CNN a pu avoir une conversation téléphonique avec Mariam Yahya Ibrahim Ishag, réfugiée à l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum dans l’attente d’un éventuel passeport qui lui permette de quitter son pays. Extraits.
« Je ne pensais qu’à mes enfants et comment j’allais accoucher. J’avais surtout peur d’accoucher en prison. » « J’ai accouché enchaînée. Je n’avais pas de menottes mais j’avais des chaînes aux jambes. Je ne pouvais pas ouvrir les jambes, aussi les sages-femmes devaient me soulever de la table. » Les médecins craignent que cet accouchement ait des conséquences durables sur la mobilité de l’enfant : « Je ne sais pas si à l’avenir elle aura besoin d’une aide pour marcher ou non. »
Mariam insiste sur le fait qu’elle n’a jamais été musulmane, et qu’elle a été persécutée comme chrétienne en prison. « J’ai toujours été chrétienne. Je ne pourrais pas être musulmane avec les choses qu’ils disaient et la façon dont ils me traitaient, avec un cheikh différent qui venait me parler tout le temps et les femmes emprisonnées qui me disaient toutes sortes de choses. Elles me disaient “Ne mange pas la nourriture des infidèles”, tout en m’appelant “chrétienne” »… (Infidèles, c’est-à-dire « kafirin », le mot du Coran dit par l’imam dans les jardins du Vatican.)
Aujourd’hui elle est accusée d’usage de faux pour avoir tenté de partir aux Etats-Unis avec des papiers sud-soudanais alors qu’elle n’est pas de ce pays. Mais elle affirme qu’elle a le droit d’avoir un passeport du Soudan du Sud puisque c’est le pays de son mari, et elle ajoute qu’elle avait un visa américain. Elle a été « terrorisée » par la façon dont elle a été interpellée à l’aéroport et confinée dans un bureau à attendre quatre à cinq heures qu’on lui dise pourquoi elle était retenue.
Désormais elle dit qu’elle n’a pas peur et qu’elle fait confiance à son mari pour la protéger elle et les enfants, où il le faudra, que tout ce qu’elle veut c’est partir bien qu’elle ne souhaite pas partir…
Commentaires
La voilà enfin cette religion tolerante et pleine d'amour