L’évangile de ce jour est le début de ce que l’on appelle la « prière sacerdotale » du Christ : le chapitre 17 de l’évangile de saint Jean. C’est la suite de l’évangile de dimanche dernier, qui était la fin du chapitre 16 (hormis les trois versets qui ne correspondent pas au temps liturgique). L’annonce de l’Ascension est donc exprimée par le début de la prière sacerdotale : « Père, l’heure est venue : glorifie ton Fils… » L’heure est venue pour le Fils d’être glorifié de la gloire céleste, parce qu’il a accompli tout ce que le Père lui avait demandé d’accomplir. Et l’évangile du jour se termine au milieu d’un verset, le verset 11, où l’annonce est précise : « Et déjà je ne suis plus dans le monde, mais eux ils sont dans le monde, et moi je viens à toi. »
Ou plus précisément « et Moi à Toi je viens ». Les mots importants sont « Moi à Toi ». En grec « ego pros se », avec le même « pros » de la première phrase de l’évangile : « Au Principe était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. » Ou « le Verbe était avec Dieu ». Pour ma part je traduirais « le Verbe était chez Dieu », et c’est bien l’un des deux sens principaux du mot latin apud par lequel a été traduit le pros du premier verset de l’évangile.
Le Christ n’est plus dans le monde depuis sa mort et sa résurrection, même si il y apparaît, et il quitte le monde pour « venir » chez son Père, c’est-à-dire chez lui, dans la gloire éternelle de la Trinité, cette gloire qu’il avait de toute éternité et qu’il n’a jamais perdue, mais dans laquelle il fait entrer désormais la nature humaine.