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(Ex-)samedi dans l’octave de l’Ascension

Les bienheureux Apôtres eux-mêmes, confirmés par tant de miracles, instruits par tant de discours, s’étaient laissés effrayer par l’atrocité de la passion du Seigneur. Ils n’avaient pas accepté sans hésitation la vérité de sa résurrection ; mais l’ascension du Seigneur leur fut si profitable, que tout ce qui naguère les remplissait de terreur, devint leur joie. Toute la force du regard de leur âme s’était élevée vers la divinité de celui qui est assis à la droite du Père ; la vue de son corps ne détournait plus l’attention de leur intelligence de la considération de ce mystère, qu’en descendant des cieux le Christ ne s’était pas séparé de son Père, pas plus qu’en y remontant il ne s’était séparé de ses disciples. Ainsi mes bien aimés, le Fils de l’homme s’est montré Fils de Dieu d’une manière plus haute et plus mystérieuse, alors qu’il est entré dans la gloire de la majesté paternelle ; et il a commencé, d’une façon ineffable, à être plus présent par sa divinité au moment où il s’éloignait davantage par son humanité. C’est alors que la foi mieux instruite apprit à s’élever par une ascension spirituelle jusqu’au Fils de Dieu égal au Père, et à ne plus avoir besoin de toucher dans le Christ cette substance corporelle en laquelle il est moins grand que le Père. En effet, la substance de ce corps glorifié demeurant la même, c’est là que la foi des croyants a été appelée, là où le Fils unique égal à son Père peut être atteint, non plus par une main de chair, mais par l’intelligence spirituelle. C’est pourquoi le Seigneur, après sa résurrection, lorsque Marie-Madeleine qui représentait l’Église, se hâtait de s’approcher pour le toucher, lui dit : « Ne me touche pas ; car je ne suis pas monté vers mon Père » : comme s’il eût dit : Je ne veux plus que vous cherchiez ma présence corporelle, je ne veux plus me faire reconnaître par les sens charnels. Par ces délais, je vous appelle plus haut, je vous prépare des dons plus grands. Lorsque je serai monté vers mon Père, c’est alors que vous me toucherez d’une manière plus parfaite et plus vraie, devant saisir ce que vous ne touchez pas, devant croire ce que vous ne voyez pas.

Saint Léon le Grand

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