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Lundi de la Septuagésime

Hier commençait l’histoire de la création, de la chute et de la longue route vers le salut. Avec, aux matines, le récit des cinq premiers jours. Ce lundi c’est la création de l’homme. Nous avons même les deux récits de la création de l’homme. Celui du sixième jour : « Dieu créa donc l'homme à Son image; Il le créa à l'image de Dieu, et Il les créa mâle et femelle. » Et celui qui figure ensuite dans le récit des « générations du ciel et de la terre », où se trouve la description du « paradis de volupté » (tristement appelé « jardin d’Eden » dans les traductions modernes) : « Le Seigneur Dieu forma donc l'homme du limon de la terre; Il souffla sur son visage un souffle de vie, et l'homme devint vivant et animé. »

La lecture se termine par l’évocation de la source mystérieuse qui jaillit du centre du paradis et se divise en quatre fleuves. Ils forment ainsi… une croix, et coulent vers les « limites » du paradis, qui ne peuvent être qu’un cercle, à l’image du ciel.

Un cercle avec une croix à l’intérieur. Et à la fin de la Bible, dans l’Apocalypse, il y aura la Jérusalem céleste qui descend du ciel. Qui est un gigantesque carré parfait (de 550 km de côté, ou de 2.200 km de côté, selon que l’on considère que la mesure donnée est celle du pourtour de la ville ou celle d’un côté).

La croix liquide du paradis est devenue le rempart solide de la ville : c’est la quadrature du cercle.

Et l’on passe des deux dimensions aux trois dimensions : l’Apocalypse précise que la hauteur de la ville est égale à sa longueur et à sa largeur : il s’agit donc d’un cube. Au milieu il y a une place, et au centre de cette place… l’arbre de vie, qui est curieusement « de part et d’autre » de l’unique fleuve, qui sort du trône de Dieu et de l’Agneau, et qui ramène à l’origine les quatre du paradis.

Commentaires

  • La sphère est proprement la forme primordiale, parce qu'elle est la moins "spécifiée" de toutes, étant semblable à elle-même dans toutes les directions, c'est donc la forme la plus universelle de toutes: toutes les autres formes en sorte par des différenciations s'effectuant suivant certaines directions particulières; c'est aussi l'état premier et embryonnaire, d'où sortiront toutes les possibilités qui se développeront au cours de l'histoire des hommes.
    D'autre part, le cube est au contraire la forme la plus "arrêtée" de toutes, c'est-à-dire celle qui correspond au maximum de "spécification", la fin de l'histoire ou le point d'arrêt du mouvement. Cette forme est donc en quelque sorte celle du "solide" par excellence, et elle symbolise la "stabilité", en tant que celle-ci implique l'arrêt de tout mouvement; il est d'ailleurs évident qu'un cube reposant sur une de ses faces est, en fait, le corps dont l'équilibre présente le maximum de stabilité. Cette stabilité a son image la plus approchée, dans le monde corporel, dans le minéral.
    Le symbolisme du "Paradis terrestre" et de la "Jérusalem céleste" met évidemment en relation ces deux formes géométriques, l'une au tout début de l'Ancien Testament, l'autre à l'extrême fin du Nouveau, formant une boucle, selon l'expression populaire "la boucle est bouclée". Ce sont les deux extrémités d'un cycle qui commence et qui s'achève. Or la forme du "Paradis terrestre" qui correspond au début est circulaire, tandis que celle de la "Jérusalem céleste", qui correspond à la fin, est carrée. On pourrait donc dire que c'est ce cercle même qui se change finalement en un carré, puisque les deux extrémités doivent se répondre. En outre, ce qui était intérieur et central dans la sphère se trouve en quelque sorte "retourné" pour constituer la surface ou l'extériorité du cube.

  • La présence du même "Arbre de Vie" au centre dans les deux cas indique bien qu'il ne s'agit en effet que de deux états d'une même chose, l'un dans un jardin, l'autre dans une ville. Et le carré signifie ici l'achèvement des possibilités de l'histoire humaine, qui étaient en germe dans l'"enceinte organique" circulaire du début, et qui sont alors fixées et stabilisées dans un état en quelque sorte définitif. Ce résultat final peut encore être représenté comme une "cristallisation", ce qui répond toujours à la forme cubique: on a alors une "ville" avec un symbolisme minéral, tandis que, au début, on avait un "jardin" avec un symbolisme végétal, la végétation représentant l'élaboration des germes et le minéral leur résultat final ou "cristallisation", mais il s'agit ici du minéral dans un état "transformé" ou "sublimé", car ce sont des pierres précieuses qui figurent dans la description de la "Jérusalem céleste". Et le changement du cercle en un carré équivalent est bien ce qu'on appelle la "quadrature du cercle"; ceux qui déclarent que celle-ci est un problème insoluble se trouvent donc avoir raison en fait, puisque cette quadrature ne pourra être réalisée qu'à la fin des temps.

  • Espérons que "les jours soient abrégés" en considération des quelques justes qui restent encore sur cette terre et que les tribulations-inévitables- ne soient pas trop fortes et nous laissent fermes dans la foi. Qu'Il revienne!

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