Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

C’est (toujours et encore) le père Bergoglio…

François a téléphoné à Jakelin Lisbona, une femme qui vit depuis 19 ans avec un homme divorcé, dont elle a deux enfants. L’an dernier, explique-t-elle, elle a voulu réintégrer sa paroisse, mais le curé lui a fait savoir qu’elle ne pouvait pas recevoir l’absolution et donc ne pouvait pas communier. Alors elle a décidé d’écrire au pape. Et le pape a appelé :

« Le téléphone a sonné et mon mari a répondu. Il a dit qu’il était le père Bergoglio. Le père me demandait et mon mari lui a demandé : “C’est de la part de qui ?” Et il a répondu : “C’est le père Bergoglio.” Je lui ai demandé si c’était vraiment lui, le pape, et il m’a dit oui, et qu’il répondait à ma lettre de septembre. »

Et le pape lui a dit qu’elle pouvait communier « sans problème » : « Il m’a dit d’aller prendre la communion dans une autre paroisse. »

Toujours selon Jakelin Lisbona, le pape a ajouté qu’il s’occupait en ce moment de la question des divorcés remariés. « Il a affirmé que ma lettre lui servira pour traiter ce sujet. Et puis il m’a dit qu’il y a des prêtres plus papistes que le pape. (…) Et je lui ai dit que je lui écrirai de nouveau quand j’aurai pris de nouveau la communion. »

Cette affaire ayant été évidemment relayée par la presse mondiale, le Vatican a réagi, par une déclaration du P. Lombardi. Celui-ci explique que les appels téléphoniques du pape relèvent de ses « rapports personnels pastoraux » (sic) et ne relèvent donc « absolument pas de l’activité publique du Pape » (sic). Ce qui en ressort dans la presse « n’est donc pas digne de foi » (sic), et est « source de malentendus et désordres » (sic, alors que c’est évidemment le pape qui est responsable des malentendus et désordres). « C’est pourquoi il n’y a pas lieu de tirer de ces circonstances des conséquences relatives à l’enseignement de l’Eglise. » Sic.

Obéissant au P. Lombardi, l’agence Zenit a pudiquement jeté le manteau de Noé sur les propos du pape tels que rapportés par Jakelin Lisbona.

Mais la même agence Zenit, peu avant, avait évoqué un autre coup de téléphone du même « père Bergoglio », en reproduisant sans sourciller les propos qui lui étaient prêtés. Il s’agissait cette fois d’une femme de 102 ans, une Italienne qui avait tricoté une écharpe pour le pape. Et le pape de lui téléphoner pour la remercier.

« J’ai simplement dit “Sainteté”… et puis, sa voix… j’étais incapable de dire autre chose ; il a dû comprendre que c’était un choc pour moi, alors il m’a dit : “Priez pour moi et pour les deux papes qui vont bientôt être saints”. »

Là il n’y a pas eu de réaction du P. Lombardi. Le propos rapporté est pourtant tout aussi contraire à l’orthodoxie catholique que celui sur les divorcés remariés. Car s’il faut prier pour deux hommes qui vont être canonisés, c’est qu’on ne croit pas aux canonisations, et c’est qu’on ne croit pas qu’il y ait une Eglise triomphante, du moins on ne peut pas en être certain, le pape lui-même ne peut pas en être certain…

De même que les propos rapportés par Jakelin Lisbona sont hélas crédibles (je ne crois pas qu’elle ait inventé : « Votre lettre me servira »), de même le propos rapporté par la centenaire est hélas conforme à ce qu’on a vu des canonisations.

Je me réjouissais de la canonisation de Jean-Paul II par son successeur qui avait été son grand collaborateur. Hélas il a fallu que ce soit François. Qui a voulu à tout prix adjoindre Jean XXIII pour diminuer l’impact de la canonisation du pape polonais, et qui pour cela a violé pour la sixième fois en un an (selon le décompte de Sandro Magister) les règles établies pour les béatifications et canonisations (et dont la dernière mouture est de… Jean-Paul II). J’ai lu quelque part que l’homélie de François était un « service minimum ». Mais c’était pire que cela. Il s’agissait de propos d’une indigence extrême, quasiment insultants pour les deux papes qu’il canonisait. (Terrible comparaison entre ces quelques tristes mots et la belle homélie de Benoît XVI pour la béatification de Jean-Paul II le 1er mai 2011.)

Sans doute en effet faut-il prier pour François, et surtout pour notre pauvre Eglise. Et non pas prier pour Jean XXIII et Jean-Paul II, mais prier saint Jean XXIII et saint Jean-Paul II qu’ils intercèdent pour sauver l’Eglise.

(Pas de réaction non plus du P. Lombardi quand François a téléphoné à Marco Pannella, sur demande d’Emma Bonino. – Ce sont les deux personnalités politiques italiennes les plus hostiles à l’Eglise et à la loi naturelle, deux fanatiques de la culture de mort, et comme par hasard du fédéralisme européen contre les patries. Marco Pannella, sortant d’une intervention chirurgicale, a entamé une soi-disant « grève de la soif » pour protester contre la surpopulation carcérale. Emma Bonino a téléphoné au pape (sic) pour lui demander d’intervenir. Ce que celui-ci a fait. Et Marco Pannella a accepté de boire une tasse de café (sic) pour faire plaisir au pape, et a ajouté qu’il continuait son combat.)

Commentaires

  • Ces informations ne font que conforter l'opinion de certains sur le grand désordre pour ne pas dire plus qui sévit à Rome.

  • Bonjour,

    La béatification de Jean-Paul II ? Il s'agit, bien sûr, du 1er mai 2011, et non du 1er mai 2001, car nous n'en sommes pas encore à béatifier ni à canoniser les Papes de leur vivant.

    La canonisation médiatique du Pape François, elle, a eu lieu dès le soir de son élection...

    Sur le fond, à présent, on commence ou continue à comprendre en quoi consiste le périphérisme : en un tour...de passe-passe, exonérateur ou oblitérateur de tout ce qui est absolument impératif, y compris ad extra, en matière de Foi ou de moeurs.

    A ce compte là, l'administration de la miséricorde a valeur d'autorisation ou d'habilitation laisser-diriste et laisser-fairiste.

    C'est l'antichambre du "c'est très bien ainsi...c'est très bien aussi", dès lors que tout ce qui est dit ou fait l'est, n'est-ce pas, avec l'intention d'aimer,

    - avant tout dans la liberté et dans la dignité humaines, sans précisions ni prescriptions trop exigeantes,

    et non

    - avant tout dans la vérité et la charité chrétiennes, dans leur acception la plus authentique et la moins consensuelle.

    Il faudra que j'en parle avec le Père Yfféric, mais il me semble que c'est cette attitude là, et non l'attitude opposée, qui est pélagienne.

    Cela me rappelle le slogan publicitaire suivant : "PMU, on joue comme on aime" ; eh bien là, j'ai presque envie d'écrire : "Pape François, on croit comme on aime et on vit comme on aime".

    En un sens, ce n'est pas erroné ni infondé, mais c'est imprécis, incomplet, tendancieux, sur le plan doctrinal, et désastreux, sur le plan pastoral, puisque cela fait passer la discipline ecclésiale, dans l'ordre du croire ou de l'agir, pour un obstacle potentiel à l'exercice de la "fraternité", à la prise en compte de "l'esprit de l'Evangile", à la mise en oeuvre des "valeurs chrétiennes".

    A bientôt.

    A Z

  • Oui, 2011... Merci. Si je ne vérifie pas trois fois les dates je me plante..

  • A M. Daoudal : content de vous retrouver vous et vos articles.

    Quand j'étais en CM1 la maîtresse avait affiché cette maxime de Boileau en haut de la porte pour qu'on se la rappelle bien : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. »
    Ce sont des choses qui restent. :-)

  • Rebonjour,

    Vous aurez remarqué l'architecture et la correspondance entre ces quatre P : le Permissivisme, le Personnalisme, le Perspectivisme, et à présent le Périphérisme.

    1. Tout positionnement confessionnel est PERMIS, non seulement en ce qu'il est juridiquement autorisé par des Etats, mais non par tous, mais aussi en ce qu'il est spirituellement valorisé par des hommes d'Eglise, mais non par tous.

    2. La PERSONNE humaine a presque toujours raison, et quand son orientation fondamentale n'est pas d'inspiration catholique, d'une manière adhérente et cohérente, ce n'est pas grave, elle ne manque de presque rien, ne se prive de presque rien, dès lors qu'elle pense et vit son orientation fondamentale dans le respect et le souci de sa dignité, de sa liberté, et de celles des autres, dans la solidarité avec eux.

    3. Toute PERSPECTIVE axiologique est a priori légitime ; ce qui importe, ce n'est pas avant tout la véracité de cette perspective, du point de vue inspiré par l'Ecriture, la Tradition, le Magistère, et orienté par la Foi, l'Espérance, la Charité, c'est la sincérité de ceux et de celles qui y adhèrent.

    4. L'ouverture sur les PERIPHERIES

    - n'est pas faite avant tout ou seulement pour exhorter les périphéries à se convertir et à adhérer à Celui qui est au centre, et donc à renoncer aux erreurs qui les en éloignent ou qui les y opposent,

    mais

    - est faite pour exhorter ceux qui s'efforcent déjà d'adhérer à Celui qui est au centre au contournement "périphérique" d'un certain nombre et d'un certain type de difficultés, notamment dogmatiques, qui font obstacle, précisément, à cette ouverture sur les périphéries.

    Je suis convaincu que nous sommes (à nouveau), notamment et surtout depuis le printemps 2013, en présence de la tentation de faire voguer la barque de Pierre sous la conduite et en direction de ces quatre P.

    Bon courage dans ce contexte et à bientôt.

    A Z

  • Ca promet pour le synode sur la Famille, je veux etre aux premieres loges, je n'oublierais pas le popcorn.

  • Impossible de me rentrer dans la tête Jean XXIII comme un saint. Bien entendu j'ignore son for intérieur et encore plus les décisions de Dieu, mais humainement cette canonisation est tellement dérisoire !

    Lire n'importe quelle vie de saint, constater combien leurs actes les plus humbles ont été héroïques, et revoir ce "bon pape" !!!
    En plus cela met des idées fausses chez les non-chrétiens. Etre un saint, doivent-ils penser, cela veut dire avoir l'air d'un brave bonhomme...

Les commentaires sont fermés.