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De la Sainte Vierge le samedi

L’introït des messes de la Sainte Vierge n’est pas un verset de psaume, ni même un extrait d’un livre de la Bible, mais une adaptation de deux vers du poète Sedulius, du début du IVe siècle.

C’est dans le deuxième livre de son Carmen Paschale. Il interrompt son poème, où il évoque alors la nativité du Christ, pour s’exclamer : « Salut, sainte mère ». C’est certainement l’une des toutes premières prières à la Sainte Vierge. La voici dans son intégralité :

Salve, sancta parens, enixa puerpera regem,
Qui caelum terramque tenet per saecula, cuius
Numen et aeterno conplectens omnia gyro
Imperium sine fine manet; quae ventre beato
Gaudia matris habens cum virginitatis honore.
Nec primam similem visa es nec habere sequentem:
Sola sine exemplo placuisti femina Christo.

Salut, sainte Mère, jeune accouchée qui a enfanté le roi qui soutient le ciel et la terre dans tous les siècles, dont la divinité et l’empire, qui renferme tout dans un cercle éternel, demeure sans fin. C’est toi qui as conçu dans ton sein bienheureux les joies de la mère avec l’honneur de la virginité. On n’a jamais vu et on n’en verra jamais de semblable : tu es, sans précédent, la seule femme qui ait plu au Christ.

Cette strophe a été citée en son entier par saint Bède, dans son commentaire sur saint Luc, passage qui fut la lecture du troisième nocturne des matines de l’Assomption dans divers bréviaires notamment français.

Le dernier vers se trouve tel quel, comme verset d’un office marial, dans un antiphonaire polonais du XIVe siècle. Légèrement modifié, on le trouve comme verset de la fête de l’Assomption dans divers anciens antiphonaires :

Sola namque sine exemplo placuisti femina Christo.

Le « namque », double coordination, est plutôt curieux puisqu’il ne coordonne rien et qu’il ne figure pas dans le texte originel…

On trouve aussi ce vers, sous une autre forme, inclus dans l’antienne du Benedictus… de l’office de la Sainte Vierge le samedi :

Sola sine exemplo placuisti Domino nostro Jesu Christo.

Commentaires

  • Ce poème est un des plus beaux que j'ai lus de ma vie. Sinon le plus beau. Et c'est une prière, qui donne envie de prier la Vierge Marie.
    Le latin est bien la langue de l'Eglise, celle d'intelligence et d'amour. .

  • Je partage entièrement dette prière, magnifique et que nous pourrions , peut être réciter chaque jour, en début de journée .Merci de nous l'avoir fait redécouvrir .
    Oui Prions notre Maman du Ciel , patronne de notre beau pays - chrétien -.

  • Deux précisions sur le poème de Sedulius et sa traduction. Le dernier vers est ici mal traduit car il y a beaucoup d'autres "femmes qui ont plu au Christ" ; mais elle est "la seule femme qui, sans avoir eu de modèle, a plu au Christ"
    La plus ancienne prière à la Vierge retrouvée est du III° siècle, sur un papyrus égyptien découvert en 1917 et qui est aujourd'hui à la John Rylands Library de Manchester. C'est, en grec, le fameux Sub tuum praesidium. Je traduis : "Sous ta miséricorde (eusplagchnian) nous nous réfugions, Mère de Dieu. Ne te détourne pas de nos supplications dans le péril, mais délivre-nous des dangers, ô seule Pure (monê agnê), ô seule bénie (eulogêmenê)". On note que l'Immaculée Conception y est affirmée (Monê Agnê, remplacé bêtement par Gloriosa dans la version latine)

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