Etant jeune, tu voulais, * enflammé de zèle comme Elie, * consumer par ta prédication, * illustre Apôtre, les incroyants; * mais celui qui veut la miséricorde t'en empêcha * et de la grâce t'enseigna la douceur.
Sur les ailes de l'amour ayant gravi * la vertu suprême, tu désiras * recevoir du Seigneur * un des premiers sièges auprès de lui, * non par goût de la vaine gloire, * mais pour voir côte à côte celui que tu aimais.
Ton Disciple, Sauveur, a surpassé * les frontières de l'humanité: * revêtu de ta puissance comme d'un manteau, * il fait jaillir à grands flots * les miracles, les guérisons * et répand sur la terre les clartés de la foi.
La nuée lumineuse * couvrit de son ombre le Verbe que tu voyais * resplendir de gloire sur le mont Thabor * et tu méritas d'entendre * la voix du Père confirmant, * bienheureux Jacques, sa divine filiation.
Ayant demandé que le Christ * en roi terrestre t'accordât * la gloire sur terre, tu as obtenu * non le royaume corruptible d'ici-bas, * bienheureux Jacques, nais l'immortel, * où ta passion t'a permis d'arriver.
Ayant voulu se soumettre pour nous * à la mort qui devait causer pour les morts * la véritable résurrection, * le Maître t'a choisi, Bienheureux, * la nuit où il fut livré, * comme auxiliaire pour initier les croyants.
Tu as bu, comme promis, * le calice de ton Maître le Christ, * Bienheureux, et tu fus baptisé * du baptême de celui pour lequel * de tout cœur tu chantes avec joie: * Dieu de nos Pères, béni sois-tu.
Ta parole, saint Jacques, a parcouru * la terre entière en frappant * comme un tonnerre le cœur des incroyants, * mais illuminant comme un éclair * sous la divine clarté de la foi * ceux qui chantent: Jeunes gens, bénissez * et vous prêtres, célébrez, * peuple, exalte le Christ dans les siècles.
Ayant mené ta course de sainte façon, * illustre apôtre Jacques, désormais * joyeusement tu contemples la splendeur au triple feu; * toi qui en jouis, Bienheureux, * comble ceux qui te chantent, * par tes prières, d'allégresse et de joie.
Extraits du canon de saint Jacques, chanté aux matines byzantines (le 30 avril), œuvre de saint Théophane l’Hymnographe. Le texte grec comporte un acrostiche disant : « Je glorifie saint Jacques l’apôtre du tonnerre ».