Le groupe taliban pakistanais Jamaat-ul-Ahrar (assemblée des hommes libres), qui a revendiqué l’attentat de Pâques 2016 (70 morts dont de nombreuses familles chrétiennes) et tout récemment un attentat suicide devant le parlement de Lahore pendant une manifestation de pharmaciens (13 morts) a mis en ligne une vidéo où il annonce le lancement de l’« opération Ghazi » contre tous ceux qui « se promeuvent eux-mêmes comme des concurrents de la Nabuwat (ministère du “Prophète”) et ceux qui sont impliqués dans le blasphème concernant le “Prophète” ». Ce sont les Ahmadis qui sont ici visés.
En ce qui concerne les autres minorités religieuses, elles seront épargnées à condition qu’elles se gardent de toute accointance avec le gouvernement : « Les églises, les temples hindous, les temples sikhs et tous lieux de culte des non-musulmans ne sont pas inclus dans nos cibles à moins qu’ils soient utilisés par nos ennemis », à savoir le gouvernement pakistanais et les militaires responsables de la prise de la Mosquée Rouge en 2007, opération au cours de laquelle fut tué le chef islamiste Abdul Rachid Ghazi.
Saeeda Deep, fondatrice de l’ONG pakistanaise Institut de la paix et des études laïques, explique :
Les églises et édifices analogues sont des cibles faciles par rapport aux bâtiments gouvernementaux qui sont hautement sécurisés. Les terroristes savent qu’ils auront le soutien des gens s’ils attaquent les minorités religieuses. La chose la plus importante est qu’ils sont seulement entraînés pour tuer et trouver une justification.