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Ça chauffe

Quelque 461 prêtres britanniques, malgré les pressions de la hiérarchie, ont signé une lettre par laquelle ils demandent instamment que l’Eglise garde sa doctrine sur la famille et  le mariage.

Damian Thompson, examinant la liste de ces prêtres, a été étonné de découvrir des noms de clercs qu’il n’aurait pas décrits, dit-il, comme conservateurs, a fortiori comme traditionalistes.

C’est déjà ce qu’on a pu constater en voyant les réactions de certains évêques, et de certains cardinaux, qu’on ne classait pas non plus comme « conservateurs ».

Et en voici un autre, pour moi vraiment inattendu, c’est le cardinal Kurt Koch, dont je déplorais que Benoît XVI le fît président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, vu son ultra-œcuménisme (encore que, par rapport à son prédécesseur… Walter Kasper…).

Et la réaction du cardinal Koch (qui est membre de droit du synode) est d’autant plus étonnante qu’il compare les kaspériens aux… protestants… et aux protestants qui justifiaient le nazisme :

« Pensons aux Deutsche Christen (les luthériens) au moment du national-socialisme lorsque, les élevant au rang des Saintes Ecritures, ils ont placé la Race et la Nation dans la catégorie des sources de la Révélation. (…) Nous devons savoir distinguer de façon très attentive, ici et maintenant, en analysant avec sensibilité les signes des temps, pour voir quel est l'esprit qui se trouve derrière ces signes ; lesquels sont des signes de l'Evangile, et lesquels non. »

Finalement, je crois que ce qui se passe va être bon, au final, pour l’Eglise. Un mauvais pape peut faire du bien malgré lui. De quoi me réconcilier avec ceux qui voient le Saint-Esprit partout…

Commentaires

  • Tout à fait d'accord, et c'est dit par un prélat qui n'est pas n'importe qui dans l'organigramme de l'Eglise et qui effectivement n'a jamais montrer jusqu'à ce jour une combattivité éclatante dans la défense de la doctrine de la foi catholique. Cela n'en a que plus de poids mais cela montre aussi que l'on est arrivé à la limite de la conciliation avec tout et qu'une hérésie est toujours une hérésie y compris au sein de la riche et très officielle église catholique en Allemagne.
    Comme quoi le dicton qui dit que Dieu écrit droit sur des lignes qui peuvent être courbes est peut être vrai!

  • Cela fait 50 ans que les gens (catholiques et non catholiques) REVENT d'une Eglise "progressiste". Ils en rêvaient; ils l'ont eue! Il fallait bien qu'on finisse par faire cette expérience. Rien de tel pour vacciner une partie du peuple de Dieu. On peut peut-être dire que Dieu a permis que nous ayons l'occasion d'ouvrir les yeux sur ce que peut nous "apporter" une Eglise en phase avec le monde (bien que je n'aime pas attribuer au Saint Esprit tout et n'importe quoi!). Il y a encore le grand chantier du "mariage des prêtres". Mais si l'Eglise n'est pas renouvelée par toutes ces manoeuvres, beaucoup diront qu'on n'est pas allé encore assez loin (comme à l'éducation nationale)! Il y aura encore du travail pour le prochain Pape (élu par les Cardinaux choisis pas François): ordonner les femmes, supprimer les confessions individuelles (déjà fait en partie), marier à l'Eglise les homosexuels etc... Je m'arrête car on perdrait le moral sans le sursaut de quelques résistants: des laïcs, des prêtres des cardinaux. Soutenons-les!

  • Bonjour et bon dimanche,

    1. Il n'a jamais été prévu, ni voulu, par ceux qui ont appelé de leurs voeux l'élection du Cardinal MARTINI, au milieu des années 1990, que le pontificat de Jean-Paul II dure aussi longtemps, et soit suivi par celui de Benoît XVI ; en d'autres termes, et sans qu'il s'agisse pour moi d'attribuer une relation de filiation idéologique explicite entre le Cardinal MARTINI et le (futur) Pape François, nous sommes en présence de décatholicisateurs qui savent très bien qu'ils ont déjà perdu beaucoup de temps, qu'ils sont en retard sur leur agenda, ou qu'il ne leur reste plus beaucoup de temps...pour sévir.

    2. Il y a quelque chose de "positif" dans la démarche du Pape François, qui a tendance à faire passer le christianisme, non pour la religion du paradoxe, mais pour une religion de l'oxymore : en présence de cette démarche, le constat de flagrance est tel qu'il est difficile de fonctionner sur le registre de la papolâtrie acritique.

    3. Avant Vatican II, pendant Vatican II, après Vatican II, on a beaucoup employé l'expression suivante : "ecclésiologie de communion", de communion au sein et autour de l'Eglise catholique ; avec le Pape François, si j'ose dire, "on n'en est plus là" : en effet, depuis mars 2013, on vous l'a dit et répété, il y a

    - d'un côté, les très bons catholiques, miséricordieux, périphéristes,

    et,

    - de l'autre côté, les moins bons catholiques, auto-référencés, traditionalistes.

    Et si je suis de ceux qui ont tendance à se répéter, à ce sujet, c'est parce que nous sommes en présence d'un Pape qui y revient lui-même fréquemment.

    4. Or, j'ai beau chercher, je ne vois pas en quoi cette mise en opposition entre deux types de catholiques participe, en quoi que ce soit, d'une véritable ecclésiologie de communion, à moins que la ringardisation ou la stigmatisation de certains catholiques soit indispensable à l'imposition à toute l'Eglise de la conception de l'ecclésiologie de communion qui est le propre, orienté et partisan, d'autres catholiques...

    5. Pour beaucoup, la question est à présent de savoir

    - si nous allons en rester au 11° commandement : " Tu t'exposeras le moins possible au risque de déplaire, en quoi que ce soit, à qui que ce soit de non catholique " (je rappelle au passage que ce 11° commandement a été ajouté, de facto, au Décalogue, depuis déjà plusieurs décennies)

    ou

    - si nous allons être obligés de cheminer en direction du 12° commandement : " Tu t'exposeras à la grâce de plaire, en presque toutes choses, à presque tout non catholique ", mais ne nous inquiétons pas, car il s'agira d'une obligation " évangélique ".

    6. Je suis en effet convaincu qu'avec le Pape François, mais pas avant tout ni seulement grâce à lui, " on en est là " : plaire au monde, dans certains domaines, est devenu une grâce " évangélique ", à partager et à propager dans la " miséricorde ".

    7. Et tant pis pour la cohérence et la pertinence globales du positionnement, si des éléments de langage plutôt orthodoxes, formulés ad intra, entrent en contradiction, ou, en tout cas, en décalage, avec des éléments de langage plutôt moralement et religieusement conformes à l'esprit du monde, exprimés ad extra...

    8. Face à cela, il est sain, peut-être même saint, que la résistance catholique, clairvoyante et courageuse, s'organise ; le simple fait qu'elle n'émane pas avant tout ni seulement de catholiques traditionnels "de stricte observance" doit rendre fous de rage les Forte, Kasper, ou leurs épigones, car leurs contradicteurs, pour cette raison, sont moins faciles à caricaturer et à marginaliser.

    9. Je termine ce message par la remarque suivante ; j'ai déjà remarqué une assez grande radicalité, dans plusieurs allusions, citations ou expressions du Pape François. Or,

    - si, vraiment, " quand on ne confesse pas Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon " , il ne faut surtout pas hésiter à en faire la remarque aux croyants non chrétiens, ni hésiter à les exhorter à la conversion vers Jésus-Christ, donc aussi à l'aversion vis-à-vis du démon ;

    - si, vraiment, les catholiques ne doivent pas "se laisser voler l'Espérance", il ne faut surtout pas traiter de légalistes, de pélagiens ou de pharisiens, ceux d'entre eux qui entendent bien empêcher les irénistes, modernistes ou progressistes d'aujourd'hui de démanteler ou de dénaturer l'Espérance ;

    - si, vraiment, " la culture du rebut " est mauvaise et nuisible, il ne faut surtout pas hésiter à recadrer les clercs qui mettent au rebut, par éviction ou par omission, les éléments d'ordre dogmatique ou liturgique inhérents au catholicisme.

    10. Il me semble que c'est à cet endroit que l'on touche du doigt toute l'ambivalence de cette radicalité ; pour le Pape, ou, en tout cas, pour bon nombre de ceux qui agissent, se comportent, s'expriment, tout en se référant à lui, sans être contredits ni démentis par lui, cette radicalité n'est pas illégitime, mais ne doit en aucun cas être propice à une dynamique de recatholicisation de l'Eglise catholique, si je puis m'exprimer ainsi.

    C'est un peu comme si le Pape nous disait : " Allez à contre-courant et ayez cette fierté d'aller justement à contre-courant. En avant, soyez courageux et allez à contre-courant ! Et soyez fiers de le faire ! ... Mais n'allez pas à contre-courant contre moi, quand je prends bien soin de ne pas aller moi-même à contre-courant ! "

    Bon dimanche et à bientôt.

    A Z

  • Tout comme " on ne connaît ni le jour ni l'heure " Dieu sous la forme de l'Esprit Saint frappe où il veut .Sans cela pourquoi n'est-il pas allé se manifester d'emblée auprès des puissants ? Pourquoi apparaître à une pauvre religieuse Marguerite Marie au fond de son couvent , comme à Thérèse d'Avila , obscure femme de l'Espagne triomphante en son âge d'or?
    Il choisit simplement de faire 'une partie du chemin vers les âmes qui Le méritent en venant à sa rencontre .
    Deo Gratias ! Nous n'avons jamais été seuls . .

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