« La vérité n’existe pas sans dialogue… Le dialogue révèle la vérité. » (cardinal Bergoglio)
Avant de l’expliquer aux incurables « fondamentalistes », il faudrait déjà l’expliquer à Celui qui nous a enseigné que la vérité est transcendante et existe donc hors tout dialogue, Celui qui nous a révélé qu’Il est lui-même la vérité, et que nul ne va au Père sinon par Lui qui est la voie, la vérité et la vie.
Il nous a dit aussi que l’Esprit nous enseignera toute vérité. Sans passer par un quelconque dialogue.
Il a dit encore : « Si vous demeurez dans ma parole, vous serez mes vrais disciples, et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Il n’a pas dit : « Si vous allez aux périphéries pour dialoguer vous ferez surgir la vérité… »
Commentaires
C'est de pire en pire !
On apprend la prochaine béatification de Paul VI;tous les papes post-conciliaires seront proclamés au final des saints,c'est extra-ordinaire!
Benoît et François sans nul doute seront aussi des saints.
Manquera que Jean-Paul I.
Bonjour,
J'ai lu avec attention et intérêt le texte attribué au / provenant du (futur) Pape François, et voici quelques éléments de réflexion, à toutes fins utiles.
1. Tout n'est pas faux, bien loin de là, en ce qui concerne ce qu'il dit, à propos des vices inhérents aux fondamentalismes et des vertus attribuées au dialogue, ENCORE QU'IL FAUDRAIT APPORTER LES DISTINCTIONS ET PRECISIONS DONT IL SEMBLE AVOIR SOUVENT HORREUR, car enfin, que je sache,
- le fondamentalisme, tel qu'il le décrit, n'a pas le même fondement, le même contenu, la même ampleur théologique ou intellectuelle, la même portée psychologique ou relationnelle, dans chacune des religions ou traditions ;
- il me semble que l'on recevrait et que l'on transmettrait mieux et plus la vérité, avant tout communiquée et révélée par la Parole de Dieu, et non avant tout coproduite ou dévoilée par le dialogue entre les hommes, si l'on faisait davantage en sorte que l'Eglise mette le dévoilement et le dialogue au service du fait qu'elle est, par essence, annonçante, par l'enseignement et par le témoignage, au lieu d'asservir cette essence à l'obsession, sinon à la perversion, du dialogue.
2. Parmi les fondamentalistes, aujourd'hui, il y a les "antagophobes dialoguomanes" : tous ceux qui ne sont pas comme eux, tous ceux, en tout cas, qui précisent ou rappellent les limites de l'antagaphobie et de la dialoguomanie, limites au contact desquelles on comprend assez vite que l'antagophobie et la dialoguomanie sont propices à la soumission du christianisme catholique au consensualisme fraternitaire, se font traiter, par eux, de fondamentalistes, ou, dans le contexte français, d'intégristes ou de lefebvristes.
3. Ce fondamentalisme là, personne n'en parle presque jamais ; ses fondements sont pourtant tout à fait perceptibles : parmi eux, il me semble que se trouve la confusion entre pratique du dialogue et appréciation, globalement approbatrice, des convictions, croyances, principes, pratiques, que l'on croit pouvoir attribuer à l'autre ou constater chez l'autre, sans toujours bien les connaître ou bien les comprendre, ou sans toujours bien rappeler ou respecter la distinction fondamentale entre la Foi surnaturelle, théologale, et telle ou telle religion ou tradition croyante non chrétienne.
4. Notre Seigneur Jésus-Christ nous demande, je le crois, d'annoncer, donc d'enseigner, d'exhorter à la conversion, de témoigner, y compris dans et par nos vies ; dans ce cadre, le dévoilement et le dialogue peuvent être des moyens, mais ne doivent être que des moyens, sinon, ils contribuent à l'édulcoration, à l'euphémisation, de ce qui a vocation à être reçu et à être transmis, et je crois vraiment que nous en sommes là, depuis déjà plusieurs décennies.
Je vous renvoie enfin à ceci, que je viens de trouver :
http://www.paxchristi.cef.fr/v2/a-madrid-benoit-xvi-explique-que-la-verite-est-dialoguante/
Bonne journée et à bientôt.
A Z
Bien sûr que tout n’est pas faux, loin de là.
Moi aussi je suis contre le fondamentalisme. Moi aussi, je critique ceux qui croient « avoir » la vérité, et ceux qui confondent les poteaux indicateurs avec ce qu’ils indiquent.
Mais tout ce que dit ce pape de vrai est entremêlé de faux. Et ce qui est clair est que lorsqu’il attaque les « fondamentalistes » il vise tous ceux qui une vision peu ou prou traditionnelle.
Presque chaque jour (hier encore*) il affirme que le christianisme n’est pas une religion d’idées, de doctrines, de formules, de commandements, de théologie, etc. Ce n’est pas une liste de préceptes mais une rencontre, un témoignage, le « dialogue », etc.
C’est à la fois vrai et faux. Et ce qui est terriblement faux dans sa façon de le dire est qu’il sépare le Christ de ses paroles, de ses… commandements. Il y aurait d’un côté la personne évangélique du Christ, de l’autre côté l’élaboration d’une doctrine par l’Eglise. Une bonne doctrine, sans doute, mais qu’il convient de laisser dans un tiroir : ce qui importe est d’aller témoigner aux périphéries. Témoigner de quoi, on ne sait pas trop. Que Jésus vous aime, sans doute. Mais l’Eglise EST LE CORPS DU CHRIST. Le Verbe et la Parole de l’Eglise c’est tout un. On ne peut pas distinguer l’un de l’autre.
Personne ne peut découvrir la Trinité par un dialogue sur la vérité. Et témoigner de « Jésus » sans témoigner de la Trinité c’est amputer et défigurer le message chrétien. La Trinité c’est de la « théologie », c’est une « formule », y croire est un « commandement ». Et c’est la vie du chrétien, s’il veut y vivre. Et c’est la seule vie, n’en déplaise aux contempteurs de « formules ».
* "Nous ne sommes pas une religion d’idées, de pure théologie, de belles choses, de commandements. Non, nous sommes un peuple qui suit Jésus Christ et qui donne un témoignage - un témoignage de Jésus Christ - et ce témoignage arrive parfois à donner la vie."
Cher Yves Daoudal ( que je lis depuis l'époque de Nationnal Hebdo), vous exprimez bien la réalité.
Moi-même, en retrouvant la foi catholique dans la Tradition, j'ai rapidement réalisé (preuves à l'appui) que c'est en fait depuis le Concile Vatican II (voire un peu avant dans les milieux progressistes) que l'Eglise tient un langage confus, que la Vérité passe par des circonlocutions tortueuses ! On peut toujours donner raison par quelque biais aux papes et prélats de notre temps mais c'est en faisant des discours tout comme ceux qui expliquent une œuvre d' "art" abstrait par des histoires plus ou moins à dormir debout. La Vérité doit être limpide ou ne pas être.Même si Notre Seigneur s'exprimait avec des paraboles, il était franc, direct et compréhensible finalement et "oui" c'est "oui", "non" c'est "non". Un enfant du catéchisme (Traditionnel) peut comprendre ça. Examinons toujours les fruits ! Sont ils meilleurs ou plus nombreux quand on fait de tels compromis, de tels accomodements tièdes et flous ? ? ? ?