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Lundi de la quatrième semaine de carême

Revoici (par saint Jean) Jésus chassant les marchands du Temple. La première fois (par saint Matthieu), c’était au début du carême, le mardi de la première semaine. Pour nous faire comprendre que le carême doit servir à nous débarrasser de tout ce qui est « marchand », et marchandise, en nous, tout ce qui nous encombre et nous attache et nous empêche de courir vers Dieu. Le message est encore celui-là, et plus pressant : il est repris dans l’antienne du Benedictus : Auferte ista hinc : « Enlevez tout cela... »

Mais il y a un autre message. Cet évangile commence par la mention : « La Pâque des Juifs était proche ». Pâques approche en effet. Et le coup de balai dans le Temple est surtout l’occasion d’un enseignement sur la Passion et la Résurrection. Ce qui est d’ailleurs l’unique véritable enseignement de ce geste prophétique, reconnu comme tel par les juifs (« Quel signe nous montres-tu en faisant cela ? »). Jésus annonce sa mort et sa résurrection : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai… Il parlait du temple de son corps. » (C’est l’antienne du Magnificat.) Le verbe grec, egero, est l’un de ceux qui sont utilisés dans le Nouveau Testament pour évoquer la résurrection d’entre les morts.

Et donc, après la Résurrection, les disciples se souvinrent de cet épisode « et crurent à l’Ecriture, et à la parole que Jésus avait dite ».

Déjà, sur le moment, les disciples s’étaient « souvenus qu’il est écrit (dans le psaume 68) : Le zèle de ta maison me dévore ».

Le souvenir de l’Ecriture, le souvenir de la Parole, est devenu efficace : il réalise la promesse, le Testament, l’Alliance.

Commentaires

  • Si l'on admet que Jésus n'a chassé qu'une fois les vendeurs du Temple, un problème lancinant se pose aux historiens comme aux exégètes : lequel récit est authentique, celui de Jean qui place la scène au début du ministère public, ou celui, concordant, des synoptiques, Matthieu, Marc et Luc qui le placent à la fin du ministère public, juste après l'entrée solennelle à Jérusalem en remontant de Jéricho, et quelques jours avant la Passion ?

    Petitfils qui dénie systématiquement la valeur des synoptiques au profit du seul saint Jean opte naturellement pour la première solution : Jésus a purifié le Temple lors de sa première Pâque à Jérusalem (donc en l'an 30).

    L'historien Daniel-Rops admet le dédoublement de la scène, mais sans en être très sûr. Lors de l'entrée solennelle, il écrit : "La même colère que jadis souleva le Messie ; à droite, à gauche, il frappa, déblayant devant lui sa place : son entrée, décidément, ne passerait pas inaperçue." Et il ajoute en note : "On admet que cette seconde manifestation dans le Temple, rapportée par les synoptiques (Matthieu, 21; Marc, 11; Luc, 19) n'est pas la même que celle dont parle saint Jean en son chapitre 2."

  • Je ne conteste pas qu'il soit légitime de penser que Jésus ait chassé deux fois les marchands du temple. Mais je n'arrive pas à l'imaginer, car, comme le souligne saint Jean, il s'agit d'un geste prophétique. Or un geste prophétique, symbolique, ne se répète pas. Sauf s'il y a une raison de le répéter, ce qui est alors explicitement indiqué. Et ce n'est pas le cas.

    En outre, les propos du Christ sont des propos de la Passion, qui (me) paraissent bizarres au début de sa vie publique. Sauf si l'évangéliste déplace sciemment l'épisode afin de montrer dès le début de quoi il est fondamentalement question et qui va se réaliser in fine.

    Les évangiles, comme tous les livres de la Bible, sont des compositions littéraires au service de la Révélation, et non d'une chronologie profane.

    (Daniel-Rops n'était pas un historien, mais un graphomane. Mais peu importe ici.)

  • Je ne voudrais pas vous contrarier dans votre appréciation médiocre de Daniel-Rops, mais je vous fais remarquer qu'il est actuellement l'objet de plusieurs réhabilitations. Je m'aperçois de ça dans quelques livres récents que je viens d'acheter.

    Ainsi Joël Schmidt dans "Le Triomphe du christianisme, Constantin et l’Édit de Milan" écrit dans sa bibliographie : "On ne saurait passer sous silence dans l'Histoire de l’Église du Christ le volume L’Église des Apôtres et des Martyrs de Daniel-Rops, Fayard, 1948, qu'il est aujourd'hui de bon ton de ne point citer, alors que ce volume et ceux qui le précèdent et le suivront fourmillent de renseignements puisés aux meilleures sources."

    De même Hélène Yvert-Jalu dans son "L'impératrice sainte Hélène" cite Rops en bonne place dans sa bibliographie.

    J'ai une dette envers "Jésus en son temps" que j'ai beaucoup pratiqué et que j'ai utilisé dans ma biographie de Jésus en 244 épisodes. Il est riche en détails géographiques et historiques, bien que je ne sois pas d'accord avec la chronologie de la vie de Jésus qui est proposée. (Elle est celle traditionnelle et fausse que l'on trouve presque partout.).

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