Il y a quatre ans, le 18 février 2010, paraissait le numéro 69 de Daoudal Hebdo. Avec un article (page 4 et page 5) intitulé « L’“Education” “nationale”, c’est devenu ça », où je dénonçais notamment des livres pour enfants de propagande homosexuelle fondés sur l’idéologie du genre. Et je reproduisais les couvertures de Dis Mamans, Un mariage vraiment gai, J’ai deux papas qui s’aiment, Je ne suis pas une fille à papa. Je dénonçais aussi l’enseignement de l’idéologie du genre dans certaines écoles, à partir précisément de ces livres, et avec l’alibi de la « lutte contre l’homophobie », déclarée priorité de l’Education nationale depuis l’année précédente par le ministre Xavier Darcos.
A l’époque, cela n’avait eu aucun écho. Y compris chez des gens qui se battent aujourd’hui contre ces mêmes livres. C’est une illustration, parmi tant d’autres, de ce fait assez fascinant qu’il ne sert à rien d’avoir raison trop tôt, ou plus exactement qu’il ne sert à rien d’énoncer une vérité quand les gens ne sont pas prêts à la recevoir.
De même (mutatis mutandis, évidemment), l’Eglise a dénoncé l’idéologie du genre dès son apparition dans des documents officiels internationaux, c’est-à-dire en 1995, lors de la Conférence de Pékin. Mais personne n’y a fait attention. C’était il y a près de 20 ans…
En 2003 le Conseil pontifical pour la famille faisait paraître un Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie, et les questions éthique. La version française a paru en 2005. On y trouve trois grands articles sur l’idéologie du genre. Le mot idéologie se trouve cinq fois dans la seule présentation du premier article. Mais on voit presque tous les militants d’aujourd’hui se battre contre la « théorie du genre ». Ils découvrent cela avec dix ou vingt ans de retard, et ils découvrent à côté de la plaque. Ce qui est certainement volontaire de la part de ceux qui leur imposent, sans qu’ils en aient conscience, l’expression « théorie ».
Quand un scientifique combat une théorie, c’est parce qu’il propose une autre théorie, qui lui paraît meilleure. Mais la différenciation sexuelle n’est pas une théorie, c’est un fait.
Il n’y a pas de « théorie du genre », il y a, comme l’a tout de suite compris l’Eglise, une idéologie du genre. Une théorie ne détruit rien. Une idéologie détruit le réel : ici la famille, la société, et la réalité de l’être humain lui-même.A une idéologie on répond par la vérité, le vrai, le réel.
Ce serait bien que les militants « anti-genre » ne mettent pas encore dix ou vingt ans à le comprendre…
Commentaires
Vous aviez vu clair, mais quand les gens sont endormis, proclamer des vérités ne sert à rien.....ils n'entendent pas !
La loi Taubira a eu le"mérite" si l'on peut dire....de contribuer au réveil de beaucoup de personnes.....
Par ailleurs il existe en effet des tromperies avec les mots employés à mauvais escient dans le but de faire avaler des couleuvres : c'est comme "IVG interruption.....".. une interruption sous entend une reprise....or où donc est la reprise dans ce cas ? les faussaires de la dialectique n'aiment pas le mot "avortement" pourtant un chat est un chat, point barre.
Peut-être les instances internationales n’ont-elles tenu compte de la « théorie du gender » qu’en 1995 lors de la conférence de Pékin, mais il y avait plus de trente ans que dans le milieu des sexologues, elle faisait autorité, grâce à l’influence qu’exerçait depuis les années 50 le Dr John Money (l’homme qui avait inventé l’expression « gender identity » [identité de genre] pour décrire la sensation intérieure d’être un homme ou une femme qu’éprouvait une personne), directeur du Psychohormonal Research Unit de l’hôpital Johns Hopkins de Baltimore considéré alors comme le centre de référence des études sur la sexualité, l’intersexualité, l’hermaphrodisme, etc.., lequel invoquait comme preuve de la validité de cette théorie l’exemple d’un petit garçon né normal, mais victime d’une destruction accidentelle de son pénis, qu’il avait fait castrer (en 1967) et élever comme une fille, ce qui, affirmait-il, avait fait le bonheur de toute la famille, y compris du jumeau homozygote du petit garçon qui servait de sujet témoin : il s’était bien gardé de reconnaître que dès la petite enfance, le petit garçon sujet de son expérience s’était insurgé, sans bien savoir pourquoi, contre la vie féminine qu’on voulait le voir mener, qu’il avait été infiniment malheureux jusqu’à ce que, à l’âge de quatorze ans, il redevienne un garçon, puis un homme au prix de lourdes opérations.
Et le petit garçon redevenu homme a fini par se suicider...
Mon commentaire est parti un peu vite. Bien entendu, je suis d'accord avec vous : il ne s'agit pas d'une "théorie", mais bien d'une "idéologie" que ses partisans défendent bec et ongles.