Le quotidien Ouest France faisait savoir hier que la ville de Dinan avait mis en vente aux enchères sur internet quatre confessionnaux et une tribune de chœur.
Le journal ajoutait qu’un confessionnal, proposé à 100€, avait été acheté 199€.
En allant sur le site, je m’aperçois que les quatre confessionnaux ont été vendus (celui de la photo était proposé à 200€.)
Il reste la tribune, proposée à 3.000€, et toujours sans enchères…
« Ces objets usuels de l’Eglise n’ont pas d’intérêt d’un point de vue patrimonial et ils ne sont plus utilisés par les paroisses, explique Simon Guinebaud, responsable du service patrimoine de la ville. Nous pouvions les garder et les laisser se détériorer, les jeter ou bien les vendre en pensant que certains pourraient trouver une utilité. »
Les confessionnaux ne servent plus parce que les gens qui se croient encore catholiques ne se confessent plus, et que le clergé ne croit plus au péché (on en a encore eu une illustration au synode). Et donc tout le monde va communier – sauf les « divorcés remariés », et dans ces conditions, en effet, on se demande bien pourquoi…
Mais la question qui se pose est : qui peut bien acheter un confessionnal, et pour quoi faire ?
A moins qu’ils aient été achetés par des prêtres qui croient au sacrement de pénitence. On peut toujours rêver.
Addendum
En fait les annonces ont été retirées parce que l'évêque de Saint-Brieuc, Mgr Moutel, a protesté: « Le confessionnal n'est pas un meuble ordinaire. Il est le lieu de la célébration d'un sacrement et il ne peut trouver en aucun cas un autre usage. Par ailleurs, cette vente est illégale puisque ce bien communal est protégé de manière permanente par son affectation légale et exclusive au culte. Cela veut dire très clairement que la commune de Dinan ne peut pas vendre ces confessionnaux. »
Commentaires
Les confessionnaux ne servent plus non plus parce que même ceux qui se confessent se confessent en dehors des confessionnaux. Un confessionnal est conçu pour dépersonnaliser la confession (dépersonnaliser le prêtre, dépersonnaliser le pénitent et la pénitente, garder le secret, donc éviter les tentations...) alors que la mode, chez certains, est à la personnalisation, à l'entretien face à face. Je ne sais si l'on y gagne. C'est aussi pour cela que l'on vend les confessionnaux.
Il faut aussi ajouter que le mode de confession à changé, de force.
Il faut se confesser en public, à la vue de tous.
Ou bien, là ou existent les confessionnaux, ce sont désormais des cages de verre.
Il est faux d'écrire "qu'il faut se confesser en public". Cela n'arrive qu'une fois par an, avant Pâques, pour les célébrations pénitentielles.
Il y a de moins en moins de prêtres en France, et ils ont de plus en plus de réunions auxquelles participer, il est donc difficile de se confesser tranquillement.
La communion sans être en état de le faire, donc souvent sans s'être confessée est pourtant une terrible erreur.
Qu'on se rappelle l'épître de Jacques, celui qui mange mon corps sans en être digne prends contre lui un jugement!
la communion n'est pas liée à la confession, elle est liée à l'état de grace
la communion n'est pas liée à la confession, elle est liée à l'état de grace
Je trouve la réaction de Monseigneur Moutel très encourageante, surtout quand il remet les pendules à l'heure liturgiquement ("lieu de la célébration d'un sacrement").
On aimerait que les évêques bretons soint aussi clairs quant à l'usage profane des chapelles, qui tend à se généraliser, en particulier pour accueillir les immondices du soit-disant art contemporain.
Au lieu de "dépersonnalisation", j'aurais dû écrire "anonymisation".
la psychothérapie qui s'est développée est pour qqchose dans la banalisation du péché, surtout des péchés dits "véniels". Les psy ont fait prendre conscience que la culpabilité était un tue-la-vie, un véritable poison. C'est un des aspects négatifs du catholicisme ça : entretenir la culpabilité....qui peut induire des dépressions graves. Comptez sur hollande pour faire le reste, soit culpabiliser la nation toute entière à cause du colonialisme. Les Anglais, les Belges, les Portugais et même les Italiens en Ethiopie ont colonisé, mais personne ne le leur reproche sans cesse !
Tout le courrier de ce "post" est intéressant, parce qu'il montre à quel point on hait aujourd'hui la confession personnelle, y compris parmi les habitués de ce blog.
Elle demande effort sur soi-même, humilité, foi...
@ Théo, Benoît XVI nous a enseigné qu'il fallait distinguer sens du péché et sentiment de culpabilité. Le second étant à bannir.
D'autant plus que notre examen de conscience nous accuse, mais aussi NOUS DISCULPE, selon l'enseignement de saint Paul.
J'ai consacré des posts à ce sujet:
http://denismerlin.blogspot.fr/search?q=nous+disculpe
Rom 2,15. « Ils [les païens] montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience leur rendant témoignage, et leurs pensées les accusant, ou même les défendant tour à tour" »
Traduction Fillion sit magnificat.ca (sédévacantiste)
Il est aussi très important de constater que notre examen de conscience peut nous disculper de fautes qui nous sont injustement imputées par les autres, voire par nous-mêmes.
il ne faut pas cacher que dans certains diocèses c'est le clergé qui fait la guerre aux confessionnaux; la "confession" devient alors une conversation mondaine de part et d'autre d'une table; on m'a même cité une paroisse parisienne où le confesseur et le pénitent sont assis face à face dans deux confortables fauteuils et où le confesseur demande au pénitent de ne pas être négatif et de lui dire ce qu'il a fait de bien depuis sa dernière confession; il y a là de quoi désespérer, encore qu'à Paris on puisse aller dans une autre paroisse, ce qui n'est pas toujours possible en province