Notre Dame de Parsi à l'Eglise Catholique !!!! Depuis que des musulmanes viennent y prier.
C'est du moins la seconde étape apéro celle-ci :
http://lesalonbeige.blogs.com/.a/6a00d83451619c69e201b7c902a3bb970b-pi
effectivement, le calife en fonction lors de la prise de Jérusalem par les musulmans a refusé l'offre que lui faisait le patriarche de prier au Saint Sépulcre parce que cette prière aurait fait de l'église une mosquée
connaissant le formalisme qui constitue pratiquement toute la religion musulmane, on peut déjà se demander, sur le fond, quelles sont les règles à respecter par l'acteur musulman pour que cela se fasse; d'autre part, il faudrait prouver que des musulmans ont prié à Notre Dame, ce qui me semble difficile quand on connait leur réticence à entrer dans une église
évidemment, on ne peut exclure une provocation
CE soir 19h30 Messe de la Fête Dieu et d'action de grâce à 19h30 : Eglise Saint-Odile Paris.
Procession principale de la Fete Dieu à Varsovie. Anecdote : L'armée a construit un des quatre autels.
http://archwwa.pl/aktualnosci/jestesmy-kosciolem-z-wszystkimi-i-dla-wszystkich-warszawskie-obchody-uroczystosci-bozego-ciala/
Bonjour, Monsieur Daoudal, et bonne fête du Saint-Sacrement.
Étant Melkite, je souhaite rectifier une erreur dans votre texte.
L'Office du Saint-Sacrement a été composé au XVIIIe siècle par Maxime II Hakim (et non Maxime V), qui fut patriarche en 1760-1761; le P. Sayegh vivait d'ailleurs à l'époque.
(Voir le lien, dernière page : http://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1901_num_5_2_3388 )
D'après la note 5 dans l'avant-dernière colonne du même lien, il y aurait eu un office plus ancien au temps de Cyrille V, qui fut catholique les 4 dernières années de sa vie (https://en.wikipedia.org/wiki/Cyril_V_Zaim).
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Cher Philippe, vous dites: "Il serait intéressant de débattre en cette occasion de la non persistance de la présence réelle chez les orientaux, ce qui leur rend impossible toute vénération du Saint-Sacrement, en dehors de la liturgie."
Ce n'est pas exact. Il est vrai que quelques schismatiques grecs et russes ont soutenu que le prêtre ne consacre qu'un fragment du pain de l'autel, tandis que les fragments destinés aux fidèles ne le sont pas, ceux-ci recevant de consacré seulement le vin dans lequel le prêtre plonge ces fragments, qui ne sont sanctifiés que par contact. On sait d'ailleurs comment Pierre Moghila, archevêque schismatique de Kiew, avait lutté contre cette innovation doctrinale dans son Eglise orthodoxe.
Je peux avancer deux arguments contre votre suggestion:
- Les Orientaux, catholiques ou non, gardent tous la Sainte Eucharistie pour l'administration du Viatique aux malades.
- De plus, dans le rite byzantin, à la cérémonie dite Messe des Présanctifiés (qui n'est pas une Messe, puisqu'il n'y a pas consécration, mais une Communion solennelle), lorsque le prêtre apporte, de la prothèse (autel latéral) à l'autel principal, le pain consacré le Dimanche précédent, les fidèles se prosternent le front contre terre pour adorer le Christ déjà présent sous ces espèces.
Merci pour la correction. Ayant vu "Maximos Hakim" dans le Liturgicon j'ai pensé bêtement à... celui que je connaissais...
Merci aussi pour la réponse à Philippe. L'existence de la liturgie des présanctifiés est en soi probante.
"les fragments destinés aux fidèles ne le sont pas, ceux-ci recevant de consacré seulement le vin"
Bref, l'inverse des catholiques. Lors de leur messe, on dit mangez et buvez en mémoire de moi car ceci est mon Corps et mon Sang (raccourci).... A chaque fois, on ne peut qu'être frustré. Car du Sang, on y goute pas. Alors qu'il suffirait de tremper chaque hostie dans le calice, avant de la déposer sur la bouche du chrétien.
Cela fait partie des non promesses de l'Eglise....
Merci pour cet éclaircissement. Il serait également intéressant de savoir si l'église orthodoxe (re)connaît ou pas le dogme de la transsubstantiation tel qu'il est exposé dans sa formulation latine, puisqu'il a été établi au concile de Trente (à vérifier) à partir de la théologie thomiste. Je crois savoir qu'il y a chez eux matière à controverse, entre ceux qui soutiennent que la "transsubstantiation" s'opère lors des paroles de la consécration, et ceux qui soutiennent qu''elle s'opère lors de l'épiclèse, une étape liturgique d'invocation de l'Esprit Saint
qui n'existerait plus chez les catholiques.
L'on prie comme l'on croit, - enfin, en Orient, c'est sûr ! La preuve par la Liturgie des Présanctifiés est un argument définitif. Lors de la Grande Entrée de la Liturgie de Saint-Jean Chrysostome, les fidèles s'inclinent au passage du diacre et du prêtre portant les saintes offrandes bénies à la protèse. Aux Présanctifiés, les Saints Dons consacrés le dimanche sont adorés, car le célébrant, la tête couverte du voile par respect, porte le Seigneur.
... une précision supplémentaire, ou plutôt deux.
Si l'on va au fond des choses, les Orthodoxes affirment que les espèces consacrées SONT le Corps et le Sang du Christ, sacramentellement présent, par la vertu de la consécration et de la descente du Saint-Esprit. Ils refusent inversement la théologie protestante de l'impanation... Mais ils auront un peu de mal avec le vocabulaire théologique de saint Thomas d'Aquin pour ainsi dire canonisée au concile de Trente. La réprobation du moine Barlaam est passée par là !
Il ne serait pas exact de dire que les Orientaux ne sont pas attentifs à la Présence réelle et substantielle du Christ dans l'Eucharistie après la fin de la Liturgie... sauf à être "latinisés".
Les éditions de L'Âge d'Homme ont publié deux recueils consacrés aux grands Gérontes du Mont-Athos du XIXe et du début du XXe siècle. Dans une confraternité de la Sainte Montagne, il apparaît que les moines sont très sensibles à la Présence sacramentelle du Christ dans leur église. Je ne crois pas que les Athonites soient suspects de déviationnisme latinisant !
Amitiés fraternelles.
@Philippe
"une étape liturgique d'invocation de l'Esprit Saint
qui n'existerait plus chez les catholiques."
Bien sûr qu'elle demeure, dans les rites latins "ordinaire" et "extraordinaire"
C'est le "Hanc igitur" lorsque le prêtre étend les mains sur les offrandes et continue par "Quam oblationem".
Dans le rite latin les paroles de l'institution par le Christ sont consécratoires. Pour les orthodoxes, c'est à l'épiclèse que la consécration se produit. A mon avis, c'est un détail, (qui n'a pas été résolu au concile de Ferrare- Florence (1431-1441) proclamant l'union des Eglises) et qui montre l'esprit d'opposition des orthodoxes. C'est St Thomas qui a donné les raisons pour choisir le moment par les paroles mêmes du Christ et non pas par la prière au St Esprit de l'épiclèse. La transsubstantation est de foi pour les catholiques et les orthodoxes. Les offrandes sont réellement devenues le Corps et le Sang du Christ. Le moment où cela se produit est une querelle un peu byzantine. Le rite latin est beaucoup plus logique.
Très intéressant tout cela, je vois que vous tous deux très bien informés, j'en ai beaucoup appris. il ne manque plus qu'une discussion sur "Triades pour la défense des saint hésychastes" :-) et la théologie palamite, Passionnant tout de même la théologie chrétienne. Autrement plus subtile que cette religion d'abrutis qu'est l'Islam.