Hymne des laudes, traduction Pierre Corneille
Christo salutis vindici,
Christique sponsæ virgini,
Regina regni civitas,
Honoris hymnum concine.
Compescit illa noxias
Ubique pestes corporum,
Et sæva passim funera
Nutu potenti comprimit.
Obfirmat artus languidos,
Ægris refundit spiritum,
Linguas ligatas expedit,
Cæcisque lumen impetrat.
Quæ signa vivens præstitit,
Isdem micat post transitum :
Cœloque mittit arduo
PJenam salutis copiam.
Flos Genovefa virginum,
Quæ sic pericla discutis,
Morbosque sistis corporum,
Aufer venena mentibus :
Ut labe tersa criminis,
Christus sua nos gratia
Amore solvat sæculi,
Tecumque reddat patriæ.
Gloria tibi, Domine,
Qui natus es de virgine,
Cum Patre et sancto Spiritu,
In sempiterna sæcula !
Chante, ville, reine des villes,
Chante un hymne de gloire à ton divin Sauveur,
À son épouse vierge ; et sur tes murs fragiles
Attires-en la grâce, et fixe la faveur.
Quoi qu’osent la fièvre et la peste,
Elle en brise le trait le plus envenimé,
Et des soudaines morts le ravage funeste
Par ses regards bénins est soudain réprimé.
Dans les langueurs elle encourage,
Elle rend aux mourants la force et la santé ;
De la langue captive elle rompt l’esclavage,
Elle obtient pour l’aveugle une pleine clarté.
Les miracles que fit sa vie
Ne sont point épuisés par son retour aux cieux ;
Et plus par un vrai zèle en terre elle est servie,
Plus sa haute vertu s’épand sur ces bas lieux.
Vierge, que notre chœur réclame,
Qui dissipes ainsi les plus dangereux maux,
Quand tu prends soin du corps, prends-en aussi de l’âme,
Et donne pour tous deux des remèdes égaux.
Fais que purgés de tous nos crimes,
Jésus-Christ de sa grâce honore notre foi,
Et que nous dégageant de ces mortels abîmes,
À la sainte patrie il nous rende avec toi.
Gloire à toi, Verbe inconcevable,
Sauveur, par une vierge ici-bas enfanté !
Gloire au Père éternel, à l’Esprit ineffable,
Et durant tous les temps et dans l’éternité !