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Mardi de la quatrième semaine de carême

L’antienne du Magnificat reprend l’avant-dernière phrase de l’évangile de ce jour : « Personne ne porta la main sur lui, parce que son heure n’était pas venue. »

Il est regrettable que cet évangile ne commence pas un peu avant, afin de montrer l’inclusion. Car, juste avant, Jésus dit à ses « frères » qui lui demandent d’aller se produire à la fête : « Mon temps n’est pas encore venu. » Et après avoir ajouté : allez-y, vous, mais moi je ne vais à cette fête, il dit encore : « parce que mon temps n’est pas accompli ».

Est-ce parce qu’on est embarrassé que l’on a coupé le début du chapitre 7 ? Parce qu’il n’est pas convenable de montrer Jésus affirmant à ses frères qu’il n’ira pas à la fête, et le voir aussitôt après monter lui aussi à la fête ? Jésus qui se contredit comme quelqu’un d’indécis, ou, pire, qui trompe ses frères… L’un ou l’autre est en effet n’est guère digne du Sauveur… En fait ce n'est pas le cas, puisque ce passage sera l'évangile du mardi de la Passion.

Mais c’est là qu’est important le « Mon temps n’est pas encore venu… mon temps n’est pas accompli… » qui deviendra in fine : « Son heure n’était pas encore venue », pour expliquer que ceux qui veulent le faire mourir ne le saisissent pas alors qu’ils en ont le mobile, l’occasion et la possibilité.

Car c’est ainsi que commençait, dans le même évangile de saint Jean, le miracle de Cana : « Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue. »

Vous croyez que mon heure, c’est de faire des miracles éclatants et de me faire roi d’Israël, mais mon heure, ce sera de subir le châtiment le plus infamant. En attendant, je vais faire ce que vous demandez, mais pas comme vous le pensez.

Oui, je vais transformer l’eau en vin. Mais personne ne le saura en dehors du maître de cérémonie et de mes disciples, et la vraie signification du miracle n’est pas temporelle, elle est cachée : c’est le symbole du sacrement que j’instituerai.

Oui, je vais aller à cette fête, mais pas pour m’exhiber comme un faiseur de miracles. J’y vais pour expliquer qui je suis vraiment, dans l’intimité de la Sainte Trinité. Et toute la discussion tourne autour de l’identité de Jésus. Et Jésus finit par parler de « celui qui m’a envoyé », que vous ne connaissez pas, mais que je connais, parce que « Je Suis de Lui » : ab ipso sum. Ses interlocuteurs comprennent la portée du blasphème : « ils cherchaient donc à l’arrêter ». Ce qui n’était pas vraiment ce qu’escomptaient ses frères quand ils lui demandaient de « montrer ses œuvres » à la fête…

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