Encore une preuve, s’il en était besoin, que non seulement il y a un lien entre l’islam et l’islamisme, mais que les musulmans accueillent naturellement les jihadistes à bras ouverts : le grand mufti d’Irak prend ouvertement et fermement position pour les terroristes de l’Etat islamique en Irak et au Levant.
Rafi Al-Rifa'i, plus haute autorité sunnite d’Irak, et en théorie de la République d’Irak :
« Les révolutionnaires tribaux agissent pour changer complètement le processus politique en Irak ; 15 factions armées prennent part à la révolution contre le gouvernement, suite à l’injustice à laquelle sont soumis les Arabes sunnites. Ceci est une révolution populaire à laquelle le peuple irakien participe aux côtés de ces groupes armés. Notre seul objectif est de mettre fin à l’injustice de Maliki et de ceux qui le suivent, qui ont détruit le pays, volé sa richesse, tué son peuple et détruit ses sanctuaires sacrés. »
Le grand mufti s’exprime depuis Erbil, la capitale du Kurdistan… Là où se réfugient les chrétiens…
Commentaires
C'est la plus mauvaise configuration politique qu'on puisse imaginer en Irak : une guerre civile entre sunnites et chiites. Ce qu'il fallait à tout prix éviter. On est tombé en plein dedans.
C'était voulu, Saddam avait massacré plus de cent mille chiites et kurdes lors du soulèvement de ces communautés après la guerre du Golfe.
Il ne faut pas rêver, kurdes et chiites ne voudront plus jamais vivre sous la domination arabo-sunnite. La partition ethnico-religieuse est inévitable. Les chrétiens sont pris en tenaille, pour l'instant les kurdes les protègent, mais les ont déjà massacré dans le passé.
Une fois de plus, la religion est instrumentalisée.
A l'évidence et selon toutes les apparences, c'est une guerre entre kurdes, chiites et sunnites, mais en réalité les enjeux économiques cachés sont énormes.
L'Iran, comme l'Arabie Saoudite et le Qatar sont des puissances pétrolières et gazières. Le Kurdistan, qui veut son autonomie (comme l'Écosse) est assis sur une gigantesque nappe de pétrole. L'Iran, comme le Qatar pompent du gaz dans la même réserve, le north dome.
Les États-Unis alliés traditionnels de l'Arabie Saoudite (pour cause de pétrole) ont soutenu un temps les anarchistes révolutionnaires Al-Quaidiens de Syrie, afin de faire tomber Bachar Al Assad s'opposant au passage d'un gazoduc qatari sur son territoire.
Il s'agit outre les intérêts financiers, d'alimenter l'Europe en gaz du golfe pouvant concurrencer le gaz russe pour affaiblir la puissance économique de celle-ci. Les dollars injectés à profusion dans le soutien aux opposants ukrainiens n'ont pas d'autre objectifs.
Alors lorsqu’on parle de guerre de religion, ce qui est vrai, permettez-moi de voir un peu plus loin.
Shimon.