J’ai appris par le Forum catholique la mort, avant-hier, de notre ami Denis Merlin.
je ne le connaissais pas de visu, mais il était notre ami parce qu’il visitait habituellement ce blog, le citait dans le sien, et participait aux commentaires, et aux discussions qui s’en suivaient, avec intelligence et de façon toujours intéressante même quand je n’étais pas d’accord avec lui. Ami fidèle et ancien (le plus ancien peut-être) de mon blog, puisqu'il a fait 2.583 commentaires, le premier le 23 novembre 2006, deux mois après sa création. Il avait d’ailleurs annoncé récemment dans un de ses commentaires qu’il allait mourir, mais il semble que cela ait été plus rapide que prévu.
Que le Seigneur l’accueille dans sa lumière et dans son amour, où il était déjà ex parte.
Commentaires
Amen.
Et lux perpetua. luceat eo.
Je suis très touchée par cette annonce.
Il avait posté un petit message ("Il me semble convenable de vous annoncer que j'ai une maladie grave qui ne me laisse que peu de chance de survie à quelques mois.") le samedi 11 février dernier (commentaires de "François dans le texte").
Que le Seigneur l'accueille dans sa Miséricorde.
Notre Dame de Montligeon, priez pour nous, pauvres pécheurs.
@ Céline 13h39 - jeudi 23 février 2017
Comme vous j'ai été très émue en apprenant le décès de Denis Merlin dont on a souvent lu ici ses commentaires. Il nous avait récemment annoncé qu'il ne lui restait que peu de temps à vivre, et, de même que beaucoup de commentateurs, je lui avais promis de prier pour lui. Son Passage s'est fait plus rapidement qu'il avait prévu.
Je trouve qu'il a eu beaucoup de courage de nous en informer.
Je partage votre conclusion :
"Que le Seigneur l'accueille dans sa Miséricorde.
Notre Dame de Montligeon, priez pour nous tous, pauvres pécheurs.".
Denis Merlin a montré à maintes reprises une foi profonde et des propos sincères. Il était même touchant quand il parlait de sa fille par exemple.
Il était et reste dans mes prières, que la très sainte Vierge Marie le protège et que notre Seigneur l'accueille favorablement pour qu'il connaisse la Paix et l'Amour infini dans le Royaume.
Toutes mes condoléances à la famille si elle nous lit.
Et lux perpetua luceat eo.
Le voici désormais immense théologien. Comme deviennent immenses théologiens tous les morts dès l'instant du trépas.
Une théologie juste __ la vraie connaissance des choses divines __ incommensurablement supérieure à celle de tous les Docteurs de l'Eglise réunis tandis qu'ils étaient encore de cette vie.
Cette science théologique incommensurable est immédiatement imprimée par Dieu un et trine dans l'âme de tout défunt, quel qu'il soit et quelle qu'ait été sa foi, catholique ou non, chrétienne ou non, ou bien sa mécréance. Car cette science théologique parfaite est d'une nécessité apodictique pour l'âme qui entre immédiatement en jugement particulier, et ce quelle que soit sa finalité dernière : la béatitude ou la perdition.
Pourquoi cela ? Parce que c'est par cette science théologique incommensurable que l'âme mesure infailliblement, par elle-même, ses mérites et ses démérites acquis ici-bas, reconnaît la parfaite justesse du jugement de Dieu sur elle, comprend alors l'inouïe béatitude qui l'attend, si elle est digne du salut, ou comprend l'horreur de la perdition, la souffrance de perdre Dieu à jamais,
L'on ne jouit absolument de ce qu'on a gagné et l'on ne souffre absolument de ce qu'on a perdu que par la connaissance parfaite. C'est pourquoi donc tout défunt devient théologien dans un sens absolu, cette théologie lui donnant la connaissance plénière de la Vérité divine, sans plus besoin de la vertu théologale de foi puisque, après la mort, l'homme ne mérite plus ni ne démérite.
C'est cette théologie parfaite qui fait la béatitude des saints au paradis.
Et c'est aussi par cette théologie parfaite que les réprouvés mesurent, hélas, leur irréparable perte et souffrent ainsi la peine du dam et la peine du sens.
Tous les damnés sont parfaits théologiens au négatif.
Tous les élus (ainsi que les âmes du purgatoire) sont parfaits théologiens au positif, possédant la Vérité et jouissant d'elle dans l'éternelle béatitude.
Car si la Miséricorde de Dieu est infinie, sa Justice l'est aussi.
Il y a aussi l'insondable mystère de la liberté humaine, qui choisit de manière irrémédiable, lors du jugement particulier, soit l'une, soit l'autre.
Merci de nous faire part de ce décès, ce qui donne à votre blog un caractère chrétien de plus, celui de faire prier pour les défunts. Denis Merlin avait la qualité de savoir controverser sans excès. Les anciens lecteurs se souviennent peut-être de ses duels avec Lapinos, souvent passionnés.
RIP
"Il y a aussi l'insondable mystère de la liberté humaine, qui choisit de manière irrémédiable, lors du jugement particulier, soit l'une, soit l'autre."
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A la vérité, ce n'est pas "lors" du jugement particulier que la liberté humaine choisit; ou peut encore choisir, son sort final.
(Je mets es guillemets à "lors" puisqu'il n'y a plus de temps après la mort, et que tout y devient d'une réalité constamment actuelle et immédiate, depuis la première action accomplie jadis dans l'enfance jusqu'à celle faite peu de temps avant la mort).
La liberté humaine ne joue __ pour Dieu ou contre Dieu __ qu'au cours des fluctuations de la vie ici-bas, exclusivement. Cette liberté peut même jouer jusqu'au dernier moment conscient durant cette vie. Mais la mort survenue, le compte s'arrête absolument. Et l'on entre dans une AUTRE dimension. On était ici-bas sous le signe de la Grâce (ne serait-ce que de pouvoir encore dire sincèrement pardon à Dieu dans son âme même à l'ultime instant de vie), Mais une fois la mort accomplie, on sort du régime de la Grâce et on entre sous le régime de la Justice. L'âme, séparée de son corps, ne peut plus rien choisir, puisque cette séparation l'a affranchie désormais de toutes les passions, de toutes les concupiscences, comme de toutes les tentations. L'âme, une fois le trépas accompli, ne peut donc plus augmenter encore en quoi que ce soit son mérite ou aggraver encore son démérite. Le compte s'est arrêté, et le voici ouvert sous le regard de l'âme en présence de Dieu, qu'elle sent, qu'elle pressent présent (mais sans Le voir). D'une certaine manière, c'est elle-même qui va se juger en présence de Dieu, Par et grâce à la séparation du corps, elle est maintenant pleinement éclairée sur sa vie ici-bas entière ; elle connaît maintenant infailliblement la somme de son mérite et celle de son démérite. Pour ainsi dire, la journée de travail est finie, et le maître vient examiner le travail avec l'ouvrier lui-même.
Au Tribunal de Dieu (le Tribunal du Christ __ 2 Cor 5,10), il n'y a besoin ni d'un juge d'instruction ni d'une instruction préparatoire. Tous les actes méritoires accomplis deviennent actuels, comme de flagrante bonté ; et tous les actes mauvais fait par l'âme ici-bas s'actualisent de même devant elle, eux qui ont toujours été de flagrant délit sous le regard de Dieu.
Ainsi Dieu, de toute manière, est "déjà" instruit de tout depuis le moment où nous avions fait tel acte de bonté ou tel acte de malice. Tout est toujours actuel devant Dieu.
Ainsi donc, dans le jugement particulier de l'âme Dieu n'a besoin ni d'un éloge de l'âme ni d'un acte d'accusation dressant ses délits. Dieu est "déjà" instruit de tout.
Seulement, voilà... C'est l'âme qui doit être convaincue, C'est pourquoi la raison veut que passent devant ses yeux le fil entier de tous ses actes, bons et mauvais. C'est seulement dans son état de séparation de son corps qu'elle peut enfin mesurer leur bonté ou leur gravité, et être ainsi personnellement convaincue de mal et d'indignité ou bien d'innocence et de mérite, et dans quelle proportion l'un ou l'autre état a prédominé durant sa vie ici-bas.
La vie terrestre a justement été donnée à l'homme afin qu'il fasse ses preuves pour la vie éternelle, toutes ses preuves. La vie terrestre, en finalité, n'a pas d'autre objectif. Une fois la mort arrivée, l'épreuve terrestre s'arrête absolument. L'homme ne peut plus rien choisir après la séparation de son âme et de son corps. Pourquoi ? Parce que la mort enlève au pécheur tout moyen de pécher davantage, au méchant d'exercer davantage sa méchanceté, au saint de faire davantage œuvre de sainteté, et au juste de faire davantage œuvre de justice. Avec la mort l'épreuve s'arrête, et son unique examen a immédiatement lieu. "Il est arrêté que les hommes meurent une seule fois, après quoi vient le jugement", enseigne saint Paul (He 9,27).
C'est justement à partir de cet unique jugement __ qui va convaincre personnellement l'âme de la justesse de son sort éternel, heureux ou malheureux __ que Dieu infuse en elle une plénière et parfaite théologie (dont je parlais plus haut), qui lui communique la connaissance absolue des réalités divines et lui fait voir dans quelle mesure elle s'est conformée ou non aux appels de sa conscience durant sa vie terrestre.
Pour conclure, il faut préciser un dernier point important.
Dans l'état de purgatoire, l'âme est déjà élue, déjà absolument destinée à la béatitude éternelle sans pouvoir en jouir encore. Tout comme les saints au paradis, elle n'a plus au cours de sa terrible __ et pourtant heureuse purification __ plus aucun choix devant elle, puisqu'elle ne peut plus mériter ou démériter, sa volonté sainte, mystérieusement pénétrée de l'Amour divin et sans cesse plus proche de Lui sans le posséder encore (les grands mystiques, les contemplatifs, en savent quelque chose de cette expérience à la fois terrible et bienheureuse). Ainsi l'âme sainte, au purgatoire, ne peut plus jamais opter pour le mal, ni par conséquent déchoir de la grâce parfaite, étant sans cesse toujours davantage emplie de l'amour de Dieu, jusqu'à sa délivrance dans la gloire céleste.
Mon précédent message concernait une phrase de Céline.
Et je l'ai écrit en hommage à la mémoire vivante de Denis Merlin, qui maintenant sait tout, et voit tout dans la Lumière. Ou dans l'espérance assurée de la Lumière.
Que Dieu ait son âme. Je ne le connais que par les quelques posts que j'ai lus de lui ici. Mais nous sommes tous des morts en sursis, n'est-ce pas ? Il vaut mieux bien vivre en plaisant à Dieu que vivre très longtemps et mal pour se retrouver séparé de Dieu éternellement.
Notre sainte religion est la seule à pouvoir envisager la perpective d'un Au-Delà tel que décrit par Dranem. Le Bouddhisme ne trouve que le néant pour le repos de l'âme qui arrêtera ainsi de se réincarner encore et encore jusqu'à l'arrêt de ce cycle infernal justement par le néant qui est atteint par l'homme qui réussit à se passer de tout désir.
Quant à l'Islam, n'en parlons pas !!! Le bonheur suprême du musulman au Paradis, c'est la perspective d'une éternelle fornication avec 72 houris qui sont attribuées à l'heureux élu...
Que Dieu ait son âme. Je ne le connais que par les quelques posts que j'ai lus de lui ici. Mais nous sommes tous des morts en sursis, n'est-ce pas ? Il vaut mieux bien vivre en plaisant à Dieu que vivre très longtemps et mal pour se retrouver séparé de Dieu éternellement.
Notre sainte religion est la seule à pouvoir envisager la perpective d'un Au-Delà tel que décrit par Dranem. Le Bouddhisme ne trouve que le néant pour le repos de l'âme qui arrêtera ainsi de se réincarner encore et encore jusqu'à l'arrêt de ce cycle infernal justement par le néant qui est atteint par l'homme qui réussit à se passer de tout désir.
Quant à l'Islam, n'en parlons pas !!! Le bonheur suprême du musulman au Paradis, c'est la perspective d'une éternelle fornication avec 72 houris qui sont attribuées à l'heureux élu...
Ce ce à quoi on reconnaît que l'islam est une pure construction humaine (avec l'aide de quelques esprits malins peut-être ?) : il vante un paradis réservé aux hommes.
Accorde à l'âme de Merlin Seigneur le repos éternel, que ta lumière sans fin brille sur elle et qu'elle repose en paix.
Amen
Ce qui est magnifique, c'est qu'il a eu cette grâce d'avoir le temps de faire la paix avec notre Dieu, Nous pouvons pour cela nous risquer d'affirmer qu'il a eu la grâce d'une bonne mort, comme dans nos prières anciennes/
je lui ai confié de prier pour notre pape François afin que le Seigneur l'aide. J'espère qu'il le fait maintenant avec amour, amour pour l’Église qu'il a manifesté sur ce blog au travers de ses commentaires. J'espère qu'il priera également pour nous qui sommes encore en marche sur cette terre pour que nous ayons nous aussi la grâce d'une bonne mort. Que nous ayons le temps de nous y préparer avant de partir nous aussi.
Je salue sa mémoire à mon tour, moi qui ai eu la chance de le connaître un peu plus que vous. Je lisais régulièrement son blog.
Il manquera sur la toile un peu de son intelligence et de sa culture pour éclairer les débats.
Il m'écrivait en décembre 2015, qu'il était fasciné par la figure du père Damien, ce prêtre s'étant porté volontaire pour l'île aux lépreux. De même par la figure du père Kolbe. Ces destins d'hommes donnés entièrement aux autres sans retenue c'était un peu lui. Lui ce père privé de ses enfants et de ses biens mais qui jusqu'au bout s'est mis en danger pour leur transmettre un patrimoine. Surtout, l'écriture de son blog (dont il disait qu'il devait servir le "bien commun") était un moyen également de garder une mémoire vivante de ce qu'il fût en profondeur en direction de ses petits enfants qu'il ne voyait jamais. Puissent les siens reconnaître en lui ce père aimant et souffrant, ce père donné, sacrifié.
Son courage enfin force l'admiration, que Dieu dans sa Miséricorde essuie toutes larmes de ses yeux et lui accorde le repos de son âme promptement.
"Toutes mes condoléances à la famille si elle nous lit. "Catho1728
Oui, sa famille vous lit. Merci du fond du cœur à vous, à tous ceux qui ont fait un commentaire à son sujet, et tout particulièrement à Monsieur Daoudal pour avoir parlé de lui.
Sachez qu'il est mort avec un léger sourire sur les lèvres. Il a rejoint sa fille Hélène, son petit fils Ferdinand. Il a fait une mort des plus exemplaires. Il ne comprenait pas que l'on puisse pleurer à l'idée de le quitter, lui qui en finissait avec cette vallée de larmes, pour aller se reposer, enfin ! Nous ne devions pas pleurer à l'idée de le quitter. Maintenant, nous attendons beaucoup de grâce de sa part, nous qui sommes de l'Eglise militante. Il fut un homme épris de la défense du tout-petit, et a transmis cet amour à chacun de ses enfants. Sa force et son courage sont nos boussoles.
Je souhaite à tous une mort aussi belle que la sienne.
Bien cordialement,
Il manque. Il manque au travers de son blog notamment.
Nous sommes nombreux à vouloir le pleurer sans nous en donner le droit. Mais nous sommes heureux de le savoir heureux enfin..
Merci à vous Mistral pour ces confidences sur ses derniers instants.et merci pour vos souhaits de bonne mort à nous tous.