Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le clan Kasper à la manœuvre

Puisque François a fait du cardinal Kasper le grand prophète de la « miséricorde » pour les divorcés « remariés », et comme la manœuvre a échoué au premier synode, on met les bouchées doubles pour le prochain synode.

Le 28 février, pour les anglophones, Radio Vatican a diffusé un reportage sur Mgr Thomas Dabre, évêque de Pune, en Inde, qui s’exprimait devant la conférence des prêtres diocésains de l’Inde. Citation : « J’ai entendu parler de tant de catholiques à qui l'on refuse brutalement la communion eucharistique parce qu’ils sont divorcés et se sont remariés. Nous devons être gentils et avoir de la compassion lorsque nous transmettons la doctrine et le dogme de l’Eglise. Nous devons avoir un dialogue poli avec les fidèles au lieu de les renvoyer brutalement. » Sic.

Et aujourd’hui, pour les francophones, La Croix publie un entretien avec Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, qui publie un livre intitulé Tout amour véritable est indissoluble, où il « affirme que l’Église peut changer la discipline sur les divorcés remariés sans remettre en cause la doctrine de l’indissolubilité du mariage, mais au contraire pour l’honorer davantage ». Sic.

Heureusement, de l’autre côté on tient bon. Témoin le cardinal Burke dans une interview à Rorate Caeli :

« A ce sujet, je pense qu’il est très important de s’occuper de cette fausse dichotomie que font certains qui disent : “Oh non, nous changeons seulement la discipline, nous ne touchons pas à la doctrine.” Mais si vous changez la discipline de l’Eglise en ce qui concerne l’accès à la sainte communion pour ceux qui vivent dans l’adultère, alors assurément vous changez la doctrine catholique sur l’adultère. Vous dites que, dans certaines circonstances, l’adultère est permis et même bon, si les gens peuvent vivre dans l’adultère et toujours recevoir les sacrements. Ceci est une question très grave, et les catholiques doivent insister pour que la discipline de l’Eglise ne soit pas changée d’une façon qui, en fait, affaiblirait notre enseignement de l’une des vérités les plus fondamentales, la vérité sur le mariage et sur la famille. »

Interview que liront avec intérêt tous ceux qui lisent un peu l’anglais. Car le cardinal Burke répond clairement et fermement à des questions que je n’aurais pas osé lui poser pour ne pas le mettre dans l’embarras. Or il n’est pas embarrassé du tout…

Addendum

Traduction intégrale de l'interview du cardinal Burke chez Benoît et moi.

Commentaires

  • Citation : « J’ai entendu tant de catholiques refusant brutalement la communion eucharistique à des personnes parce qu’elles sont divorcée et se sont remariées".
    La traduction est inexacte:
    "J'ai entendu le cas de tant de catholiques à qui on a refusé brutalement la communion parce qu'ils étaient divorcés et remariés"

  • Oui bien sûr... Merci. Je corrige.

  • Mgr Vesco va peut être nous écrire un nouveau livre sur l'accès des polygames au sacrement de l'eucharistie. En tant qu'ancien avocat et évêque d' Oran , il va trouver des arguments pour nous convaincre. Sans toucher à la doctrine du mariage, bien entendu. Quel esprit faux!
    Heureusement qu'il y a des catholiques comme le Cardinal Burke qui parlent clair et vrai.
    Remercions Dieu pour ce synode qui va finir d' ouvrir les yeux des aveugles: miracle! miracle!

  • Si j'ai bien compris ce que dit Mgr Vesco, pour que les divorcés remariés puissent accéder aux sacrements, sans qu'on doive remettre en question l'indissolubilité du mariage, il suffit de supprimer le mot "adultère". Ils ne sont pas adultères s'ils sont fidèles à leur deuxième union depuis des années. Le Christ s'est trompé en employant ce mot. Au XXIème siècle, on a enfin compris qu'il fallait se débarrasser de ce mot: c'est lui qui fait blocage.

  • Si la mesure passe et tout le monde à commencer par le Pape sait que c'est un reniement flagrant du commandement du Christ. Car ce commandement ce n'est pas l'homme qui peut le modifier, mais l'auteur lui-même ainsi que la justice qui va avec ce commandement. Et partant la miséricorde sur ce commandement c'est le Christ seul qui en a le droit (car auteur) et aucun homme, même pas le Pape, n'a le pouvoir de miséricorde sur ce commandement. Car ce commandement ne fait pas partie du Décalogue, mais est commandement du Christ seul.
    Ma question est la suivante : comment le Christ me jugera t'il si moi, catholique, je courbe l'échine devant la décision du Pape de renier « le commandement du Christ » parce que je respecte la parole de Jésus même qui a dit « Tout ce que tu lies sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu délies sur la terre sera délié dans les cieux » ? Là il y a pour moi une situation impossible au raisonnement et à la prise d’une décision « catholique » juste. La situation pour moi est extrêmement grave, car mon âme est en jeu là.

  • Le nombre de catholiques divorcés et remariés qui aspirent de toute leur âme à communier n'est pas très grand. La plupart n'assistent même pas à la messe. N'oublions pas que les pratiquants n'y assistent qu'une fois par moi (selon statistiques)

    Même si une telle décision est prise au Vatican, on ne voit pas qu'elle se répande comme une traînée de poudre. Certains prélats en ont l'obsession certes, mais les laïcs sont bien plus indifférents. Raison pour laquelle on ne s'étripe plus entre chrétiens.

    Ce qui n'est pas le cas pour l'islam.

  • St Paul le dit : " si même un ange vous donne un autre évangile que celui que je vous ai donné...etc..." Donc dans le cas où on n'ignore pas la gravité des faits, on doit suivre le commandement de Dieu sans autre considération.

  • Certes le Christ, en parlant des fautes, des péchés, des égarements a dit à Pierre « Tout ce que tu lies sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu délies sur la terre sera délié dans les cieux », mais il dit aussi "que l'homme ne délie pas ce que Dieu a uni".
    La question est donc de la relation entre ces deux paroles, ou de leur hiérarchie. Il est permis de supposer que le Christ a donné ce pouvoir à Pierre parce qu'il savait qu'il n'en ferait pas n'importe quoi, qu'il n'en ferait pas mauvis usage. Pierre pour suivre le Christ avait quitté sa femme et son métier, il avait expérimenté le dépassement des passions charnelles et l'attachement aux biens matériels. Il savait que avec l'aide de l'esprit il saurait discerner si les conditions du pardon étaient vraiment réunies.
    Je crois qu'il faut éviter de faire la confusion entre le pardon d'un égarement qui permet de repartir du bon pied et l'approbation d'une situation néfaste pour le pécheur.

  • Changer la discipline dans ce domaine, c'est piétiner DEUX sacrements à la fois: Le sacrement de mariage, comme il est justement rappelé, mais aussi le sacrement de l'Eucharistie, ce que l'on néglige (du moins dans ce que j'ai lu sur le sujet.)

  • @Jean-Michel: Très juste! Deux sacrements plus le "commandement du Christ. La totale quoi!

  • En réalité, je crains que cela n'aille encore bien plus loin, puisque c'est en définitive la négation de l'existence du péché mortel, dont l'adultère n'est qu'un cas parmi tant d'autres.

    Il y a donc là-dedans la négation de l'existence du péché mortel, et/ou de la Présence Réelle, et/ou du sacrement de pénitence. Ces dogmes sont attachés inséparablement les uns aux autres : si les modernistes en débinent un, tout l'édifice s'écroule.

  • Changer la discipline implique nécessairement, ipso facto, de changer la doctrine. Nous prend-t-on pour des imbéciles??

  • @La Mesange.

    Vous avez tout dit. Les dogmes de l'Eglise de Dieu sont un tout. Un superbe édifice a l'échafaudage divinement élaboré. Si l'on touche a une brique le mur s'en écroule sur vous.....Bien fait ce sera.

  • La lecture intégrale de l 'interview ne me paraît pas négative.

  • @Scriba
    Pouvez-vous développer un peu, qu'on comprenne ce que vous voulez dire?
    Lecture intégrale?
    Pas négative?

  • http://benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/les-theses-du-cardinal-kasper.php

  • "un livre intitulé 'Tout amour véritable est indissoluble'"

    =====> Titre doctrinalement faux. C'est une honte de la part d'un évêque. C'est "Tout mariage est indissoluble" que devrait être ce titre. C'est le mariage qui est indissoluble, pas l'amour. L'amour est une inclination du coeur qui doit porter au mariage, en lequel il trouve son accomplissement et sa fin. L'amour est comme l'eau, et le mariage est son récipient conservateur. Sans récipient, l'eau va à vau-l'eau. L'amour n'est pas nécessaire à la juridicité du mariage. Ce n'est pas la passion amoureuse qui fait le caractère indissoluble du mariage, comme le prétend mensongèrement ce titre, c'est le consentement mutuel des époux, donné une fois pour toutes, devant Dieu et devant les hommes, que la passion amoureuse soit là ou pas.

    Quand le Christ a dit : "Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas", il a légiféré sur la juridicité du lien matrimonial, il n'a pas légiféré sur l'amour, afin que la pierre de touche de l'indissolubilité soit la fidélité perpétuelle, quels que soient les aléas de la passion amoureuse et des épreuves de la vie. RIEN, de ces dernières, ne doit venir attenter au lien du mariage, sous peine de s'exclure soi-même de la vie de l'Eglise et de la Communion au Christ. La Loi de Dieu est claire : "Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas."

    C'est une honte de faire de l'amour la condition de la durabilité du mariage sacramentel.

  • @Dranem « C'est une honte de faire de l'amour la condition de la durabilité du mariage sacramentel. » Moi je crois que l'amour au contraire est nécessaire pour conduire au mariage sacramentel. Mais le mot « amour » dans le catholicisme n'a rien à voir avec le mot « amour » dans le monde. Moi je dis que le mot « amour » catholique a été accaparé, gangréné et profané par le « monde » en vue de poser un voile sur sa vraie définition qui n'est que dans l'Église catholique. Le mot « amour » mondain c'est l'argent, le sexe, l'homosexualité, l'hédonisme, la polygamie, la tromperie, la perversion des sens qui naît dans le naturalisme ou l'homme est « dieu » et donc sans « Dieu » transcendant. On devrait l’appeler « mond’amour », car purement charnel.
    Par contre « l’amour » catholique exige de se conformer au commandement du Christ ; « tu aimeras ton prochain comme toi-même », dont la plus belle expression est dans le mariage sacramentel, car là les deux se donnent tout et tout l’un à l’autre et sans condition préalable, si ce n’est avoir compris le commandement de Jésus. C’est pour cela qu’ils ne forment plus qu’une seule chaire, car union totale des deux âmes vivantes (en fait c’est les âmes qui se marient d’abord et non les corps au départ, selon moi), en une seule chaire. C’est l’âme de chacun (à travers leur « tente » ou corps) qui veut manifester devant le Christ leur désir d’union, c’est cela qui s’appelle « l’amour catholique », selon moi. Le charnel est donc secondaire bien que l’expression de l’âme se fait en ce « temps » par le corps ou « tente ». C'est pour cela que la séparation des corps n'est plus possible. Aucune loi temporelle ne régit la séparation des âmes.

  • @Dauphin: l 'évêque parle AUSSI du renfort des valeurs du mariage, de la mentalité favorable à l 'anti-conception, de Humanae Vitae...

  • Quand on mêle le vrai et le faux comme font les cardinaux ou évêques Kasper, Marx, Forte ou Vesco etc , on ne parle pas en vérité;
    quel contraste avec la limpidité de ce que dit le cardinal Burke!
    Un excellent sirop peut être rendu mortel par une seule goutte de poison.

  • Pour comprendre ce que doit être l'amour dans le mariage, écoutons Benoît XVI: "Ce sentiment de l'amour est beau, mais il doit être purifié, il doit prendre un chemin de discernement, c'est à dire que la RAISON et la VOLONTE doivent aussi intervenir; raison, sentiment et volonté doivent s'unir[...]. L'Eglise ne dit pas "Es-tu amoureux?" mais "Veux-tu?, "Es-tu décidé?".
    Autrement dit, aimer c'est vouloir aimer . Aimer est une décision qui engage tout l'être, bénie par Dieu qui nous dispense sa grâce.
    Benoît XVI dit encore dans DEUS CARITAS EST:"L'amour n'est pas seulement un sentiment. Les sentiments vont et viennent. Le sentiment peut être une merveilleuse étincelle initiale, mais il n'est pas la totalité de l'amour. La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l'amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l'acte totalisant de l'amour".

  • Le moyen-âge avait valorisé l'amour chevaleresque, passionné mais platonique, dévoué jusqu'à la mort.
    La joie et la raison du mariage est de se soutenir l'un l'autre dans la sanctification à travers la relation sexuelle. Etant entendu que l'aboutissement naturel de la relation sexuelle est l'enfantement. Mais même sans possibilité d'enfant, un engagement reste un engagement et la sanctification toujours possible à deux. C'est bien la trahison de cet engagement qui rend indigne de la communion, si l'on ne se repent pas et si l'on persévère dans l'égarement.

    Lorsque l'on devient père ou mère, on le devient pour l'éternité. C'est définitivement irréversible. La filiation est un lien puissant et naturel du couple, même si parfois elle est cause de discorde voir de rupture, lorsque l'un ou l'autre des parents veut s’approprier l'enfant comme sa chose et en faire ce qu'il veut lui (en désaccord avec l'autre). Le devenir de l'enfant est, non de devenir ce que veulent ses parents, mais de devenir lui, ce que Dieu veut qu'il devienne.

  • Le seigneur dit bien qu'il y a des eunuques qui se sont fait eux-même eunuques pour le royaume de Dieu, mais admet que le mariage est un bonne chose, en condamnant sans aucune ambiguïté toute relation extra-conjugale. Il dit clairement que la répudiation fait partie des lois qu'il faut dépasser (« que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni ».). Mais condamnant l'adultère, il ne condamne pas la femme adultère ni la samaritaine au bord du puits, « qui a eu plusieurs maris ».

    Saint Paul reprenant l'enseignement du Christ et la tradition de la jeune Église, encourage à faire « comme lui », c'est-à-dire à renoncer à la sexualité, mais concède le mariage pour lutter contre la concupiscence, à condition que cela se fasse dans le respect de chaque membre du couple.

    Pourquoi diable, la continence semble-t-elle tellement problématique dans une société hédoniste, matérialiste, consumériste ?
    Que je sache, ce n'est pas le (regrettable) divorce qui est condamné, ce sont les pratiques sexuelles, tant après le divorce que dans le mariage. La réprobation est la même pour les divorcés « remariés », que pour l'adultère dans le mariage, que pour les relations homosexuelles ou l'usage de la contraception artificielle.

  • @ Onclin ===========> Je suis d'accord avec ce que vous dites.
    J'ai d'ailleurs précisé, mais sans le développer comme vous le faites à juste titre : "L'amour est une inclination du coeur qui doit porter au mariage, en lequel il trouve son accomplissement et sa fin." Cela donc suppose l'exclusion de l'amour mondain dans toutes ses acceptions malsaines et désordonnées.

Les commentaires sont fermés.