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Non, le pape ne fait pas ce qu’il veut

Sandro Magister constate que dans sa dernière interview, François tient des propos qui pourraient tomber sous le coup des condamnations de saint Pie X et de saint Jean-Paul II, qui ne font d’ailleurs que souligner ce dont tout fidèle catholique a forcément l’intuition : les cardinaux n’ont pas le droit de passer entre eux des accords sur ce que devra faire l’un d’eux s’il est élu pape.

François déclare qu’en ce qui concerne son programme de gouvernement, il se « conforme » à ce que les cardinaux « ont demandé au cours des congrégations générales qui ont précédé le conclave ». Il prend soin de préciser que c’est avant le conclave, mais sur le fond ça ne change rien.

Quoi qu’il en soit, Sandro Magister rappelle deux textes magistériels, de deux saints papes, dont le second canonisé par François lui-même, qui soulignent que le pape n’a pas le droit de réaliser une promesse qu’il aurait faite à des cardinaux qui l’auraient élu pour cela.

C’est une preuve, s’il en fallait, que le pape n’est ni un tyran ni un anarchiste : il ne fait pas ce qu’il veut sous prétexte qu’il est pape.

Commentaires

  • Il n'y a pas eu d'accord. Les cardinaux ont été sensibles à des propos sur la réforme de la curie, ce qui a certainement joué en sa faveur.

    On s'attache un peu trop à des propos spontanés de François qui sont imprécis, et donc qui doivent être considérés comme tels.

  • "Je me conforme à ce que les cardinaux ont demandé", c'est clair et précis.

  • Tout cela me parait bien informel.
    On ne peut même pas être catégorique sur la raison pour laquelle les cardinaux l'ont élu.
    Par ailleurs, il s'était illustré à ce sujet pendant le préconclave ce qui montre une convergence de vue entre bien des cardinaux.

    Quand il dit "Je me conforme à ce que les cardinaux ont demandé", je crois que c'est une manière d'exprimer qu'il se présente comme un serviteur ...

  • Bien avant la "démission" de Benoît XVI, une obédiance cardinalice avait son programme, et se cherchait un candidat

  • Non c'est plus précis que cela ! Il s'est engagé sur des critères bien précis et à donc fait des promesses ! Sans parler des postes pourvus...

  • Et si le Pape ne se conforme pas, qu'est-ce qui arrive ? Ils le font enfermer dans un asile psychiatrique ou bien rentrent-ils dans le rang en bon fils de l'Eglise ?

    Ou : on ne sait pas !

  • Cet article pointe du doigt un problème, l'existence illégale d'accords avant le conclave. Pour ça on est d'accord. Je dois toutefois noter que l'avant dernier paragraphe de cet article est erroné. Vous écrivez :

    "Le pape n’a pas le droit de réaliser une promesse qu’il aurait faite à des cardinaux qui l’auraient élu pour cela."

    Mais si, il a le droit ! Il est souverain une fois élu, il peut faire ou ne pas faire, lier ou délier, accomplir ce qu'on lui a demandé de faire ou ne pas l'accomplir. Il n'est pas obligé de dire "oui" si on lui a fait promettre de dire "non". Il fait ce qu'il veut.

    Si le Pape était interdit de faire tout ce qu'il a promis, cela limiterait d'ailleurs son pouvoir. Si on lui a fait promettre de réformer la Curie par exemple, et qu'il s'interdit toute réforme jusqu'à la mort, c'est absurde.

    Il est souverain.

  • Je suis d'accord avec Ernest. Les accords entre cardinaux avant l'élection sont condamnés en tant qu'ils entravaient la liberté du pape une fois élu. Mais le pape reste souverain dans l'ordre ecclésiastique (étant sauf le droit divin qui est intangible même de la part d'un pape : un pape ne pourrait pas annuler ou contredire les commandements de Dieu. En ce sens sa monarchie n'est pas absolue comme l'enseignait Benoît XVI.)

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