Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maternité divine de la Sainte Vierge

Nous ne disons pas en effet que la nature du Verbe par suite d'une transformation est devenue chair, ni non plus qu'elle a été changée en un homme complet, composé d'une âme et d'un corps, mais plutôt ceci : le Verbe, s'étant uni selon l'hypostase une chair animée d'une âme raisonnable, est devenu homme d'une manière indicible et incompréhensible et a reçu le titre de Fils d'homme, non par simple vouloir ou bon plaisir, ni non plus parce qu'il en aurait pris seulement le personnage ; et nous disons que différentes sont les natures rassemblées en une véritable unité, et que des deux il est résulté un seul Christ et un seul Fils, non que la différence des natures ait été supprimée par l'union, mais plutôt parce que la divinité et l'humanité ont formé pour nous l'unique Seigneur Christ et Fils par leur ineffable et indicible concours dans l'unité.

Ainsi, bien qu'il subsiste avant les siècles et qu'il ait été engendré par le Père, il est dit aussi avoir été engendré selon la chair par une femme, non point que sa nature divine ait commencé à être en la sainte Vierge, ni qu'elle ait eu nécessairement besoin d'une seconde naissance par elle après celle qu'il avait reçue du Père, car c'est légèreté et ignorance de dire que celui qui existe avant les siècles et est coéternel au Père a besoin d'une seconde génération pour exister, mais puisque c'est pour nous et pour notre salut qu'il s'est uni selon l'hypostase l'humanité, et qu'il est né de la femme, on dit qu'il a été engendré d'elle selon la chair.

Car ce n'est pas un homme ordinaire qui a d'abord été engendré de la sainte Vierge et sur lequel ensuite le Verbe serait descendu, mais c'est pour avoir été uni à son humanité dès le sein même qu'il est dit avoir subi la génération charnelle, en tant qu'il s'est approprié la génération de sa propre chair. C'est ainsi que nous disons qu'il a souffert et qu'il est ressuscité, non pas que le Dieu Verbe ait souffert en sa propre nature les coups, les trous des clous et les autres blessures (car la divinité est impassible, puisqu'elle est incorporelle); mais puisque le corps qui est devenu le sien propre, a souffert tout cela, on dit encore une fois que c'est lui (le Verbe) qui a souffert pour nous : l'Impassible était dans le corps qui souffrait Et c'est de la même façon que nous pensons au sujet de sa mort. Car le Verbe de Dieu est par nature immortel, incorruptible, vie et vivifiant. Mais encore une fois puisque son propre corps a, par la grâce de Dieu, goûté la mort pour tout homme, comme dit Paul, on dit qu'il a souffert la mort pour nous : non qu'il ait fait l'expérience de la mort en ce qui regarde sa propre nature (ce serait folie de dire cela ou de le penser), mais parce que, comme je l'ai dit à l'instant, sa chair a goûté la mort. Ainsi, sa chair étant ressuscitée, on parle de la résurrection du Verbe, non point que le Verbe soit tombé dans la corruption, non certes, mais encore une fois parce que son corps est ressuscité. ...

C'est ainsi qu'ils (les saints pères) se sont enhardis à nommer la sainte Vierge Mère de Dieu, non que la nature du Verbe ou sa divinité ait reçu le début de son existence à partir de la sainte Vierge, mais parce qu'a été engendré d'elle son saint corps animé d'une âme raisonnable, corps auquel le Verbe s'est uni selon l'hypostase et pour cette raison est dit avoir été engendré selon la chair.

Saint Cyrille d’Alexandrie, 2e lettre à Nestorius, approuvée par le concile d’Ephèse (et donc document dogmatique du concile sur l'unité des deux natures, divine et humaine, en la personne du Fils de Dieu, et la légitimité de l'attribution à la Vierge du titre de Theotokos, Mère de Dieu)

Commentaires

  • Et dans le novus ordo, à la place de la Maternité divine, on fête "Saint Jean XXIII" !

  • Que le Verbe divin ne se transforme pas en chair humaine lors de l'incarnation, c'est une évidence.
    Que le Verbe divin ne se transforme pas non plus en un homme complet "une chair animée d'une âme rationnelle", c'est aussi une évidence.
    Il faut bien en effet que le Verbe divin reste lui-même, i.e. de nature divine, et que le Christ soit une seule personne en deux natures.
    Mais s'Il s'unit par hypostase à "une chair animée d'une âme rationnelle", alors il y aura dans le Christ deux intelligences et deux volontés:
    l'intelligence de l'âme rationnelle et celle du Verbe divin, la volonté de l'âme rationnelle et celle du Verbe divin.
    Pour l'artistotélicien et le thomasien que je suis, c'est comme un problème!
    Le Verbe divin ne serait-Il pas plutôt la puissance spirituelle de l'âme rationnelle et donc l'âme rationnelle elle-même?
    Car il n'y a pas trois âmes en l'homme, mais une unique âme selon trois puissances où la supérieure assume l'inférieure, et c'est pourquoi l'âme humaine est dite rationnelle.
    L'âme rationnelle opère donc selon les puissances spirituelle (intellect et volonté), sensitive (sensation et locomotion) et végétative (nutrition).
    Ainsi le Verbe divin serait uni selon l'hypostase à une chair animée selon la puissance sensitive qu'Il élèverait à la puissance spirituelle.
    De même que l'âme spirituelle de chaque homme n'est pas du fait de la génération mais bien de Dieu.
    Les parents en effet n'engendrent pas selon l'esprit, c'est pourquoi ils sont dits pro-créateurs!

    Une question qui n'est pas facile.
    Surtout confrontée au propos d'un si grand docteur de l'Église.
    Mais j'aimerai bien voir mes doutes résolus.

    Luc.

Les commentaires sont fermés.