Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Vendredi de la troisième semaine de carême

La messe d’aujourd’hui est une catéchèse baptismale pour les catéchumènes, et aussi pour les fidèles. Avec les deux grandes images de Moïse frappant le rocher, et de la Samaritaine au puits de Jacob, que l’on retrouvera dans nombre de peintures des premiers siècles comme symboles du baptême.

Car le rocher du désert était le Christ, comme le souligne saint Paul, et l’eau qui en jaillit est cette eau vive jaillissant en vie éternelle que Jésus propose à la Samaritaine.

Cet épisode de l’évangile de saint Jean vient précisément après le passage où il est dit que tout le monde vient au baptême de Jésus, ce qui interloque les disciples de Jean Baptiste, et celui-ci leur répond qu’il est l’ami de l’Epoux et que sa joie est parfaite, et que le Christ doit croître tandis que lui-même doit diminuer.

Jean sera décapité et le Christ élevé sur la Croix. Nous en sommes encore au début de l’évangile de saint Jean, ou du moins dans les débuts du ministère public de Jésus dans l’évangile de saint Jean. Et Jésus a soif. Et il demande à boire à la Samaritaine. Il lui fera comprendre qu’il a soif de sa soif spirituelle, en creusant en elle la source de cette soif.

A partir de ce jour, en dehors des jeudis (déjà hier) qui n’avaient pas primitivement de messe, tous les évangiles, jusqu’aux Rameaux, seront pris dans saint Jean. Et au bout du chemin où Jésus sera vraiment fatigué, le vendredi saint, ce sera la Passion selon saint Jean, où Jésus, les bras étendus sur la croix pour accueillir tous les hommes dans son Cœur bientôt ouvert, dira une dernière fois : « J’ai soif. »

Entre temps, le lundi de la Passion, il aura dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, comme le dit l’Ecriture, des fleuves d’eau vive couleront de son sein. »

L’évangéliste ajoute : « Il parlait de l’Esprit, qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui, car l’Esprit n’avait pas encore été donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. »

Avant de monter au ciel Jésus dira à ses apôtres : « Jean baptisait d’eau, mais vous, vous serez baptisés de Saint-Esprit dans peu de jours. »

Commentaires

  • Les apôtres, au moment de la Sainte Cène, n'étaient pas confirmés. ils ne le seront qu'au jour de la Pentecôte quand ils recevront l'Esprit Saint. Mais étaient-ils baptisés d'un baptême trinitaire ?

  • Bien sûr que oui, sinon ils n'auraient pas recevoir le sacerdoce, au soir de la Sainte Cène, ni le pouvoir d'absoudre les péchés le jour de la Résurrection. Car, rappelons-le, le baptême (trinitaire) est la porte de tous les sacrements, celui qui permet de recevoir validement tous les autres.

    Quand les apôtres ont-ils reçu le baptême trinitaire ? En l'an 30, lors du premier ministère de Jésus dans la vallée du Jourdain, avant que Jean ne fût mis en prison. Ce premier ministère judéen de Jésus, avant le ministère galiléen, nous est esquissé par l'évangéliste saint Jean, dans ses 5 premiers chapitres.

    "Après cela Jésus, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il y baptisait." (Jn 3, 22). "Les Pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu'il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance. A vrai dire, ce n'était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples." (Jn 4, 1-2).

    Jésus a baptisé ses premiers disciples, puis ils leur a laissé le soin de continuer le travail. Il ne convenait pas que le baptême trinitaire fût administré par une des Personnes elles-mêmes de la Sainte Trinité.

  • Si vous y tenez, pourquoi pas...

    Mais, à mon sens, les sacrements remplacent la présence physique du Christ, ce sont les "sacrements de la foi", et les apôtres n'avaient donc pas besoin de sacrements.

    Vous faites allusion à la Sainte Cène, et c'est à ce moment-là qu'on rapporte l'institution du sacrement de l'ordre. Mais les évangélistes ne font pas la moindre mention d'un quelconque geste ou d'une quelconque parole qui ressemble en quoi que ce soit au rite de l'ordination. Pour moi ils sont apôtres depuis leur vocation: c'est l'appel de Jésus (le Verbe) qui les fait apôtres, donc "évêques".

  • Cependant il est de foi catholique que tous les sacrements ont été institués par Jésus-Christ en personne et non par les apôtres.

    "Si quelqu'un dit que les sacrements de la Loi nouvelle n'ont pas été institués par notre Seigneur Jésus-Christ... qu'il soit anathème." (Trente, VIIe session, Canon 1, DZ 844)

    Il est également de foi catholique de croire que le sacerdoce a été institué au moment de la Sainte Cène.

    "Si quelqu'un dit que, par ces paroles : 'Faites ceci en mémoire de moi', le Christ n'a pas établi les Apôtres prêtres, ou qu'il n'a pas ordonné qu'eux et les autres prêtres offrissent son corps et son sang, qu'il soit anathème." (Trente, XXIIe session, Canon 2, DZ 949).

    On est lié par la doctrine de Trente. Mais pour moi, ce n'est pas du tout une contrainte. C'est ce que je pense spontanément.

    Remarquez bien que le Concile parle seulement de la prêtrise et non de l'épiscopat. Pour moi les apôtres ont reçu l'épiscopat, avec le Saint Esprit, le jour de la Pentecôte.

    Par leur appel à l'apostolat, lors du Sermon sur la montagne, l'année 31, ils avaient reçus la titulature apostolique mais non encore le sacrement. Judas n'a jamais été prêtre. Il était sorti au moment de l'Institution de l'Eucharistie.

  • Je ne conteste évidemment pas que les sacrements ont été institués par le Christ, ni que le sacerdoce ait été institué lors de la Cène. Ce n'est pas mon propos.

    Quant à votre distinction entre la prêtrise et l'épiscopat je n'y crois pas une seule seconde.

    Il se trouve que le concile de Trente est vraiment déficient en ce qui concerne le sacrement de l'ordre. Vatican II a fort heureusement donné la pleine doctrine catholique sur la question. Ce qui est premier, c'est la consécration épiscopale, plénitude du sacrement de l'ordre. Les prêtres sont des délégués et des prolongements de l'évêque, à un rang inférieur. Ils viennent après, pas avant.

  • Pour moi je considère les conciles comme très complémentaires l'un de l'autre. Je suis reconnaissant, entre autres, au concile Vatican II d'avoir pratiquement défini dans Lumen Gentium la sacramentalité de l'épiscopat, ce qui n'était jusque là qu'une opinion commune des théologiens.

    Avant Vatican II j'ai connu au grand séminaire du Puy un professeur, le père Fayard (d'ailleurs un très saint homme, et qui fut mon directeur de conscience) qui ne croyait pas à cette sacramentalité de l'épiscopat.

    Dans l'histoire du grand schisme d'Occident, il soutenait la légitimité des papes d'Avignon, Clément VII et Benoît XIII. Dès cette époque-là j'étais en désaccord avec lui sur ces deux thèses. Ce qui ne m'empêchait pas d'avoir une grande estime personnelle pour lui.

Les commentaires sont fermés.