Tanto témpore vobíscum sum, et non cognovístis me ? Philíppe, qui videt me, videt et Patrem meum, allelúia : non credis, quia ego in Patre, et Pater in me est ? Allelúia, allelúia.
Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas ? Philippe, celui que me voit, voit aussi mon Père, alléluia : ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Alléluia, alléluia.
Le texte de l’antienne de communion de la messe de ce jour est tiré du dialogue de Jésus d’abord avec Thomas, puis avec Philippe qui finit par lui dire : « Montre-nous le Père et cela nous suffit. » (Jean 14). C'est aussi dans l'évangile, et c'est l'essentiel des antiennes de l'office. On ne peut assez remercier Philippe d'avoir posé la question qui nous a valu une réponse aussi éclairante sur la personne du Christ et sur la Trinité.
Le texte est en deux parties, séparées par un alléluia. La première partie est déjà le texte du second alléluia d’avant le chant de l’évangile. Pour la communion est ajoutée, non pas la phrase suivante, mais celle d’après. En effet, entre les deux, il y a le reproche insistant : « Comment peux-tu dire : montre-nous le Père ? »
Or cette phrase qui est en quelque sorte cachée dans l’antienne nous est adressée intérieurement au moment de la communion, insistant sur la signification très précise du propos de Jésus au moment où nous communions à son corps : nous qui le voyons et le goûtons, nous voyons et nous goûtons le Père. Jésus est dans le Père et le Père est en Jésus, et si Jésus est en nous, nous sommes en Jésus et donc dans le Père.
Le chant de cette antienne est très beau, avec ce léger accent de reproche qui se dissout dans la contemplation.