Clovis eut de la reine Clotilde un premier fils. La reine, voulant qu’il reçût le baptême, adressait sans cesse de pieux conseils au roi, disant : Les dieux que vous adorez ne sont rien, puisqu’ils ne peuvent se secourir eux-mêmes ni secourir les autres ; car ils sont de pierre, de bois ou de quelque métal. Les noms que vous leur avez donnés sont des noms d’hommes et non de dieux, comme Saturne qui, dit-on, pour ne pas être chassé du trône par son fils, s’échappa par la fuite ; comme Jupiter lui-même, honteusement souillé de tous les vices, qui a déshonoré tant de maris, outragé les femmes de sa propre famille, et qui n’a pu s’abstenir de concubinage avec sa propre sœur, puisqu’elle disait : Je suis la sœur et la femme de Jupiter. Qu’ont jamais pu Mars et Mercure ? Ils possèdent plutôt la science de la magie qu’une puissance divine. Le Dieu qu’on doit adorer est celui qui, par sa parole, a tiré du néant le ciel et la terre, la mer et toutes les choses qui y sont contenues ; qui a fait briller le soleil, et a orné le ciel d’étoiles ; qui a rempli les eaux de poissons, la terre d’animaux, et les airs d’oiseaux ; à l’ordre duquel la terre se couvre de plantes, les arbres de fruits et les vignes de raisins ; dont la main a produit le genre humain ; qui a donné enfin à l’homme son ouvrage avec toutes les créatures pour lui obéir et le servir. Ces paroles de la reine ne portaient nullement l’esprit du roi à la foi sainte, mais il disait : C’est par l’ordre de nos dieux que toutes choses sont créées et produites ; il est clair que votre Dieu, ne peut rien ; bien plus, il est prouvé qu’il n’est pas de la race des dieux. » Cependant la reine fidèle présenta son fils au baptême : elle fit décorer l’église de voiles et de tapisseries, pour que cette pompe attirât vers la foi catholique le roi que ses discours n’avaient pu toucher. L’enfant ayant été baptisé et appelé Ingomer, mourut dans la semaine même de son baptême. Le roi, aigri de cette perte, faisait à la reine de vifs reproches, lui disant : Si l’enfant avait été consacré au nom de mes dieux, il vivrait encore ; mais, comme il a été baptisé au nom de votre Dieu, il n’a pu vivre. La reine lui répondit : Je rends grâces au puissant Créateur de toutes choses, qui ne m’a pas jugée indigne de voir associé à son royaume l’enfant né de mon sein. Cette perte n’a pas affecté mon âme de douleur, parce que je sais que les enfants que Dieu retire du monde, quand ils sont encore dans les aubes, sont nourris de sa vue. Elle engendra ensuite un second fils, qui reçut au baptême le nom de Chlodomir. Cet enfant étant tombé malade, le roi disait : Il ne peut lui arriver autre chose que ce qui est arrivé à son frère, c’est-à-dire qu’il meure aussitôt après avoir été baptisé au nom de votre Christ. Mais le Seigneur accorda la santé de l’enfant aux prières de sa mère.
Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II. C’est aussitôt après cet épisode que Grégoire raconte la conversion et le baptême de Clovis.
Le chef de sainte Clotilde porté en procession, lors du pèlerinage de 2007 avec l’abbé Pierre Lourdelet.
Le 68e pèlerinage national de sainte Clotilde à Vivières aura lieu le dimanche 21 juin. Tous renseignements sur le site de la Confrérie Sainte Clotilde. (La messe est dans la « forme extraordinaire », comme elle l’a toujours été.)
Commentaires
Nous vous remercions pour votre annonce du pélerinage du 21 juin à Vivières !
Par contre l'adresse du site de la confrérie est la suivante : http://confrerie-ste-clotilde.perso.sfr.fr/