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Saints Cyrille et Méthode

Allocution de saint Jean-Paul II au congrès International organisé par l’Institut pontifical oriental en octobre 1985 à l’occasion du 11e centenaire de la mort de saint Méthode.

Chers amis, votre congrès international, réalisé pour le onzième centenaire de la mort de saint Méthode, sur le thème: “Le christianisme chez les Slaves”, a trouvé comme naturellement son siège à Rome. En effet, même si Méthode a rejoint le Seigneur dans l’éternité à Velehrad en Moravie, c’est à Rome que repose Constantin-Cyrille, son frère et compagnon inséparable dans la mission que Méthode a accomplie chez les Slaves et dans l’honneur qu’on lui rend aujourd’hui: “Mon frère, nous avons partagé le même sort, conduisant la charrue dans le même sillon”, disait saint Cyrille sur son lit de mort (Vita Methodii, VII, 2). C’est ici, à Rome, que, dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, mon prédécesseur, le Pape Hadrien II, déposa sur l’autel les Livres saints traduits par eux en langue paléoslave, approuvant par ce geste les traductions et la liturgie dans cette langue. Ici, à Rome, les premiers ecclésiastiques slaves reçurent l’ordination et chantèrent leur première messe en slave. Ici encore, Méthode fut consacré évêque, avec le titre du siège de Sirmium, et fut mis à la tête du premier diocèse pour les nations slaves de la Pannonie et de la Grande-Moravie, avec l’autorité très étendue de Délégué du Saint-Siège pour tous les Slaves.

Votre Congrès – avec son dense réseau de rapports scientifiques, de communications et les autres activités parallèles, comme l’exposition de codex, d’incunables et de livres rares slaves – est, pour la première fois dans l’histoire, une manière d’illustrer concrètement et de faire briller les figures des deux saints apôtres des slaves avec leur richesse multiforme. Vous représentez toutes les nations slaves, et aussi les autres qui s’associent à elles dans la vénération et l’estime des deux saints et dans l’amour réciproque de leurs héritiers. Oui, votre présence est une vive image de la grandeur et de l’étendue de l’héritage spirituel de Cyrille et Méthode, qui est indissolublement religieux et culturel.

Une telle initiative n’a pas seulement un intérêt historique et scientifique; elle permet d’éclairer la route que doivent emprunter les évangélisateurs d’aujourd’hui. Ce sens de l’apostolat des saints Cyrille et Méthode importe grandement pour nous, comme je le disais dans l’encyclique que je leur ai consacrée. Il nous est bon d’admirer le courage missionnaire de ces pionniers qui ont quitté leur patrie et la civilisation brillante de Byzance pour porter l’Evangile dans un autre univers culturel, au prix d’un grand détachement, de nombreuses fatigues et de dures incompréhensions et persécutions. Ils n’avaient en vue que le bien des peuples slaves, dont ils respectaient l’égale dignité de frères en Jésus Christ, qu’ils aimaient, sans aucun esprit de discrimination, qu’ils tenaient à aider dans la défense de leur propre identité, et qu’ils voulaient faire bénéficier du salut apporté par le Christ. L’approche évangélisatrice comportait un profond respect des personnes, de leurs traditions, de leurs valeurs humaines, de leurs aspirations, avec un esprit de dialogue qui excluait l’imposition par la force. C’est grâce à cet amour, à ce zèle, à ce réalisme, qu’ils ont assimilé la culture de leurs amis, pénétré leur mentalité, traduit dans leur langue le message chrétien, et inventé l’écriture correspondante. Ce qui est mon moins admirable, dans cette œuvre d’adaptation et d’inculturation, c’est le soin mis à respecter l’orthodoxie du message, pour que la foi et les mœurs des convertis soient cohérentes avec l’unique dépôt de la Tradition. Ils avaient un sens aigu de l’unité spirituelle commune à l’Eglise romaine, à l’Eglise de Constantinople et aux Eglises slaves. Ils savaient à quel point cette unité dans la fidélité, la paix et l’amour étaient indispensables à l’Eglise. Avec eux, nous apprécions mieux les racines chrétiennes de l’Europe. Avec eux, nous comprenons mieux comment l’Eglise doit se présenter et exercer sa mission dans le monde d’aujourd’hui, en Europe et dans les jeunes Eglises de mission.

Commentaires

  • Leur fête dans le calendrier qu ' a suivi ce pape: le 14 février . Ma remarque n ' a rien à voir avec le contenu de l ' allocution!

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