℟. Domine, pater et Deus vitae meae, ne derelinquas me in cogitatu maligno: extollentiam oculorum meorum ne dederis mihi, et desiderium malignum averte a me, Domine; aufer a me concupiscentiam, * Et animo irreverenti et infrunito ne tradas me, Domine.
℣. Ne derelinquas me, Domine, ne accrescant ignorantiae meae, nec multiplicentur delicta mea.
℟. Et animo irreverenti et infrunito ne tradas me, Domine.
Seigneur, père et Dieu de ma vie, ne m’abandonnez pas à la pensée mauvaise : ne donnez pas prétention à mes yeux, et détournez de moi le désir mauvais, Seigneur ; enlevez de moi la concupiscence, et ne me livrez pas à l’esprit d’irrespect et de niaiserie. Ne m’abandonnez pas, Seigneur, pour que ne s’accroissent pas mes ignorances, et que ne se multiplient pas mes péchés.
Ce qui frappe d’abord est la longueur inhabituelle de ce répons des matines d'aujourd'hui. Le répons proprement dit est l’énoncé de trois versets de l’Ecclésiastique : 23, 4-6, dans une version qui n’est pas exactement celle de la Vulgate. Dans le texte originel on demande à Dieu de ne pas nous abandonner à « l’ennemi ». Le répons interprète très normalement « l’ennemi » par les mauvaises pensées intérieures, les « mauvais désirs », désignés ensuite sous le terme de « concupiscence », dont on ne précise pas le champ, et qui s’étend donc à tous les « mauvais désirs », alors que le texte de la Vulgate parle seulement des « concupiscences du ventre ».
Le "verset" quant à lui est pris des versets 1 et 3 qui précèdent.
Dans les anciens manuscrits le verset n’est pas celui-là, il est pris du livre de la Sagesse, 9, 4 : Da mihi Domine, sedium tuarum assistricem sapientiam. Donnez-moi, Seigneur, la sagesse qui est assise sur votre trône. (La Sagesse qui par conséquent fait un avec le Seigneur : elle est le Verbe.)