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Saint Laurent

Qu’est-ce que le Sauveur dit par ces paroles : « Celui qui demeure en moi, je demeure moi-même en lui ? » Que dit-il, sinon ce qu’entendaient les martyrs : « Celui qui persévérera jusqu’à la fin, sera sauvé ? » Comment est resté en lui saint Laurent, dont nous célébrons aujourd’hui la fête ? Il y est resté jusqu’au moment de l’épreuve, de l’interrogatoire du tyran, des menaces les plus effrayantes, jusqu’à la mort. Que dis-je ? Jusqu’au plus douloureux martyre. Car on ne l’a pas fait mourir tout de suite : on lui a fait subir le supplice du feu, on l’a laissé vivre longtemps ; ou plutôt, on ne l’a pas laissé vivre longtemps, mais on l’a forcé à mourir lentement.

Dans cette longue agonie, au milieu de ces tourments, il ne ressentit point la douleur, parce qu’ayant mangé le corps et bu le sang du Christ avec des dispositions parfaites, il était comme engraissé de cet aliment et enivré de ce breuvage ; car en lui se trouvait celui qui a dit : « C’est l’esprit qui vivifie ». Son corps subissait les ardeurs du feu, mais l’esprit soutenait son âme : il ne défaillit point, aussi entra-t-il dans le royaume éternel.

Le saint martyr Sixte, dont nous avons solennisé la mémoire il y a cinq jours, lui avait dit : « Mon fils, ne t’attriste pas ». (Sixte était l’évêque [de Rome : Sixte II], et Laurent son diacre.) « Mon fils, ne t’attriste pas : tu me suivras après un triduum ». Il donnait le nom de triduum à l’intervalle qui devait se trouver entre son martyre et celui de saint Laurent, que nous célébrons aujourd’hui. Trois jours, voilà l’intervalle. O consolation ! Il ne dit pas : Ne t’attriste pas, mon fils ; la persécution aura un terme, et tu seras en sécurité ; mais : Ne t’attriste pas : où je vais le premier, tu me suivras : ton voyage n’est pas, à vrai dire, retardé ; car dans l’intervalle de trois jours tu seras avec moi. Saint Laurent reçut cette promesse prophétique, remporta la victoire sur le démon et parvint au triomphe.

Saint Augustin, traité 27 sur saint Jean

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