Les évangéliques de Caroline du Sud auront bien mérité du combat pro-vie.
A priori, les conservateurs évangéliques n’étaient pas favorables à Donald Trump, dont les positions sur la morale chrétienne sont pour le moins vagues et fluctuantes, alors qu’ils ont un candidat tout trouvé en la personne de Ted Cruz.
A la surprise générale, samedi dernier, la Caroline du Sud, où les trois quarts des votants étaient des évangéliques, a voté en masse pour Trump.
Hier soir celui-ci parlait à l’université chrétienne évangélique Régent de Virginia Beach. (Régent, parce que « un régent est quelqu’un qui représente le Christ notre Roi dans toutes les sphères de la vie où il peut être appelé à le servir ».)
A la question des critères qui seraient les siens pour nommer un juge à la Cour suprême, Donald Trump a répondu :
« Pro-vie. Nous voulons… D’abord cela. C’est d’abord cela. Quelqu’un de très conservateur, très très intelligent, je veux dire, comme le Juge Scalia, serait parfait… Il était un parfait représentant. »
Or le juge Scalia, qui vient de mourir, qui était « très conservateur », et catholique pratiquant, était le symbole même du combat pro-vie à la Cour suprême. Impossible d’être plus pro-vie qu’Antonin Scalia.
Parmi les autres sujets abordés au cours de cette soirée, l’immigration. Et, forcément, le propos du pape.
« Mon équipe est venue pour me dire : M. Trump, le pape vient de faire une forte déclaration sur vous. Et j’ai dit : Bonne ou mauvaise ? Ils ont dit : Pas bonne… J’ai dit : Oh… c’est un désastre ! » Avalanche de rires dans la salle. Pat Robertson, le fondateur de l’université, dit alors à Trump : « Et vous vous rendez compte qu’il a un sacré gros mur tout autour du Vatican ? » Réponse de Trump : « Oh oui ! Et ce mur est haut comme du sol jusque-là ! »
Commentaires
Scalia était une personnalité extraordinaire, bien dommage qu'il soit mort.
Ted Cruz est beaucoup plus solide sur les questions morales et surtout il a derrière lui une équipe idéologiquement très conservatrice qui pourrait constituer l'armature d'un nouveau parti républicain et d'un cabinet largement droitisés ; alors que Trump, qui est très seul politiquement, a surtout sa personnalité et son sympathique mépris pour le politiquement correct, ce qui ne permettra pas de refaire l'Amérique.
Mais bon l'aversion des médias à son égard est hautement plaisante ; et sur la politique étrangère, il est le plus russophile des candidats ; avec lui, allié et Poutine, l'Amérique et la Russie seraient unies contre l'islam sunnite radical et ce serait une très très bonne chose. Les choses en Ukraine pourraient s'arranger. Et sur ce point, il semble sincère car l'Amérique conservatrice, si elle n'est pas forcément russophobe, se méfie un peu de la Russie ; donc ce n'est pas de la démagogie de la part de Trump que sa russophilie-poutinophilie.
J'avoue qu'un Trump à Washington et un Poutine à Moscou, s'entendant comme larrons en foire, ce serait très plaisant. Et ce qui serait plus plaisant encore serait de voir la tête des autres...