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Vendredi de la Passion

Depuis hier les antiennes du Benedictus et du Magnificat ne reprennent pas un verset de l’évangile du jour, mais annoncent ce qui se passera la semaine prochaine.

Hier jeudi, elles annonçaient le Jeudi Saint :

Magíster dicit : Tempus meum prope est, apud te fácio Pascha cum discípulis meis.

Le Maître dit : Mon temps est proche, je veux faire chez toi la Pâque avec mes disciples.

Desidério desiderávi hoc Pascha manducáre vobíscum, ántequam pátiar.

J’ai désiré d’un grand désir de manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir.

Aujourd’hui vendredi, elles annoncent le Vendredi Saint :

Appropinquábat autem dies festus Iudæórum : et quærébant príncipes sacerdótum quómodo Jesum interfícerent, sed timébant plebem.

Cependant ils étaient proches, les jours de la fête des Juifs : et les princes des prêtres cherchaient comment ils pourraient faire mourir Jésus ; mais ils craignaient le peuple.

Príncipes sacerdótum consílium fecérunt ut Jesum occíderent : dicébant autem : Non in die festo, ne forte tumúltus fíeret in pópulo.

Les princes des prêtres tinrent conseil pour faire mourir Jésus : mais ils disaient : Non pas un jour de fête, de peur qu’il ne s’élevât du tumulte parmi le peuple.

Les antiennes de ce jour sont tirées de Luc et de Matthieu, alors que l’évangile, qui est sur le même thème, est de Jean. Cet évangile nous donne la prophétie du grand prêtre : « Il vaut mieux pour vous qu’un seul homme meure pour le peuple. »

Caïphe ne sait pas qu’il prophétise, il croit qu’il parle du seul salut temporel du peuple juif. Mais il est grand prêtre, et sa parole va se réaliser sur le plan spirituel, et bien au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer.

Car Jésus va en effet mourir pour le peuple, mais il s’agit d’un sacrifice. Il va à la Croix comme le grand prêtre entrait dans le sanctuaire avec « les noms des fils d’Israël » sur son pectoral. Le texte (Exode 28,29) dit bien « les noms des fils d’Israël », alors que concrètement il s’agit seulement des noms des 12 tribus. Mais ces noms représentent tout le peuple. [Addendum. Comme l'indique un commentaire, Israël est ici le nom de Jacob, il s'agit donc bien de ses 12 fils.]

Jésus tient donc la place du grand prêtre, et l’épître aux Hébreux explique abondamment comment Jésus est le vrai grand prêtre, qui entre dans le sanctuaire non avec le sang des boucs mais avec son propre sang, non une fois par an mais une fois pour toutes.

Il en ressort que Caïphe a non seulement prophétisé la mort du Christ pour le salut des hommes, mais aussi la fin du sacerdoce de l’Ancienne Alliance : le Christ qu’il veut faire mourir est le véritable grand prêtre, grand prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech, qui ressuscitera donc pour nous donner toujours le pain et le vin de la vie éternelle. Tandis que le sacerdoce de l’Ancienne Alliance va disparaître (et c’est pourquoi il est impossible de considérer les juifs d’aujourd’hui comme les héritiers authentiques de l’Ancien Testament).

Commentaires

  • Les juifs d'aujourd'hui ne pratiquent clairement pas la Loi de Moïse : "Vous avez bel et bien annulé le commandement de Dieu pour observer votre tradition ! Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère; et : Celui qui maudira son père et sa mère, qu'il soit puni de mort Mais vous, vous dites : " Si un homme dit à son père ou à sa mère : Ce dont j'aurais pu t'assister est qorban, " c'est-à-dire offrande, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou sa mère, anéantissant (ainsi) la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup d'autres choses semblables. (Mc 7, 9-13)

  • Je pense que dans ce verset de l'Exode, "Israël " signifie "Jacob", comme de temps en temps dans l'Ancien Testament. Ensuite, comme vous le dites, on peut y voir une signification pour l'Eglise : les 12 Apôtres, les évêques dans la suite, représentent l'Eglise. Et donc ils peuvent prendre en concile des décisions qui engagent réellement toute l'Eglise, sans recours à un système démocratique.

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