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Vendredi de la quatrième semaine de carême

Marie dit que son frère est mort parce que le Seigneur était absent. D’après ses paroles, il est permis de penser qu’elle s’adresse à lui comme à Dieu même – bien qu’elle se trompe en croyant qu’il n’est pas présent quand son corps est absent. Quand elle s’adresse à lui comme à Dieu même, elle voit plus loin que Marthe, car elle ne dit pas : « Ce que tu demanderas à Dieu il te le donnera ». C’est pourquoi le Seigneur, qui avait longuement instruit Marthe, ne répond rien à Marie. Il ne reproche pas à Marie d’avoir osé lui dire, aveuglée par sa douleur : « Si tu avais été ici ! » - lui qui remplit tout le créé ! Il nous donne l’exemple : nous ne devons pas faire de reproches à ceux qui sont dans un deuil récent et véhément. Le Seigneur ne dialogue donc pas avec Marie comme avec Marthe, il acquiesce, plutôt ; il entre dans les mêmes sentiments, et il manifeste sa nature humaine : il pleure et faiblit quand il la voit pleurer, et que pleurent avec elle les Juifs qui l’entourent.

Parce que le Christ n’était pas seulement Dieu par nature, mais qu’il était homme aussi, le voici souffrant une faiblesse humaine. Quand la douleur, en effet, commença de l’émouvoir, et que dans sa sainte chair des larmes vinrent à ses yeux, il ne les laissa pas simplement couler, comme nous faisons, mais il « frémit en l’Esprit », ce qui veut dire : sous la motion de l’Esprit, il réprima la tendance de sa chair. ; alors celle-ci, ne supportant pas l’action puissante de la nature divine qui lui était unie, trembla, bouleversée, redoublant son deuil.

Saint Cyrille d’Alexandrie, commentaire sur l’évangile de saint Jean

Commentaires

  • Admirable commentaire de St Cyrille qui peut nous être très profitable pour consoler les personnes dans le deuil.

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