Selon la rengaine universelle de la critique historique, on ne sait absolument rien de saint Barthélemy.
Selon la tradition, cet apôtre évangélisa « l’Inde » et lui laissa l’évangile de saint Matthieu, puis se rendit en Arménie où il convertit le roi. Mais le frère du roi, excité par les prêtres païens, le fit écorcher vif et décapiter. Et il est depuis toujours le saint patron de l’Arménie.
Deux autres petites choses.
Dans La théologie mystique de saint Denys l’Aréopagite, il y a une citation de saint Barthélemy. Rien n’en garantit l’authenticité, sauf qu’il est insolite de citer cet apôtre dont on ne connaît aucun texte : « Le divin Barthélemy disait que la théologie est à la fois développée et brève, l'Évangile spacieux et grand, mais néanmoins concis. »
Selon certains pères, Barthélemy est l’homme que saint Jean appelle Nathanaël. Il se serait appelé Nathanaël Bar-Tholmai (fils de Tholmai). Or on constate que lors de sa première rencontre avec Jésus, Nathanaël lui dit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu. » Or, bien plus tard, saint Pierre va dire la même chose à Jésus, dans un contexte plus solennel. Et Jésus lui répond : « Heureux es-tu, Simon Bar-Jona. » Or c’est la seule fois que Jésus appelle ainsi Simon-Pierre. Le premier à l’avoir dit était donc peut-être Bar-Tholmai…
(Le martyre de saint Barthélemy, par Jacques Callot, 1632)
Commentaires
Pour moi ça ne fait aucun doute. C'est l'évidence même. Nathanaël était Barthélemy. C'est la seule manière de concilier les listes d'apôtres. Saint Augustin était d'un avis contraire. Mais il a pu se tromper, comme plus d'une fois.
Il est bien spécifié que c'était l'évangile de Matthieu en caractères hébreux, probablement l'évangile araméen, qui est perdu mais dont la tradition a conservé le souvenir, et non pas notre Matthieu grec, que nous possédons, et qui a été remanié par un inconnu avec l'aide de l'évangile de Marc.
Le Matthieu araméen, les dits du Seigneur, ne contenait guère que des discours et des apophtegmes, peut-être notés sur le vif. C'est ce que la critique allemande a appelé la deuxième source.
La maladie des exégètes et critiques modernes est de prendre les anciens pour des imbéciles. La science d'un Noé ou d'un Moïse dépasse de mille coudées leur misérable pseudo-science, fruit de leur orgueil et de leur suffisance.. Dans 20 ans ces critiques et exégètes seront retournés au néant d'où ils viennent. Leurs élucubrations seront tenues pour ce qu'elles sont: des atteintes à la vérité de la Révélation et de la tradition. La tradition orale est mille fois plus sûre que leurs écrits infatués.
"Le premier à l’avoir dit était donc peut-être Bar-Tholmai" Vous vouliez sans doute dire "Le premier a l'avoir appelé Bar-Tholmai, était donc peut-être Jésus Lui-Même"?
Non, je veux dire seulement que le premier à avoir appelé Jésus "Fils de Dieu" était Bar-Tholmai, comme le deuxième était Bar-Jona.
Mais on peut très bien en effet conclure comme vous le faites.
25 août (Calendrier byzantin) : Saint et glorieux Apôtre BARTHÉLEMY (Translation des reliques)
Kondakion, t. 4
En grand soleil tu parus sur le monde, * illuminant de tes splendides enseignements * et de tes miracles étonnants * ceux qui t'honorent, Barthélemy, saint apôtre du Seigneur.
Exapostilaire (t. 2)
La sainte déposition de tes reliques, Barthélemy, * nous la fêtons de tout cœur et te célébrons dans la foi; * depuis l'Orient jusqu'en l'île de Lipari * ayant navigué de merveilleuse façon, * par tes voyages tu éclairas tout l'Occident, * Apôtre du Christ et divin prédicateur.
Après avoir proclamé le Nom du Christ dans divers lieux, le saint Apôtre Barthélemy mourut crucifié en Arménie. Les fidèles de l’endroit déposèrent son corps dans un cercueil de plomb et le cachèrent à Urbanopolis. Comme il se produisait continuellement des guérisons auprès de la dépouille du saint, des foules de chrétiens accouraient pour recevoir le soulagement de leurs maux corporels et spirituels. Voyant cela, les païens, serviteurs du diable, furent pris de fureur et saisirent la première occasion pour s’emparer du sarcophage contenant la précieuse relique et le jeter à la mer, avec les restes de quatre autres martyrs : Papien, Lucien, Grégoire et Acace . Le sarcophage surnagea néanmoins miraculeusement et transmit en de nombreux endroits la bénédiction du saint par la présence de son corps. Traversant la mer Noire et l’Hellespont, il passa dans la mer Égée et dans l’Adriatique, pour aller finalement s’échouer sur la côte de l’île de Lipari. Les corps des quatre autres saints, qui avaient escorté saint Barthélemy dans toute cette traversée, s’arrêtèrent en des lieux divers, selon le bon vouloir de la Providence : Papien à Amila en Sicile, Lucien à Messine, Grégoire à Colimène en Calabre et Acace à Ascalos. Saint Barthélemy apparut en songe à l’évêque de Lipari, Agathon, qui se leva aussitôt et se rendit sur la plage, où il découvrit avec admiration le sarcophage de plomb. Il s’écria : « Ô Lipari, d’où te vient un tel trésor et une telle gloire ? Danse de joie, exulte de recevoir un tel bien, et écrie-toi : Sois le bienvenu, ô Apôtre du Seigneur ! » Les habitants du lieu se disputèrent alors pour savoir à qui reviendrait l’honneur de voir déposer la sainte relique dans sa propriété, afin d’y bâtir une église. Mais tous leurs efforts restèrent vains. Le sarcophage demeura comme scellé sur la plage, jusqu’à ce que l’évêque, à la suite d’une révélation, le fit tirer par une paire de vaches vers le lieu déterminé par la volonté de Dieu. À cet instant, un îlot qui se trouvait à proximité de Lipari, se déplaça de plus de sept stades sous l’action d’une force divine. Agathon y fit construire une église en l’honneur du saint, où les miracles abondèrent. Sous le règne de Théophile l’iconoclaste , l’île fut prise par les Arabes et désertée par ses habitants. Ayant appris cela, le gouverneur de la ville de Bénévent envoya des chrétiens d’Amalfi prendre la sainte relique, au devant de laquelle il se porta en compagnie de l’évêque, et il la fit déposer dans une église, où de nombreux fidèles purent profiter de la grâce qui en émanait .
Ttexte extrait de « Le Synaxaire, vie des Saints de l'Eglise Orthodoxe, par le hiéromoine Macaire de Simonos-Petras.