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Le bienheureux Charles de Blois

Chez moi c’est la fête du bienheureux Charles de Blois, qui disputa pendant vingt ans la couronne de Bretagne à Jean de Montfort – et ce fut un épisode de la guerre de cent ans : Blois était soutenu par la France, Montfort par l’Angleterre.

On dit généralement que le procès en canonisation de Charles de Blois échoua en 1376, mais que saint Pie X, reconnaissant la pérennité de son culte, l’accepta comme bienheureux en 1904.

En fait, Noële Denis-Boulet a semble-t-il établi que Charles de Blois avait été très régulièrement canonisé par Grégoire XI, le 10 septembre 1376, mais que c’était l’avant-veille du départ du dernier pape d’Avignon pour Rome, et que la bulle de canonisation s’est perdue…

Ci-après un extrait d’un article anonyme publié sur Infobretagne.

Au combat de La Roche-Derrien, il avait reçu jusqu'à dix-sept blessures. Epuisé, perdant son sang à flots, il fut fait prison­nier. Ses vainqueurs, émus de compassion, l'avaient étendu sur un matelas. Un Anglais s'en aperçut. Il lui enleva brutalement cette couche et le jeta sur une botte de paille. — Béni soit Dieu ! se contenta de dire le prince.

« Béni soit Dieu ! » c'était son cri habituel, expression fidèle des sentiments de son cœur. Il expliquait à ses compagnons qu'il était toujours préférable de remercier Dieu ; de cette façon, disait-il, « tout nous reviendra à bien ».

Guillaume Bérenger, dix-neuvième témoin dans le procès de 1371, affirme qu'il l'a vu malade, pendant environ un mois, au couvent des Frères Mineurs de Dinan. Non seulement il supportait sans la moindre plainte la maladie et la souffrance, mais encore, ayant reçu, pendant ce temps, la nouvelle de plusieurs revers, pertes de villes, incendies de châteaux, surprises de ses ennemis, il ne savait que joindre les mains, lever les yeux au ciel et répéter : — Dieu soit béni en toutes choses ! Il ne souffrait point qu'on attaquât en sa présence le duc de Montfort, son compétiteur. — Il croit défendre ses droits, comme je crois défendre les miens, se contentait-il de dire ; il ne nous appartient pas de le condamner.

Et il comprenait, dans une commune prière, les âmes des siens tombés dans le combat et les âmes des soldats ennemis. Un jour, pendant sa captivité à Londres, passant près d'un cimetière, il commença le De profundis. Remarquant qu'un de ses compagnons ne s'unissait pas à sa prière, il lui en demanda la raison. —  Je ne puis, répondit celui-ci, prier pour ceux qui ont tué mes parents et mes amis, qui ont brûlé nos maisons, qui nous ont fait tant de mal

Le pieux duc le reprit sévèrement de son peu de charité, lui rappelant que nous devions pardonner si nous voulions que Dieu nous pardonne un jour.

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