Lors de l’Angélus de dimanche dernier, François a dit :
« Que de toutes les terres se lève une seule voix : non à la guerre, non à la violence, oui au dialogue, oui, à la paix ! Avec la guerre, on perd toujours. La seule façon de gagner une guerre est de ne pas la faire. »
Non à la guerre, avec la guerre on perd toujours ?
Ce n’est pas la doctrine catholique. Ce n’est pas la doctrine de saint Pie V ou de sainte Jeanne d’Arc (pour ne prendre que deux exemples parmi des centaines). Ce n’est pas la doctrine du Catéchisme de l’Eglise catholique, qui édicte les conditions de la guerre de légitime défense. Et parmi ces conditions il y a :
« Que soient réunies les conditions sérieuses de succès. »
Donc on peut gagner une guerre. Et une guerre légitime.
Il faudra que François nous dise clairement si selon lui il est illégitime de libérer son pays. S’il était illégitime de résister au nazisme. Ou au communisme. Car ses propos ressemblent vraiment, ce n’est pas la première fois que je le constate, à ceux des pacifistes manipulés par le KGB pendant la guerre froide.
Commentaires
Oui cher Yves en toute logique vous avez raison.
Mais en faut François et les médias ne pensent osa comme nous.
À la guerre on ne perd pas toujours des lors que l'ennemi est nazi. C'est une exception implicite mais évidente pour les journalistes et les intellectuels.
Comme la peine de mort : il faut l'interdire sauf à Nuremberg...
François parle vite : c'est un communicant pas un philosophe
Rebonjour et merci,
Je crois que c'est ici :
http://w2.vatican.va/content/francesco/it/angelus/2015/documents/papa-francesco_angelus_20150809.html
1. Il y a une manière de décliner sur tous les tons : "le bien, c'est pas mal, le mal, c'est pas bien", qui aboutit immanquablement à ce que l'on finisse par s'exprimer comme le fait "parfois" le Pape François. C'est souvent dommage, et c'est parfois grave.
2. Il ne faudrait pas que celui-ci devienne (davantage ?) l'équivalent du Dalai Lama des catholiques, ou du Gandhi des chrétiens, dans une acception flower-poweriste médiatiquement correcte, qui pourrait le faire passer pour quelque peu inoffensif, même quand il formule des jugements assez vifs, d'une manière incantatoire.
3. Le problème posé par un certain type de communication institutionnelle, même si un Angélus n'est pas réductible à un exercice de communication institutionnelle, est à peu près celui-ci : il y a "l'ambiance", située au sein ou autour de celui qui parle, et il y a "la doctrine", sur laquelle il a vocation à prendre appui, et qu'il a vocation à faire connaître plus, ou à faire mieux comprendre.
4. D'aucuns se félicitent, depuis mars 2013, en présence de la créativité ou de la spontanéité du Pape François, et de son recours prédominant au "pathos" qui fait ressentir, en lieu et place d'un recours prépondérant au "logos" qui fait réfléchir; mais
- le recours prioritaire au "logos" donne accès au "nomos" qui régule ce dont on parle, au "nomos" qui, bien compris, n'asservit pas ce dont on parle, mais est à son service, d'une manière à la fois respectueuse des fondamentaux et respectueuse des réalités ;
- le recours prioritaire au "pathos" donne accès à un "ethos" comparable à un élan qui risque souvent d'être démesurément ouvert, à un mouvement qui risque souvent d'être défectueusement ordonné.
5. Or, que deviendrait le christianisme catholique, s'il consistait notamment à promouvoir un ethos non structuré par du nomos ? Imaginez rapidement en quoi une évolution du christianisme catholique, en direction d'un sociétalisme solidariste, spiritualiste et spontanéiste, pourrait sauvegarder son caractère effectivement contra-positionnel, par rapport aux erreurs présentes dans l'esprit du monde et aux injustices présentes dans la vie du monde...
6. Je termine ce message par cette dernière remarque : il y a l'amour de la paix, le véritable amour de la paix, et il y a l'irénolâtrie, l'adoration de l'irénisme, même quand celui-ci est inopérant, insuffisant, inapproprié, contre-productif ; or, l'irénolâtrie va souvent de pair avec l'antagophobie, avec la détestation, par principe, de tout antagonisme, même légitime, comme dans le cas des antagonismes fondamentaux entre le christianisme et telle ou telle religion séculière ou volonté de puissance.
Puisse le Pape François commencer ou continuer à nous montrer, le plus et le mieux possible, qu'il est bien un pacifique, et non un pacifiste.
Bonne journée et à bientôt.
A Z
Qu'ajouter à ces deux commentaires vraiment EXCELLENTS et COMPLEMENTAIRES.
Je me tais, et m'incline ! Chapeau, les gars ! Deo gratias.
Au-delà des considérations sémantiques et linguistiques fort bienvenues mais qui ne nous avancent pas beaucoup, on peut se poser quelques questions bien concrètes :
- Comment peut-on, à la fois, déclare que la 3ème Guerre mondiale est déja commencée - même en plusieurs morceaux - et affirmer que " la seule façon de gagner la guerre est de ne pas la faire ? ". Cela s'appelle, soit du défaitisme, soit de la complicité avec les agresseurs (car il y a toujours un agresseur dans une guerre).
On a l'impression d'en être revenu au temps des "pacifistes" français, Daladier, Aristide Briand et consorts qui nous menèrent tout droit à la défait de 1940 car leur politique était "de ne pas faire la guerre à l'Allemagne" qui, elle, était bien décidée à nous faire payer 1918 et le traité de Versailles.
- Comment ne pas mettre en perspective cette déclaration "pacifiste" - et non "pacifique" comme le précise excellemment un commentateur-, avec cet appel qu'a lancé celui qui occupe la Chaire de Pierre à un gouvernement mondial...reprenant d'ailleurs un souhait déjà exprimé par Benoît XVI ???
Le règne du Christ sur les nations -seule solution envisageable pour les Chrétiens (mais qui ne l'est visiblement plus par le contre-Eglise installée au Vatican)- remplacé par le N.O.M étouffant dans l'oeuf toutes les guerres peut-être, mais , dans le même temps, asservissant toutes les consciences à son catéchisme laïciste, maçonnique, ploutocratique...choisissez l'adjectif qui vous plaira mais qui se résumera toujours à celui de "luciférien" ?
Oui l'Eglise est "occupée" et la chaire de Pierre est vide, même si elle ne le paraît pas au travers des déclarations verbeuses et contradictoires de celui qui l'occupe actuellement.
Louis SAINT MARTIN
Je ne comprends pas vos récriminations. Notre Saint-Père le pape Michel Ier me semble tenir ferme la barre : http://www.eyeofthetiber.com/2013/02/11/pope-michael-doesnt-know-what-all-the-commotion-is-about/.
@ Louis
Bonne fête