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Solennité de saint Joseph

Avant l’institution de la fête de saint Joseph artisan en 1955, dont la liturgie est d’une remarquable médiocrité, il y avait déjà, depuis 1847, une solennité de saint Joseph en cette période de l’année. Pie IX avait étendu à tout le rite latin la « fête du patronage de saint Joseph », célébrée le troisième dimanche après Pâques. Lors de la réforme de saint Pie X, elle devint « solennité de saint Joseph patron de l’Eglise universelle » et transférée au mercredi de la deuxième semaine après Pâques. Cette solennité était dotée d’une octave, et au jour octave on trouve comme lecture du troisième nocturne une homélie qui fait allusion à saint Joseph comme artisan. J’en donne ci-dessous la traduction du bréviaire latin-français de Labergerie. Cette homélie en quatre paragraphes dont la liturgie reprend les n. 2 et 3 est indiquée comme étant de saint Augustin, avec des références fantaisistes. Elle ne figure pas dans les éditions récentes de saint Augustin. La dernière phrase est vraiment superbe.

N.B. – Selon la rubrique du bréviaire monastique, on dit aujourd’hui l’office de la solennité du mercredi de la deuxième semaine après Pâques, mais on peut dire le nouvel office de « la solennité de saint Joseph artisan, confesseur, époux de la Bienheureuse Marie Vierge », approuvé le 10 décembre… 1959. Je ne sais pas ce qu’il en est de l’office romain ni des rubriques du missel, mais il me paraîtrait fort convenable de conserver l’office et la messe de l’ancienne solennité…

Ce jour est, en quelque sorte, un autre jour de naissance du Sauveur. Car sous les mêmes signes et avec les mêmes miracles que nous l’avons vu naître, nous le voyons maintenant baptisé, mais dans un plus grand mystère. Dieu dit en effet : Celui-ci est mon Fils bien aimé en qui je me suis complu. Plus éclatante est assurément la seconde naissance que la première. Car celle-là a mis au monde le Christ sans témoin et dans le silence ; celle-ci, dans le baptême du Seigneur, proclame sa divinité. Dans celle-là, Joseph qui passait pour le père se récuse ; dans celle-ci, celui qu’on ne croyait pas Père s’affirme comme tel. Dans celle-là, un doute pèse sur la Mère, parce que le père ne se déclarait pas ; ici la Mère est honorée, parce que la Divinité rend témoignage au Fils. Plus honorée, dis-je, est la seconde que la première naissance, puisque là le Dieu de majesté se donne comme Père, tandis qu’ici, c’est Joseph, simple artisan, qui passe pour le père. Et bien que, dans les deux cas, ce soit par l’Esprit Saint que le Seigneur est né et a été baptisé, plus honorable est celui qui se proclame du haut des cieux que celui qui travaille sur la terre.

Joseph donc, artisan sur la terre, passait pour être le père du Seigneur et Sauveur ; mais il n’est pas tout à fait étranger au travail de l’artisan, le Dieu qui est vraiment le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ ; car lui-même aussi est artisan. Car il est artisan aussi, celui qui a fabriqué la machine de ce monde, avec une puissance non seulement admirable, mais encore ineffable ; qui, comme un sage architecte a élevé le ciel dans sa sublimité, a fondé la terre dans sa masse, et limité la mer par les cailloux de ses rivages. Il est bien artisan, celui qui, pour obtenir une certaine mesure, abaisse les exaltations de l’orgueil et élève les profondeurs de l’humilité. Il est artisan, celui qui, dans notre activité morale, retranche les œuvres superflues et ne conserve que l’utile. Il est artisan, celui dont Jean Baptiste nous montre la hache posée comme une menace à notre racine, pour que tout arbre qui dépassera la règle d’une juste direction soit coupé à la racine et livré au feu, tandis que celui qui aura gardé la mesure de la vérité sera destiné aux célestes constructions.

Le texte latin ci après :

Natalis ergo hodie alter est quodam modo Salvatoris. Nam eisdem eum signis, eisdem miraculis cognoscimus genitum, sed nunc maiore mysterio baptizatum. Denique Spiritus sanctus, qui tunc illi in utero adfuit, modo eum in gurgite circumfulsit: qui tunc Mariam castigavit, nunc fluenta sanctificat. Pater qui tunc obumbravit in virtute, nunc clamat in voce: et quasi maturiore consilio, qui tunc umbram praestitit nativitati, modo testimonium perhibet veritati. Ait enim Deus: Hic est Filius meus dilectus, in quo mihi complacui. Haec prima praeclarior. Praeclarior plane est secunda quam prima nativitas. Illa enim sine teste, silentio Christum genuit; ista cum divinitatis professione Dominum baptizavit. Ab illa se Ioseph, qui pater putabatur, excusat; in hac se pater, qui non credebatur, insinuat. Ibi laborat suspicionibus mater, quia professioni deerat pater; hic honoratur genitrix, quia divinitas filium protestatur. Honoratior, inquam, secunda, quam prima nativitas: siquidem pater hic Deus maiestatis inscribitur; illic Ioseph artifex aestimatur. Et licet in utraque Dominus per Spiritum sanctum et natus sit, et baptizatus; tamen honoratior est qui de coelis clamat, quam qui in terris laborat.

Ioseph ergo faber in terris pater putabatur esse Domini Salvatoris, nec ab hoc opere Deus qui vere est Pater Domini nostri Iesu Christi excluditur: nam est et ipse faber. Ipse enim est artifex, qui huius mundi machinam non solum mirabili, sed etiam ineffabili potentia fabricatus est; tanquam sapiens architectus coelum subtilitate suspendit, terram mole fundavit, maria calculis alligavit. Ipse est artifex, qui ad mensuram quamdam superbiae deponit fastigia, humilitatis extrema sublimat. Ipse est artifex, qui in nostris moribus praecidit superflua opera, utilia quaeque conservat. Ipse est artifex, cuius securim ad radicem nostram positam Ioannes Baptista comminatur: ut omnis arbor quae normam iustae discretionis excesserit, excisa radicitus tradatur incendio ; quae autem mensuram veritatis habuerit, coelesti fabricae deputetur.

Commentaires

  • En cette fête des travailleurs, je me permets de vous informer de la situation de Maryvonne 83 printemps qui ne peut retrouver son foyer rue de Chatillon à Rennes. celui-ci étant occupé par des squatteurs. Une pétition est en ligne sur le blog Adsav, destinée à la mairesse de Rennes qui aime si peu les Bretons, bien plus les clandestins comme le révèle le site Breizh Infos. Trugarez!

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