Lettrine de l'introït, dans le graduel d'Albi (XIe siècle)
L’introït est celui du dies natalis de saint Paul le 30 juin, et il exprime la certitude de l’Apôtre que Dieu, juste estimateur du mérite, lui donnera la récompense de ses travaux. Pour mieux expliquer cette pensée à Timothée, saint Paul, proche du martyre, se sert d’une gracieuse image. Ses bonnes œuvres sont comme un dépôt, qu’il confie à Dieu pour qu’il le lui garde jusqu’au jour de la parousie. L’Apôtre a toute confiance dans le Seigneur, qu’il dit bien connaître. Celui qui confie ses trésors aux coffres-forts ou les cache sous terre, s’expose au péril de se les voir ravir par les voleurs ou ronger par les vers. Dieu, au contraire, est juste et immuable, et au grand jour du jugement, le jour par excellence au dire de saint Paul, il rendra le dépôt avec la récompense méritée.
La mélodie grégorienne qui revêt cet introït semble avoir été créée par l’artiste tout exprès pour la station dans la vaste basilique de Saint-Paul. Elle est solennelle et d’un effet incomparable.
Bienheureux cardinal Schuster
Scio, cui crédidi, et certus sum, quia potens est depósitum meum servare in illum diem, justus judex.
Dómine, probásti me et cognovísti me : tu cognovísti sessiónem meam et resurrectiónem meam. Gloria…
Je sais en qui j’ai cru et je suis certain qu’il est assez puissant pour garder mon dépôt jusqu’à ce jour où il me jugera en juste juge.
Seigneur, vous m’avez sondé et vous me connaissez, vous savez quand je m’assieds et quand je me lève.
Par les moniales d’Argentan, sous la direction de dom Gajard, en 1966.