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L’Eglise synodale

Dans son discours célébrant le cinquantenaire de l’institution du Synode des évêques, samedi, François a employé sept fois l’expression « Eglise synodale », et pas une seule fois l’expression « Eglise catholique ».

Jamais jusqu’ici un pape avait appelé l’Eglise latine une « Eglise synodale », ou appelé à « construire » une « Eglise synodale ».

L’unique exception se trouve dans une très brève allocution, un simple salut de Jean-Paul II aux patriarches lors de son voyage au Liban en 1997, suite à l’assemblée synodale sur le Liban. Il leur avait que l’Eglise latine… « n’est pas une Eglise synodale », mais que l’institution du Synode permet de dire tout de même qu’elle est une Eglise synodale, « dans un sens différent ».

L’« Eglise synodale » que François veut « construire » a pour caractéristique une large « décentralisation ». Comme il l’a déjà dit à plusieurs reprises, il veut que les conférences épiscopales puissent prendre des décisions. Bref, qu’elles soient des synodes nationaux. Et s’il y a une « Eglise synodale » constituée par le Synode général des évêques, il soit y avoir aussi une multitude d’Eglises synodales au niveau national… Etant entendu que ces synodes nationaux – les conférences épiscopales – auront une autorité réelle, y compris doctrinale – ce qui n’est pas le cas du Synode général !

Bref, il ne s’agit pas de « construire » une « Eglise synodale », mais de désintégrer l’Eglise catholique en « Eglises » locales.

Vers la fin de son discours, François cite l’encyclique Ut unum sint de Jean-Paul II. Sans dire qu’il s’agit de cette encyclique sur l’œcuménisme. Ainsi fait-il commencer la citation par le désir de la « communion pleine et visible de toutes les communautés », comme s’il continuait son discours sur « l’Eglise synodale », alors qu’il s’agit du dessein œcuménique de l’union des diverses communautés chrétiennes. Ce que l’on comprend seulement ensuite puisque c’est alors explicite.

Cette façon de passer insensiblement des Eglises locales aux communautés chrétiennes séparées fait penser immanquablement à l’Eglise non pas synodale mais polygonale à laquelle François a déjà fait allusion : le polygone dont chaque communauté chrétienne est un côté… Et l’œcuménisme est réalisé, par la marginalisation de l’Eglise catholique mise sur le même plan que toutes les autres communautés chrétiennes.

Ce qui est frappant dans ce même discours est le rappel vigoureux que le pape est le chef de l’Eglise, que c’est lui qui prend les décisions comme « pasteur et docteur de tous les chrétiens », citation de Vatican I. Ce sont les pères de Vatican I qui auraient été bien étonnés de découvrir qu’un pape pourrait utiliser la constitution Pastor Aeternus, le texte du magistère le plus éloigné de toute considération synodale, pour détruire l’Eglise sous prétexte de construire une Eglise synodale…

Commentaires

  • Le refus de la hiérarchie est en définitive un refus de Dieu.

  • Simple remarque. Ou simple commentaire. Je n'entends pas vous contredire. L’Église est synodale ou collégiale en tant que sa hiérarchie succède au collège des douze apôtres. Dans l’Église antique, chaque région avait son synode, sous la présidence d'un métropolitain, qui gouvernait ladite région, avec même un pouvoir de définition doctrinale. Un seul exemple : les canons du concile d'Orange. Mais chaque région était soumise au concile de Rome qui assumait l'unité de l’Église universelle ou catholique, avant même l'institution des conciles œcuméniques.

    Je ne dis pas qu'il faille en venir (ou revenir) là. C'est un constat.

  • Le fait qu'un synode se soit réuni à Orange en 529 est précisément une preuve que ce n'était pas une Eglise synodale, une Eglise dont la vie est fondée sur le synode, comme les Eglises patriarcales.

    Il n'y avait d'ailleurs pas d'"Eglise d'Orange"... (ni d'Eglise d'Arles).

    Et le synode d'Orange ne prit pas de décision doctrinale: il soumit ses conclusions au pape.

  • Ce Pape François est un véritable "drame" pour l'église catholique.

  • C'est quand même très inquiétant ; les synodes de l’Église en Allemagne pourrait prendre des décisions aberrantes. L’Église est l'éducatrice des peuples et dans sa mission elle ne faillira pas. En revanche, il est possible qu'il y ait des schismes et des séparations et donc un affaiblissement du fait de ces mauvaises décisions. Mais prions et ayons confiance en le maintien de la Sainte doctrine par l’Église car elle est dans son enseignement magistériel infaillible et le restera sauf à disparaître.

  • Ce que tout bon catholique redoutait va arriver. L'Eglise du Christ va être divisée. L'autorité concédée aux évêques "contrôlés" par la collégialité mise en place à Vat. II va imposer ses discours "religieusement corrects" ! Autant dire que la maçonnerie ecclésiale va s'en donner à cœur joie contre la Tradition et autres vérités.
    Ce Concile fût une véritable révolution et non un don de Dieu.

  • Bonsoir,

    C'est ici :

    http://www.osservatoreromano.va/fr/news/eglise-synodale

    Merci beaucoup pour toute explication.

    Bonne soirée.

    A Z

  • @Az
    Je pense qu'il faut renoncer à expliquer le charabia de ce discours sur l'église synodale. Comme la plupart des documents de Vatican II, chacun pourra y comprendre ce qu'il voudra.
    Tout en disant que l'Eglise est hiérarchique, il dit le contraire: le peuple est en haut de la pyramide inversée et le pape en bas à la pointe. Il va être écrasé par le poids, le pauvre! En tous cas il est à la pointe de la grande apostasie.

  • Le texte intégral n'était qu'en italien quand j'ai écrit ma note. Il est maintenant aussi en français:
    http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/october/documents/papa-francesco_20151017_50-anniversario-sinodo.html

  • Bonjour,

    Si l'Eglise devenait synodale, ne deviendrait-elle pas, assez rapidement, non plus l'institution qu'elle est par nature, par principe, mais un agglomérat confédéral d'Eglises nationales, présidé par le Pape, chacune pensant, disant ou taisant, défaisant ou faisant, à peu près, ou plus ou moins, ce qui lui plaît ?

    Je me trompe peut-être, mais je vois au moins un élément positif, dans toute cette affaire : presque plus personne ne parle d'un lien de continuité globale, entre Benoît XVI et le Pape François, alors qu'il y a longtemps eu adhésion de certains à ce mensonge rassurant (mensonge, à tout le moins, sur plusieurs points), de mars 2013 à septembre 2014.

    Bonne journée.

    A Z

  • Bonjour
    Les églises autocéphales orthodoxes nous donnent déjà une idée de ce que peut donner la notion de "synodale", avec primauté honorifique du patriarche de Constantinople, primauté contestée d'ailleurs par certaines églises orthodoxes. Ces églises sont plus influençables et vulnérables devant le pouvoir civil.
    "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise" est mis en brèche par les orthodoxes et par tous les protestants.

  • "L’Eglise synodale"

    Le Pape François veut la création de régions..
    Le François de France veut la création de Régions..
    La France...disparait....
    ses Régions sont pilotées par l'UE..
    l'UE est piloté par Washington D.C
    La Rome Catholique disparait..
    ses régions sont pilotées par ceux qui détiennent déjà sa Tiare....Washington D.C
    La synagogue de l'Adversaire s'est divisé!
    Qui suis-je pour juger?
    Tu ne sais!
    Le Maître du jugement c'est Notre Seigneur Jésus-Christ.

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