Verbum supérnum pródiens
A Patre olim éxiens,
Qui natus orbi súbvenis
Cursu declívi témporis,
Verbe du Tout-Puissant né dans le sein du Père,
Éternel et Dieu comme lui,
Qui, pour tirer enfin l'homme de sa misère
Viens naître homme aujourd'hui,
Illúmina nunc péctora
Tuóque amóre cóncrema;
Audíto ut praecónio
Sint pulsa tandem lúbrica.
Fais que ta vérité dans nos armes rayonne,
Et que ton feu brûlant nos cœurs,
La voix de ton héraut qui dans les déserts tonne
Guérisse nos langueurs.
Judéxque cum post áderis
Rimári facta péctoris,
Reddens vicem pro ábditis
Justísque regnum pro bonis.
Et, lorsque découvrant les vertus ou le vice
Jusqu'au fond du cœur des humains,
Tu rendras en vrai juge aux méchants le supplice
Et la couronne aux saints.
Non demum arctémur malis
pro qualitáte críminis,
sed cum béatis cómpotes
simus perénnes cǽlites.
Ne lance pas sur nous l'effroyable anathème,
Mais joins-nous à lui par ta bonté
À ceux dont l'œil doit voir de ton palais suprême
L'immortelle beauté.
Laus, honor, virtus, gloria,
Deo Patri et Fílio
Sancto simul Paráclito,
In sæculórum sǽcula. Amen.
Gloire au Père éternel, au Fils, notre espérance,
À l'Esprit, notre heureuse paix.
Qu'ils règnent en ce jour qui jamais ne commence
Et ne finit jamais.
Hymne des matines au temps de l'Avent, traduction de Louis-Isaac Lemaistre de Sacy (Heures de Port-Royal).
A défaut de chant, voici des cloches :
Et la harpe celtique de Kim Robertson :
Bréviaire de Paris, XIIIe siècle