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Du cardinal Robert Sarah (2)

« Mais Jésus ne répondit rien » (Luc 23,9). Jésus ne voulut pas répondre à Hérode parce qu’il le voyait comme un homme vicieux, dissolu, cruel et ayant horreur de la vérité, au point de faire couper la tête à Jean-Baptiste, qui était la voix de Jésus-Christ, parce qu’il lui avait fait connaître la vérité. Comment donc le Seigneur n’aurait-il pas gardé le silence devant celui qui avait enlevé la vie de sa voix ?

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Pour l’humanité, le recueillement silencieux du Christ est une grande leçon. De la crèche à la Croix, le silence est constamment présent, car le problème du silence est un problème d’amour. L’Amour ne s’exprime pas en paroles. Il s’incarne et devient un seul et même Etre avec celui qui aime en vérité. Sa force est telle qu’il nous entraîne pour nous donner jusqu’à la mort, jusqu’au don humble, silencieux et pur de notre vie.

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Aujourd’hui, certains prêtres traitent l’Eucharistie avec un parfait mépris. Ils voient la messe comme un banquet bavard où les chrétiens fidèles à l’enseignement de Jésus, les divorcés remariés, les hommes et les femmes en situation d’adultère, les touristes non baptisés qui participent aux célébrations eucharistiques des grandes foules anonymes peuvent avoir accès au corps et au sang du Christ, sans distinction. L’Eglise doit examiner avec urgence l’opportunité ecclésiale et pastorale de ces immenses célébrations eucharistiques composées de milliers et de milliers de participants. Il y a un grand danger à transformer l’Eucharistie, « le grand mystère de la foi », en une vulgaire kermesse et à profaner le corps et le précieux sang du Christ. Les prêtres qui partagent les saintes espèces en ne connaissant personne et donnent le Corps de Jésus à tous, sans discernement entre les chrétiens et les non-chrétiens, participent à la profanation du Saint Sacrifice eucharistique. Ceux qui exercent l’autorité dans l’Eglise deviennent coupables, par une forme de complicité volontaire, en laissant opérer le sacrilège et la profanation du corps du Christ dans ces gigantesques et ridicules autocélébrations, où si peu perçoivent que « vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu’il vienne » (1 Co. 11,26).

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Des chrétiens se coalisent aujourd’hui pour éloigner Jésus et sa doctrine de ceux qui cherchent honnêtement la vérité. Il est de plus en plus seul parmi des hommes qui le haïssent ou ne savent pas comment l’aimer, car ils sont incapables de le connaître tel qu’il est.

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Pâques marque le triomphe de la vie sur la mort, la victoire du silence du Christ sur le grand fracas de la haine et du mensonge.

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Dans un monde où les cris et les excitations de toute sorte ne cessent d’étendre leurs empires, nous aurons toujours plus besoin de contempler et d’apprendre à entrer dans le silence du Christ.

Le refus du silence est un refus de l’Amour et de la vie qui nous viennent de Jésus.

De La force du silence, Fayard, chapitre 2.

Commentaires

  • Vous avez parfaitement raison. Ayant assisté à de tels rassemblements présidée par le Pape,dans une immense prairie, A partir du 30ème rang l'indiscipline prend le dessus, les bavardages et les tenues incompatibles. Dans les derniers rang à 150m de l'autel, le sacré à disparu. J'ai assisté, un jour, à une messe ou nous étions trois. Le prêtre, un ami et moi. Nous étions dans l'univers de Dieu.

  • De nouveau un grand merci cher Monsieur Daoudal pour cette sélection. Quelle souffrance lors des "grandes" célébrations de voir toute cette désinvolture, cet irrespect, ce mépris à l'égard de la Sainte Eucharistie. Un tel sacrilège venant du sein même de l'Eglise ! C'est à pleurer ! Mais de savoir que le Cardinal Sarah partage ces sentiments et de le voir poser des questions courageuses car dérangeantes est éminemment réconfortant....

  • " L’ouverture au monde ne consiste pas, les apôtres en font foi, à soumettre l’Évangile aux maximes du monde ni à compromettre le divin enseignement en y mêlant les pratiques du monde. "

    Merci au Cardinal SARAH de tenter de remettre dans l'ordre; là ou il le désordres et les expérimentions hasardeuses règnent.

  • Propos habiles et remarquables !

    Merci cardinal, merci Seigneur,

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