Le 4 septembre dernier, j’évoquais les prélèvements d’organes en Suisse selon le « protocole Maastricht III ». Je précisais que ces prélèvements, sur des gens qui ne sont pas morts, sont interdits en France. Je me trompais. C’est en « phase pilote » depuis fin 2014. L’hôpital de La Roche-sur-Yon vient de signer la convention qui le fait entrer dans cette « phase pilote », et c’est le quatrième établissement en France après Annecy, Nantes, La Pitié-Salpêtrière. Le prochain sera le Kremlin-Bicêtre, puis un « développement à plus grande échelle » se fera après « l’évaluation de fin d’année ».
Il devient donc urgent de faire savoir qu’on refuse tout « don » d’organe. Car il s’agit de prélèvements faits sur des gens qui ne sont pas en état de mort cérébrale, donc qui ne sont morts ni réellement, ni légalement, ni même en apparence. Une fois que les médecins ont décidé qu’il n’y avait plus rien à faire, ils proposent à la famille de « laisser mourir » le patient. Et dès que le cœur s’arrête (c’est un « prélèvement à cœur arrêté ») on se précipite et on ouvre le corps pour récupérer les organes voulus.
En 2008, à La Pitié-Salpêtrière, on avait décidé de faire un prélèvement selon le protocole « Maastricht I » : prélèvement d’organes sur une personne qui a fait un arrêt cardiaque en dehors d’un hôpital et sur lequel on a tenté une réanimation moins de 30 minutes après. La réanimation ayant échoué, on peut supposer que la personne est morte. Mais le mort de 2008 est revenu à la vie au moment même où on allait l’ouvrir, et il s’est complètement rétabli. Alors, avec le protocole Maastricht III…
Commentaires
Ils ne vont pas prélever sur mon corps à moi. Je suis complètement pourri.
Mieux vaut ne pas mourir au Québec : le prélèvement jusqu'à six organes dès "le cœur arrêté" y est chose communément admise. Cas vécu dans mon entourage proche cet été. Les organes de la personne décédée (26 ans) ont été distribués dans l'heure à six bénéficiaires.