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Vers la fin du Liban

Selon l’état civil il y a encore 34% de chrétiens au Liban. Mais si l’on s’intéresse aux moins de 25 ans, les chrétiens ne sont que 25%. C’est ce qu’a souligné le vice-président de la Ligue maronite, Hiam Boustany, à l’occasion du colloque tenu lundi par le Mouvement pour la Terre au Couvent Saint-Jacques de Karm Saddeh.

Les participants de ce colloque se penchaient sur la question de la vente des terrains appartenant à des propriétaires chrétiens. Depuis des années on constate une augmentation de la vente de terrains par des chrétiens à des musulmans, ce qui est en relation directe, en aval comme en amont, avec l’affaiblissement de la présence chrétienne dans de vastes zones rurales du pays ainsi que dans les zones côtières du nord.

Le colloque a lancé à nouveau l’alarme concernant la nécessité d’éviter tous abus et opérations immobilières illégitimes qui mettent en danger les équilibres démographiques sur lesquels se base également le système institutionnel libanais…

Mais on ne voit rien venir. Et ce qui me choque depuis longtemps est de voir que nombre de maronites richissimes (qui vont pieusement à la messe) ont les moyens d’acheter toutes les terres du Liban mais préfèrent continuer de s’enrichir par leurs opérations immobilières dans un pays où bientôt la présence chrétienne institutionnelle ne sera plus qu’un souvenir.

Commentaires

  • votre dernier paragraphe me rappelle les impressions d'un officier qui a été diplomate, entre autres, en Syrie et au Liban, qui avait la plus grande estime pour les chrétiens syriens, mais n'en avait guère pour les chrétiens libanais, ce qui est d'autant plus curieux qu'ils appartiennent aux mêmes communautés
    on peut ajouter que les chrétiens libanais n'ont même pas su s'entendre sur le nom d'un président de la République, ce qui revient à abandonner le pouvoir aux musulmans
    l'homme le plus riche du monde est un maronite résidant au Mexique, et il y a des chrétiens libanais proches du pouvoir dans toute l'Amérique latine et même aux Etats-Unis
    s'ils continuent à ne pas se soucier de ce qui se passe dans leur pays, celui-ci va devenir un état musulman de plus, pour le plus grand malheur de tous les chrétiens d'Orient

  • Il paraît qu'autrefois près de la moitié des Libanais et le tiers de s Syriens étaient chrétiens. Ils ont d'abandonner leur pays pour venir vire dans notre Occident décadent. Les richissimes libanais qui vont à la messe et aident à l'islamisation du pays sont des traîtres. Là encore, on voit qu'il manque une institution, des penseurs, une force qui lutte pour la Chrétienté en Orient. L'Eglise devrait jouer ce rôle mais depuis qu'elle a renoncé à convertir les musulmans, elle erre et ne joue plus son rôle.

    Les États pluriculturels, plurireligieux, fédéralistes sont des pièges. Les chrétiens devraient avoir un État à eux, quitte à ce que ces États soient petits, comme il y a des États au Moyen Orient qui sont constitutionnellement musulmans, voire juif. Mais il faut être en acier pour cela, être fort, déterminé, avoir l'amour du Christ et de la Chrétienté. Si les Chrétiens sont tièdes et faibles, ils seront balayés car le Christ ne peut avoir des serviteurs ramollis et tièdes.

  • lors du dernier recensement fait au Liban, très ancien parce qu'on n'a plus osé en faire d'autres pour ne pas bouleverser l'équilibre des institutions, les chrétiens étaient majoritaires, et pas "prés de la moitié"
    quant à l'Eglise, elle a toujours renoncé à convertir les musulmans; créer de petits états chrétiens serait mettre le sel sous le boisseau, et les chrétiens d'Orient, seuls concernés, ont toujours refusé cette solution qui entrainerait des déplacements de population et des exils loin des pays d'origine et des tombes des ancêtres; l'état juif est une monstruosité créée par les Anglais qui regroupe des immigrés; les états musulmans sont très logiquement des états à majorité musulmane, où les minorités chrétiennes avaient réussi à survivre, et même, dans le Hakkiari, à créer un semblant d'état autonome, véritable principauté ecclésiastique, détruite par les Anglais; il en avait d'ailleurs eu d'autres dans les Balkans, en particulier en Albanie sous domination ottomane

  • Le christianisme des Libanais en général et des Maronites en particulier est plus identitaire que vraiment "chrétien", si j'ose dire. Il existe un nationalisme maronite très anti-musulman, mais cela n'influe pas beaucoup sur leur comportement, c-à-d. que la morale chrétienne et l'honnêteté en affaires laissent beaucoup à désirer dans leur vie de tous les jours.

    Dans les années 1930, on comptait 52% de Chrétiens mais au fil des ans le peu de ressources du pays les obligeait à émigrer surtout vers l'Amérique du Nord et l'Australie où ils s'intégraient facilement alors que les quelques Musulmans qui émigraient allaient plutôt en Afrique de l'Ouest islamisée où ils se sentaient moins dépaysés qu'en pays chrétien.

    Le grand malheur des Chrétiens du Liban, c'est que leurs politiciens y compris les Présidents de la République ( toujours chrétiens ) et leurs riches n'aient pas profité de leurs fonctions et de leurs richesses ( pendant qu'ils le pouvaient encore ) pour créer les conditions favorables à leur maintien au pays, en encourageant les investissements créateurs d'emploi.
    Mais il serait injuste de ne s'en prendre qu'aux politiciens et aux riches car ces gens-là étaient aussi le reflet de leur communauté.

    Maintenant il est évidemment trop tard, car les Chrétiens qui restent ( et dont le nombre diminue ) ont perdu l'essentiel de leur influence passée ( à cause des accords de Taïef, imposés par les Saoudiens ) et leur seul espoir de vivre tranquilles à l'avenir, c'est l'antagonisme irréductible des Sunnites et des Chiites, qui préfèrent ( encore ) voir un Chrétien comme Chef de l'État plutôt qu'un membre de l'une ou l'autre communauté musulmane.

  • En tant que Libanais, je suis d'accord avec vous. J'ajoute que le clergé s'est bien rabaissé et est responsable du mal. Déjà dès l'indépendance, on ne vit pas d'opposition forte (contrairement aux évêques de Prusse un siècle plus tôt) à la loi sur les mariages mixtes (qui dit que les enfants suivront la religion du père, ce qui pose problème vu le droit canon si la mère seule est catholique); mais à l'époque, sous Pie XII, le clergé maronite était encore très hostile aux mariages mixtes. De nos jours, les mariages mixtes sont trop fréquents, et je ne connais qu'un exemple (parmi ceux que j'ai connus) où la règle catholique a été appliquée pour une femme catholique (le mari, musulman, conduit lui-même ses enfants à l'église et exige même d'eux une tenue stricte, ce qui devrait faire rougir beaucoup de parents chrétiens insouciants). Dans tous les autres cas, la loi civile est suivie sans résistance!

    Sous l'influence du trop tristement célèbre Maxime IV, patriarche melkite lors du second concile de Vatican, les catholiques libanais, à commencer par le clergé, sont ultra-oecuméniques vis-à-vis des orthodoxes. Les maronites sont un peu moins dans cet engouement (car beaucoup sont encore très papistes), mais la majorité des melkites a abandonné la vraie doctrine (combien de prêtres melkites ont osé nier devant moi, melkite aussi, l'infaillibilité pontificale!). D'ailleurs, l'accord de Balamand est une vraie soumission aux orthodoxes: condamnation de l'uniatisme (c'est-à-dire de soi-même et du premier millénaire et du concile de Florence et de tous les missionnaires catholiques), condamnation explicite des catholiques qui voudraient que les orthodoxes rendent les églises confisquées aux catholiques par les gouvernements soviétiques.
    On est loin du XVIIIe siècle, où les Melkites confessaient la foi romaine au pris de leur sang, versé par les soldats du pacha de Damas à la demande des patriarches grecs schismatiques. (Les patriarches jacobites payaient de même pour exterminer le clergé catholique de rite syriaque).

    Quant aux musulmans et aux druzes, les personnes honnêtes seules les critiquent encore; mais la majoritaire sympathie pour ces gens est étonnante quand on la compare à l'antisémitisme qui est de règle, du moins dans le discours officiel. J'ai beau dire que les musulmans et les druses ont fait plus de mal aux Chrétiens pendant la guerre (et depuis des siècles) que les sionistes, on me répond "qu'ils sont nos concitoyens, et qu'ils se sont excusés". Ah oui? Ont-ils rendu tous les biens volés? un simple mot remplace-t-il des amendes honorables sincères?

    Dans le Chouf, la province de ma mère, presque tous les Chrétiens ont été chassés (sous menace de mort) par les druses qui ont occupés leurs maisons pendant dix ans. Certains villages ont été détruits, d'autres n'ont jamais été rendus. La majorité des villages ont été rendus cependant suite à une décision du gouvernement, mais toutes les maisons sont vides des meubles (les druses les ont pris avec eux).
    Le top: Le gouvernement a organisé une caisse de compensations pour les Chrétiens du Chouf à cause de cette occupation. À qui a-t-il confié la gestion de ce budget? Au druze Joumblat, le chef de la province et du parti socialiste druze, Joumblat est celui-même qui a expulsé et massacré les Chrétiens du Chouf ! Il a distribué tout l'argent à quelques traitres chrétiens qui votent pour lui (d'ailleurs un de ses "mécènes" hyperriches est un Melkite !) et aux druzes !!!! En effet, il y avait une clause dans la loi sur ce budget comme quoi on pourrait utiliser l'argent pour faire des compensations aux druzes qui devaient rendre les maisons occupées (et mieux encore, pour augmenter leurs compensations par tête et par maison, les druzes se sont mis à se louer mutuellement des chambres dans les maisons occupées, entre le vote du décret et la date de son application). Alors, les excuses (un petit discours) de Joumblat je n'y crois pas...

    C'est cela la réalité libanaise, le scandale du silence des médias, des polititiens (pro-Hariri et pro-Sahoudiens) et du clergé qui ferait mieux d'être plus militant et surtout plus catholique. La population est devenue trop mondaine, on ne pense qu'aux plaisirs de la vie, et on suit très facilement les exemples de malhonnêteté des polititiens corrompus et en général des "maffiosis", très nombreux au Liban.

  • Merci pour ces informations bien tristes. Mais il y a encore des saints au Liban, et l'on n'entend pas parler d'eux. Nous prierons pour les catholiques libabanais.
    La France est dans état moral encore pire. Les mêmes manipulateurs sont au pouvoir, des suppôts de Satan. Satan règne sur le monde.

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