Le gouvernement britannique a publié hier son évaluation de ce que serait l’après référendum dans le cas d’un vote pour le Brexit. En bref il faudrait au moins dix ans de négociations tous azimuts, qui seraient dix ans de grave incertitude. Cette publication entre dans le cadre de la vigoureuse campagne du gouvernement martelant jour après jour que le Brexit aurait des conséquences catastrophiques dans tous les domaines. Réaction d’un ministre, sous le couvert de l’anonymat : « Ce document est une vision apocalyptique de la Grande-Bretagne suite à la sortie de l’UE. Et pourtant le Premier ministre a interdit aux fonctionnaires d’élaborer un plan de sortie de l’UE. C’est d’une totale hypocrisie. Le maire de Londres, Boris Johnson, qualifie l’avertissement gouvernemental de « foutaise », soulignant qu’« il n’y a absolument rien dont on doive s’inquiéter, il y a vraiment tout à gagner ». Même le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon, qui est pourtant européiste et opposée au Brexit, met en garde contre une campagne qui serait « misérable, négative, basée sur la peur ».
Les partisans du Brexit dénoncent sans relâche dans la campagne officielle un « plan peur » (Project Fear). David Cameron a répondu hier : « Le seul plan qui m’intéresse est le “plan réalité” (Project Fact), celui qui dit : Restez, et vous saurez ce que vous obtiendrez. » Sic…
D’autre part, Daniel Korski, conseiller spécial du Premier ministre, a tenu une réunion avec des diplomates des autres pays de l’UE qui souhaitent appuyer la campagne du gouvernement britannique. Il leur a demandé de se focaliser sur les grandes questions plutôt que sur l’accord qui a été négocié (en effet, ça vaut mieux, sauf que l’unique débat est justement sur cet accord…). Les autres pays sont également priés de consulter le gouvernement britannique avant d’intervenir…
Commentaires
Ce n'est pas nouveau. Compte tenu de l'incapacité de nos dirigeants à favoriser une amélioration de la vie des mortels ordinaires, ils ont depuis longtemps basculé dans la "policy of fear", la stratégie de la terreur. Soumettre par la peur, les attentats, etc. Faute de pouvoir recueillir un soutien actif pour leurs actions positives.