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Lundi de la Passion

La première lecture de la messe de ce jour est le troisième chapitre du livre de Jonas : le prophète prêche la pénitence – sinon dans 40 jours Ninive sera détruite.

Ninive, aujourd’hui, c’est Mossoul, où l’on voit la colline de Jonas et la fontaine de Jonas. Où la guerre fait rage pour en chasser l’Etat islamique…

L’histoire de Jonas ne pouvait qu’impressionner les chrétiens locaux, et très vite fut institué dans les Eglises syriaques un jeûne commémoratif, appelé « Rogation de Ninive » (la "Baouta" en syriaque), de trois jours, trois semaines avant le carême (cette année les 6, 7 et 8 février). Jeûne qui connaît aujourd’hui un véritable regain chez les jeunes assyro-chaldéens : non seulement le jeûne est observé mais les églises sont pleines. (La seule Eglise syriaque où la Baouta ait disparu est l’Eglise maronite.)

Voici ce qu’on peut lire sur le site de la Mission chaldéenne en France à ce propos.

Ninive, la ville dont il est question dans l'histoire de Jonas, est la capitale de l’ancienne Assyrie, souvent citée dans la Bible. C'était une ville exceptionnelle par sa taille - la Bible l'appelle "la grande ville". Il fallait trois jours de marche pour la parcourir, ses hauts remparts n'entouraient pas que des maisons, mais aussi des champs, des jardins, des étables, tout ce qu'il lui fallait pour vivre de manière indépendante du reste du monde. Mais Ninive était également une ville exceptionnelle par sa méchanceté. La Bible, dans le prophète Nahum, l'appelle "la ville sanguinaire, pleine de mensonge, pleine de violence". Ninive était perpétuellement en guerre avec les villes et les pays voisins dans le but de s'enrichir, d'accumuler des trésors à l'intérieur de ses murailles.

De cette évocation de Ninive, la grande ville, ce qui doit nous frapper c'est précisément cette ressemblance avec la situation générale du monde moderne 3000 ans après. Les deux traits principaux de Ninive s'y retrouvent à une échelle mondiale. Un développement extraordinaire, une technique prodigieuse, mais en même temps une cruauté sans mesure, des guerres sans fin, une cupidité que rien ne peut satisfaire. Ninive est une image du monde, d'un monde qui vit sans se soucier de Dieu, abandonné à ses passions et ses péchés.

Dieu laisse faire pour un temps ; le moment qu'il a choisi pour intervenir ouvertement n'est pas encore venu, main en attendant, il ne reste pas indifférent envers ce monde. Il ne l'était pas envers Ninive. Il va lui envoyer le prophète Jonas. L'histoire de Jonas n'est pas seulement intéressante à cause de l'actualité et de la comparaison entre Ninive et notre monde ; elle l'est surtout à cause de la comparaison entre Jonas et Jésus-Christ. Cette comparaison est d'autant plus précieuse qu'elle est attestée par Jésus-Christ lui-même comme nous le verrons. Ninive et Jonas, le monde et Jésus-Christ.

Par sa méchanceté Ninive s'était accumulé un trésor de colère, elle était au bord du jugement et de la perdition. Jonas a été la solution préparée longtemps à l'avance par Dieu, le messager qu'il lui fallait absolument écouter si elle voulait éviter une fin subite. Jésus-Christ est non seulement la solution prévue par Dieu aux inextricables problèmes du monde, mais avant tout il est la seule solution à notre situation personnelle ; Il est le médecin qu'il nous faut absolument écouter si nous cherchons la guérison. La Bible est le livre que Dieu nous a laissé pour nous amener à son fils Jésus-Christ. Même à travers une histoire aussi ancienne et aussi étrange que celle de Jonas, c'est sur Jésus-Christ qu'il veut attirer nos regards.

Commentaires

  • " Encore Vingt deux jours et Paris sera détruite !... "

    Les Prêtres, les Prélats et les gens de Paris crurent en Dieu ; ils publièrent un jeûne et se revêtirent de sacs, depuis le plus grand jusqu'au plus petit.
    La chose étant parvenue au président de Paris, il se leva de son siège, ôta son manteau, se converti, jetant dehors ceux des francs-maçons qui ne renoncèrent, il se couvrit d'un sac et s'assît sur la cendre, avec auprès de lui le Cardinal Archevêque de Paris.
    Et on cria dans Paris et on dit, par décret du président et de ses grands, ces paroles : " La république est abandonnée, le Roy de droit divin au Royaume de France est appelé. Qu'en l'attendant, que ni hommes ni bêtes, bœufs et brebis, ne mangent rien, ne paissent point et ne boivent point d'eau ; qu'ils se couvrent de sacs, hommes et bêtes, qu'ils crient à Dieu avec force, et qu'ils se détournent chacun de sa mauvaise voie et des actions de violence que commettent ses mains, et son esprit !
    Qui sait si Dieu ne viendra pas à les voir, et s'il ne reviendra pas de l'ardeur de sa colère, en sorte que nous ne périssions point ? "

    Dieu vit ce qu'ils faisaient, comment ils se détournaient de leur mauvaise voie ; et le Seigneur notre Dieu eut pitié de son peuple, celui de sa fille aînée.

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