A Turin, devant les jeunes, François a dit :
Sur cette terre — et je l’ai dit aussi à la Famille salésienne —à la fin du XIXe siècle, les conditions les plus mauvaises pour la croissance de la jeunesse étaient rassemblées. C’était l’époque de la franc-maçonnerie, même l’Église ne pouvait rien faire, il y avait les anti-cléricaux, il y avait les satanistes... Ce fut l’une des périodes les plus terribles et l’un des lieux les plus terribles de l’histoire d’Italie.
Ni aux jeunes ni aux salésiens François n’a signalé que parmi les francs-maçons les plus fanatiquement anticatholiques, et souvent à leur tête, il y avait les vaudois, et qu’ils tentèrent plusieurs fois d’assassiner saint Jean Bosco.
Devant les vaudois François ne pipa mot non plus de tout cela, qui cadrait mal avec son couplet de repentance et sa demande de pardon, qui fut accueillie avec morgue par les vaudois se contentant pour toute réponse de réclamer la « communauté eucharistique ».
Or il y a toujours « beaucoup de vaudois » au Grand Orient d’Italie (rappelons qu’il y a 45.000 vaudois en tout dans le monde), et Giuseppe Nardi rappelle :
Les relations entre Vaudois et francs-maçons sont à ce point étroites qu’en 2008, à l’occasion du centenaire de sa fondation, le Grand Orient organisa une conférence à l’université vaudoise de Rome ; cette conférence comptait, au nombre de ses orateurs, le doyen de la faculté vaudoise de théologie.
Voir l’article entier de Giuseppe Nardi chez Benoît et moi.
Commentaires
"... C’était l’époque de la franc-maçonnerie, même l’Église ne pouvait rien faire, il y avait les anti-cléricaux, il y avait les satanistes... ..."
Pourquoi au passé? La FM n'existe plus, la menace qu'elle représente a disparu?
Et pour ce qui est d'aujourd'hui, vu le silence du Pape François sur le sujet, il semblerait donc qu'il n'y a plus de francs-maçons dans les hautes sphères de Vatican pour que le Pape François ne les dénonce pas, comme, par exemple, il dénonce avec fougue la Mafia ou la rapacité de certains cardinaux de la curie romaine... En ce qui me concerne, je n'y crois pas du tout... Que le Pape François y mette bon ordre et qu'il les chasse, tout comme il doit aussi chasser les infiltrations communistes au sein du sacerdoce et de la curie pour pourrir l'Eglise de l'intérieur...
La franc-maçonnerie continentale est essentiellement athée ; la franc-maçonnerie anglo‑saxonne d'avantage déiste, mais d'un déisme non personnel représenté éventuellement par le « G » où chacun est libre de voir ce qu'il veut. Quelques obédiences archi‑minoritaires sont davantage « mystiques ».
Cet athéisme de fait, conserve la notion de progrès, donc d'un sens à l'histoire, qui est le progrès de l'« humanisme » prométhéen, mais refuse toute eschatologie, refusant toute survie après la mort ; niant autant que faire se puisse une autre réalité non matérielle, non immédiatement observable et saisissable. Mais ce faisant, la maçonnerie ne peut empêcher la résurgence dans ses rangs de multiples idéologies occultistes ou spiritistes, favorisées par une pseudo-idéologie ésotérique qui, in fine, ne débouche que sur le néant le plus vide.
Cette absence d'eschatologie impose de fait un hédonisme, l'homme étant la mesure de tout et sa vie sa propre fin ultime, la jouissance (plus ou moins grossière) est la justification ultime au "non sens" de la vie. Cette revendication de la jouissance sans limite ni contrainte est dans son essence totalitaire, implique la recherche de la puissance elle aussi illimitée, et la suppression de tout obstacle. C'est la raison d'être fondamentale de l'avortement et de l'euthanasie : ma vie vaut plus que la tienne, parce que moi j'ai la lumière, je suis un élu. La franc-maçonnerie ne peut donc que être élitiste : rassembler les meilleurs pour se soutenir mutuellement.
Si l'absence de transcendance et de perspective eschatologique est le fondement actuel de la société matérialiste consumériste de plus en plus absurde, alors cette société appelle « à cors et à cris » une refondation religieuse. La refondation religieuse, « anti‑nihiliste » qui donne un « sens à la vie » de chaque homme ou femme, ne peut être que une relation amoureuse avec une personne, par postulat hors du temps et de l'espace ; relation avec un créateur personnel donnant à chacun une mission personnelle qui est d'aimer plus et mieux, hic et nunc, ici et maintenant, là où il est est.
La science et la raison peuvent me dire comment faire pour vivre et comment faire pour mourir, mais sont incapables de me dire pourquoi je dois vivre plutôt que mourir ou mourir plutôt que vivre. Seul l'amour ou la haine peuvent nous mouvoir dans la vie. Mais Dieu nous a aimé le premier. Oui, Dieu est amour.
Sauf erreur, (et si je me trompe, j'aimerais être corrigé), le Dieu des juifs, des chrétiens et des musulmans est pré-existant, post-existant et per-existant ou persistant. Ou pour reprendre les mots de saint Jean « Je suis celui qui est, qui était et qui vient, le premier et le dernier, le principe et la fin ; je suis l'Alpha et l'Oméga ».
Dieu ne se confond pas avec sa création et l'univers n'est pas dieu ; et l'homme n'est pas Dieu.
Dans le judaïsme et l'islam, le Dieu tout puissant, du « haut du ciel » donne une loi à laquelle l'homme doit se soumettre, éventuellement par le moyen d'un pacte, d'une alliance. Dans le christianisme, la loi s'efface devant un don d'amour que l'homme est libre de refuser. L'amour laisse toujours l'autre libre. Dans le christianisme, on ne se soumet pas à un principe, on aime une personne.
La loi pour la loi, laisse une certaine vacuité, même assortie de la « récompense » d'une éternité heureuse. Ce qui donne le plus de sens à la vie est bien l'amour divin, inconditionnel et éternel.
Comme l'écrit Levi, citant saint Jean : « Dieu est amour ».