Tu as droit au même honneur que les Anges, les Prophètes, les Martyrs, Bienheureux, et tu es devenu le compagnon des Apôtres en vérité; te magnifiant avec eux sans cesse, je vénère, saint Joseph, ta mémoire sacrée.a
Issu de race royale, tu épousas la Reine immaculée qui devait enfanter ineffablement le Roi, Jésus, bienheureux Joseph, élu entre tous parmi les fils de la terre.
Fortifié par la puissance de l'Esprit, Bienheureux, paré de vertus, dans un âge fort avancé tu as rejoint splendidement tes Pères, saint Joseph, sublime Père adoptif de la lumière issue de Dieu le Père.
Ta mémoire, Bienheureux, invite les confins du monde à la joie, à la louange du Verbe qui t'a glorifié; toi qui te tiens auprès du Christ avec confiance supplie-le sans cesse, pour que nous soyons sauvés de toute épreuve, nous qui te célébrons.
Tu fus le gardien de l'Immaculée qui sans faille gardait sa virginité et de laquelle s'incarna le Verbe Dieu, la laissant Vierge même après l'ineffable enfantement, avec elle, Joseph porteur-de-Dieu (théophore), souviens-toi de nous tous.
Liturgie byzantine, 26 décembre, matines, ode 9.
Commentaires
"Tu fus le gardien de l'Immaculée"
Sachant que les Orthodoxes refusent le dogme catholique de l'Immaculée Conception, je suis étonné de lire cela dans cette liturgie byzantine.
Quelqu'un pourrait-il m'éclairer là-dessus ?
La liturgie byzantine célèbre l'Immaculée en permanence, et de façon très insistante dans la liturgie mariale. Beaucoup plus que dans la liturgie latine.
Les orthodoxes rejettent par principe tout dogme qu'on voudrait définir après les grands conciles du premier millénaire. D'où il ressort de leur point de vue que toute définition de dogme par Rome est une provocation anti-orthodoxe.
Quand on leur fait remarquer la fréquence du mot Immaculée dans leur liturgie, ils répondent que la Mère de Dieu est telle parce qu'elle a été purifiée du péché originel aussitôt après la conception... (C'est ce que pensaient saint Bernard et saint Thomas d'Aquin.)
Merci de votre réponse Mr. Daoudal.
Cependant, je suis quand même étonné car un jour, pendant l'émission de 7:30 du vendredi de Radio Notre-Dame réunissant des participants de 3 confessions, l'Orthodoxe avait vivement réagi aux propos du Catholique qui avait évoqué l'Immaculée Conception. Il n'était pas content du tout...
Malheureusement, les orthodoxes, surtout grecs, entretiennent une forte animosité contre les catholiques ce qui leur fait prendre des positions opposées à l'Eglise par pur esprit de contradiction. Ils allaient même aux conférences de Lambeth anglicanes dans les années 1930, alors qu'ils boudaient les invitations catholiques. Les anglicans espéraient que les orthodoxes reconnaîtraient la validité de leurs ordinations invalides. Heureusement que les orthodoxes refusèrent,
Quand on évoque avec eux des grandes figures orthodoxes qui sont revenus à l'Eglise, ils trépignent de rage et ressortent tous les griefs (la plupart imaginaires) contre les catholiques de rite orthodoxe. Il faut bien reconnaître qu'ils ont mieux résisté que nous en matière liturgique.
Dauphin. Je confirme ce que vous dites. Malheureusement, il existe bel et bien, surtout chez les Orthodoxes grecs, une certaine rage anti-catholique.
Cela tient aux sentiments contradictoires qu'ils ont toujours eu vis-à_vis des Latins : d'abord hautins et méprisants avant la chute de Constantinople, puis complexés après.
Je pense que la Providence a permis que les Turcs s'installent en Anatolie au détriment des Grecs pour empêcher que la Grèce soit un pays puissant, ce qui lui aurait permis de réduire fortement l'influence de la Papauté, car Constantinople ( qui se considérait comme la deuxième Rome ) avait l'ambition de supplanter Rome.
Après la chute, c'est Moscou qui a repris le flambeau en se considérant comme la troisième Rome...Mais seule l'unique et authentique Rome a survécu : les schismatiques devraient méditer cela.
Le siège de Constantinople par les Latins en 1204 a laissé de fort mauvais souvenirs aux Grecs. Non sans raisons.
L'hostilité contre l'Empire latin d'orient ("byzantin") est une vieille affaire, et prend les aspects les plus divers.
Chez Damien 1er ici, cela prend la forme providentialiste insolite selon laquelle l'Empire ottoman serait une bénédiction déguisée et un juste châtiment pour les Romaioi. Cette cruauté divine est-elle convenable ?
Chez Montesquieu dans une certaine mesure et chez Voltaire et chez Gibbon nettement, cela prend la forme d'une détestation têtue parce qu'il s'agissait d'un empire chrétien.
Une appréciation équilibrée des choses, une meilleure connaissance de Byzance (qui fut tout de même notre rempart contre l'islam pendant six bons siècles ; un petit merci, non ?), et une petite dose d'autocritique latine, voilà qui ne pourrait pas faire de mal.
Mon lapsus. Empire "romain", pas "latin", d'orient.
Lire à livre ouvert dans les desseins de la Providence permet de tracer les courbes de l'Histoire d'une main vraiment légère.
Si "la Providence a permis que les Turcs s'installent en Anatoli"e, juste pour être sympa avec le pape, elle a sans doute per
mis logiquement aussi quelques épisodes pittoresques de la fin de l'Empire ottoman, comme de petits désagréments qu'ont connus les Arméniens, les Assyriens, les Grecs pontiques.