Sacramentum reconciliationis nostrae ante tempora aeterna dispositum, nullae implebant figurae, quia nondum supervenerat Spiritus sanctus in virginem, nec virtus Altissimi obumbraverat ei : ut et intra intemerata viscera aedificante sibi sapientia domum, Verbum caro fieret, et forma Dei, ac forma servi in unam conveniente personam, creator temporum nasceretur in tempore, et per quem facta sunt omnia, ipse inter omnia gigneretur. Nisi enim novus homo, factus in similitudinem carnis peccati, nostram susciperet vetustatem, et consubstantialis Patri, consubstantialis esse dignaretur et matri, naturamque sibi nostram solus a peccato liber uniret : sub jugo diaboli generaliter teneretur humana captivitas.
Saint Léon le Grand, lettre à l’impératrice Pulchérie, lecture des matines en septembre. Excellente traduction du Breviarium Benedictinum de 1725 :
Le mystère de notre réconciliation, ordonné avant tous les siècles, ne s’accomplissait par aucune figure de l’Ancien Testament ; parce que le Saint-Esprit n’était pas encore survenu en Marie, et que la vertu du Très-Haut ne l’avait pas encore environnée de son ombre, afin que la Sagesse éternelle se bâtissant elle-même une maison le Verbe se fît chair dans les chastes entrailles de cette sainte Vierge, et que par l’union de la forme de Dieu avec la forme d’esclave en une seule personne, le Créateur des temps naquît dans le temps, et celui par qui toutes choses ont été faites fût engendré lui-même parmi toutes les choses qui ont été faites par lui. Car tout le genre humain serait demeuré captif sous le joug du démon, si le nouvel homme ne se fût revêtu de la nature du vieil homme, en prenant la ressemblance de la chair du péché ; si le fils consubstantiel au Père n’avait daigné se faire aussi consubstantiel à sa mère, et si celui qui est seul exempt du péché n’avait uni notre nature à la sienne.