Un juge fédéral a invalidé l’amendement constitutionnel du Texas stipulant que le mariage est seulement l’union d’un homme et d’une femme. Cet amendement avait été adopté par référendum en 2005 par 76,25% des votants. Il avait été précédemment approuvé par les députés de l’Etat par 101 voix contre 29, et par les sénateurs par 21 contre 8.
Autrement dit, le petit juge fédéral, tout seul, s’oppose à la grande majorité du peuple du Texas et à ses représentants élus. Toujours avec le même faux argument, qui a déjà servi dans plusieurs autres Etats pour faire tomber des amendements analogues, à savoir que cela violerait « l’égalité devant la loi » : la loi inique de Créon qui détruit la loi naturelle.
Le petit juge a néanmoins différé l’exécution de son jugement dans l’attente d’éventuels appels. Le gouverneur Rick Perry a déclaré qu’il allait « lutter pour le droit du Texas à déterminer ses propres lois ».
Commentaires
Créon n'est certainement pas l'adversaire de la loi naturelle ! Vous avez dû lire la version débile d'Anouilh. La tyrannie s'accorde parfaitement avec le droit naturel : Oedipe est un tyran selon le droit naturel, la connaissance du bien et du mal (dont la sphinge est le symbole).
C'est bien sûr la démocratie moderne qui est une loi artificielle, contredisant comme les mathématiques modernes la réalité physique, en inversant par un tour de passe-passe le rapport de la matière et du temps.
- Un chrétien distinguera facilement qu'il s'agit, à travers les lois modernes artificielles, non pas de détruire le droit naturel comme prétendent certains antichrists notoires (Nitche, Maurras, et tous les néo-cons abonnés à la revue "Eléments"), mais au contraire de maintenir la tyrannie en place sous une forme plus discrète ; l'histoire en fournit la preuve. A cause de la nature, il est impossible pour la philosophie antique de produire une quelconque "doctrine sociale". Tous les régimes génocidaires modernes, qui excèdent largement en violence et en tyrannie les régimes antiques, s'appuient sur une doctrine sociale, c'est-à-dire sur l'artifice juridique.
"Que la doctrine des rapports entre la loi morale naturelle et la loi civile fasse partie du patrimoine de l’humanité, c’est tellement vrai que lorsqu’on cherche un personnage qui symbolise le respect héroïque de la loi morale contre une loi civile inique, on pense immédiatement à Antigone. A l’Antigone de Sophocle, plus de quatre siècles avant Jésus-Christ. Pas à l’Antigone d’Anouilh, évidemment, totalement dépourvu d’intérêt pour ce qui nous occupe, puisque Anouilh, qui a repris la trame de la pièce de Sophocle, et en a recopié plusieurs passages, a soigneusement enlevé tout ce qui fait la grandeur du drame pour le remplacer par de jolies phrases aussi anodines que sentimentales."
Yves Daoudal, "Comment une démocratie devient totalitaire"
Premièrement, le christianisme ou la "loi d'amour" ne fait pas partie du "patrimoine de l'humanité". Il n'y a pas de mensonge démocratique de la part des apôtres, qui montrent l'humanité telle qu'elle est, c'est-à-dire courant à sa perte, et animée par une telle volonté depuis le premier couple humain.
- Secundo vous interprétez la pièce de Sophocle comme Anouilh, d'une manière anachronique ou, pour être plus précis, anti-historique. Un tragédien antique ne peut pas envisager l'opposition de la loi civile et de la loi morale, puisque cette problématique juridique est le fruit de la casuistique médiévale, dépourvue d'appui dans la philosophie naturelle, c'est-à-dire ce qui constitue pour la plupart des païens la science. Impossible pour un tragédien antique de théoriser le régicide au nom de la liberté politique, comme certains moines du moyen-âge ont pu faire (précurseurs de la démocratie moderne ou de la révolution permanente).
En revanche, ce qu'un tragédien ou un philosophe de l'antiquité peut penser, c'est l'aspiration de l'homme à la liberté et à l'éternité, contre la détermination du droit naturel, et même de l'art. La meilleure preuve de votre erreur d'interprétation est que la culture romaine, comme la culture moderne, ignore le genre de la tragédie et ne connaît que le genre psychologique.
Comment une démocratie devient totalitaire : je crois que nous sommes d'accord, une fois n'est pas coutume, pour dire que moderne = totalitaire. A quoi j'ajoute qu'il est nécessaire de croire les mathématiques modernes une science (alors qu'ils indiquent une détermination beaucoup plus religieuse que scientifique), pour croire l'accomplissement futur de la promesse d'égalité démocratique. Il y a là deux actes de foi parallèles.
Le totalitarisme, dont l'Occident est plus représentatif que le reste du monde, passe notamment par la dissimulation que l'oedipisme est une détermination tyrannique. Les élites capitalistes, face à la zizanie et le risque de perdre le contrôle des masses, fustigent désormais l'individualisme, qui n'est nulle part, mais bel et bien la culture bourgeoise, sans doute la moins individualiste de tous les temps (la mondialisation, réseau d'intérêts et de dépendances inextricable, en témoigne). La culture bourgeoise est tellement mue par la trahison de l'esprit chrétien que l'on peut supposer pour l'Occident une fin "à la Judas Iscariote". Les évangiles illustrent qu'un individu peut encore, à la dernière seconde, faire son salut, tandis que la mécanique des nations et des peuples, quant à elle, est irréversible.
Et pendant ce temps... http://www.jeuneafrique.com/actu/20140303T132947Z20140303T132925Z/ouganda-l-eglise-menace-de-se-separer-de-l-eglise-d-angleterre.html#
Cher Lapinos: pour clarifier vos idées, je vous conseille de lire un peu du Marcel de Corte, par exemple, "l'intelligence en péril de mort", ou "l'homme contre lui-même". Votre conception du Moyen Age me semble très sommaire et particulièrement orientée.
Les lecteurs de ce blog ne sont pas tous des bac+12 et vous devriez vous efforcer de vous mettre à la portée du grand nombre.